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Des choses fragiles

Neil Gaiman ( Auteur), Michel Pagel (Traducteur)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : 
Date de parution : 31/03/2009  -  livre
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Des choses fragiles

Neil Gaiman est un auteur qu’on ne présente plus : romancier, nouvelliste, scénariste prolifique, il est connu pour la série de comics The Sandman, très populaire outre-atlantique. Son premier roman, De Bons Présages, est cosigné avec Terry Pratchett. Il écrit ensuite Stardust ou encore American Gods. Avec Coraline, il écrit aussi pour la jeunesse et on lui doit également un premier recueil de nouvelles, Miroirs et fumées. Des choses fragiles est son dernier recueil en date.

Un recueil varié

Le présent recueil rassemble divers textes publiés séparément, et permettent d’apprécier le talent de l’auteur dans un registre plus court, où il n’est pas moins à l’aise. Il se compose, comme dans Miroirs et fumées, d’une partie où l’auteur explique la genèse de ses nouvelles, des passages intéressants où il se livre sans détours et fait toujours preuve d’une grande humilité dans l’approche de son travail. L’interview concluant le recueil confirme cette impression.

Parmi les textes marquants, on notera Une Etude en vert, (référence à la première aventure de Sherlock Holmes, une Etude en rouge), où Neil Gaiman réussit à réunir en un même récit le détective crée par Conan Doyle et l’univers de H.P. Lovecraft. Un exercice de funambule qui fonctionne à merveille ! La vérité sur le cas du départ de Mlle FinchNourrir et Manger, La Saint-Valentin d’Arlequin  ou  Comment parler aux filles pendant les fêtes  sont des récits très distanciés, où la réalité se laisse envahir par le fantastique, à la lisière du rêve et du cauchemar. L’oiseau-soleil  est un récit improbable où une galerie de personnages tous plus excentriques les uns que les autres partent en quête du seul met qu’ils n’ont jamais mangé, la chair de l’oiseau-soleil.

Goliath se situe quant à lui dans un univers qui évoque Matrix, où les machines utilisent aussi les humains dans le monde réel pour accomplir des tâches qu’elles ne peuvent elles-mêmes résoudre. La nouvelle qui clôt le recueil met en scène le héros de American Gods, et nous permet de le retrouver fidèle à lui-même.

Une impression mitigée

Le moins que l’on puisse dire est que le recueil est varié : des poèmes s’intercalent et permettent des pauses entre deux lectures, mais force est d’avouer que le tout manque d’unité. C’est un vaste fourre-tout moins cohérent que Miroirs et fumées par exemple. Beaucoup de textes dont certains marquants, mais d’autres aussi plus anecdotiques, qui valent surtout pour ce qu’ils enseignent sur l’auteur et son écriture.

Ce nouveau recueil de Neil Gaiman est de fait moins réussi que le précédent : ceci dit l’auteur fait toujours preuve d’un véritable talent de conteur et le tout se lit avec plaisir. L’ensemble a un charme indéfinissable, avec d’étranges récits qui passent et disparaissent une fois la lecture achevée, tout en laissant des mots et des impressions qui restent.

Un recueil qui comblera les amateurs de l’auteur et qui pourrait permettre à ceux ne le connaissant pas de le découvrir, dans une bonne introduction à ses univers.

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