Si William Tenn demeure quasiment inconnu des lecteurs du vingt-et-unième siècle, la raison en est peut-être qu'il fut presque exclusivement novelliste et que ses textes ne sont disponibles que dans les pages de vieilles anthologies, ou de revues souvent difficiles à trouver. Et pourtant, il est considéré par les historiens du genre comme l'un des pères, voire LE père de la science-fiction humoristique, un ton qu'il a développé dès la fin des années quarante. Malheureusement pour ses nombreux admirateurs, William Tenn a quasiment cessé d'écrire dès la fin des années soixante pour se consacrer à l'enseignement de la littérature comparée et de la science-fiction, à l'université d'État de Pennsylvanie. Ses deux uniques romans sont des développements de nouvelles, un procédé fréquemment utilisé au cours de la période pulp de la SF. Celui dont il va être question, Des hommes et des monstres, démontre que William Tenn ne s'est pas contenté de délayer un texte court mais nous gratifie d'une histoire passionnante, intelligente... et plutôt drôle !
Une des phrases d'accroche les plus remarquables de toute l'histoire de la SF !
« L'humanité se composait de 128 personnes. » Quel chroniqueur pourrait avoir la force de résister à l'envie de citer un tel bijou ? Depuis l’occupation de la Terre par une race d’extra-terrestres géants, l’humanité survit dans un réseau de tunnels, dans les murs des bâtiments construits par les envahisseurs. À l'image des rongeurs ou des cafards qui infestaient les habitations, ils vivent en pillant les réserves de nourritures des conquérants, qui s’efforcent de leur côté d’éradiquer ce fléau en imaginant des pièges toujours plus efficaces. Un jeune aspirant guerrier relèvera tous les défis en découvrant que le monde est presque toujours plus complexe qu’on ne l’imagine. Quand le danger vient autant de l’extérieur que des institutions traditionnelles, il devra faire preuve d’une bonne dose de courage et de curiosité pour rester en vie…
La plus coriace des vermines…
Fiers de notre humanité, nous avons du mal à imaginer que nous pourrions n’être, pour une espèce radicalement différente, que des parasites dont l’éradication totale serait une nécessité hygiénique ! Loin de la vision pessimiste que l'on pourrait attendre de telles prémisses, le roman privilégie une approche plutôt positive. Des hommes et des monstres couvre ainsi plusieurs thèmes, en particulier celui de la curiosité nécessaire au progrès et de la crainte de la nouveauté qui lui est associée. L’élargissement du champ des connaissances est une exploration parfois dangereuse mais on ne saurait se dispenser d’une certaine prise de risques, dont celui d’échouer n’est pas le moindre… La société tribale représentée par l’humanité évoque les vieux romans de fantasy à la manière de la série Pellucidar d’Edgar Rice Burroughs, avec beaucoup plus d’humour mais sans pour autant s'échouer sur l'écueil de la parodie. Chaque fois que le texte menace de devenir vraiment sérieux, un trait ironique ou une réflexion assassine rappelle qu’on ne peut réellement constater la vérité d’une situation que dans sa mise à distance. La description d'une société qui a fait de la clandestinité un mode de survie efficace donne un arrière-plan très intéressant à un livre qui échappe ainsi à une lecture confinée au seul divertissement. De quoi donner envie de se mettre en quête de la trentaine de nouvelles parues en français, ou mieux, des deux gros volumes en anglais de l’intégrale de ses récits de fiction, préfacés par Connie Willis et Robert Silverberg…
Une des phrases d'accroche les plus remarquables de toute l'histoire de la SF !
« L'humanité se composait de 128 personnes. » Quel chroniqueur pourrait avoir la force de résister à l'envie de citer un tel bijou ? Depuis l’occupation de la Terre par une race d’extra-terrestres géants, l’humanité survit dans un réseau de tunnels, dans les murs des bâtiments construits par les envahisseurs. À l'image des rongeurs ou des cafards qui infestaient les habitations, ils vivent en pillant les réserves de nourritures des conquérants, qui s’efforcent de leur côté d’éradiquer ce fléau en imaginant des pièges toujours plus efficaces. Un jeune aspirant guerrier relèvera tous les défis en découvrant que le monde est presque toujours plus complexe qu’on ne l’imagine. Quand le danger vient autant de l’extérieur que des institutions traditionnelles, il devra faire preuve d’une bonne dose de courage et de curiosité pour rester en vie…
La plus coriace des vermines…
Fiers de notre humanité, nous avons du mal à imaginer que nous pourrions n’être, pour une espèce radicalement différente, que des parasites dont l’éradication totale serait une nécessité hygiénique ! Loin de la vision pessimiste que l'on pourrait attendre de telles prémisses, le roman privilégie une approche plutôt positive. Des hommes et des monstres couvre ainsi plusieurs thèmes, en particulier celui de la curiosité nécessaire au progrès et de la crainte de la nouveauté qui lui est associée. L’élargissement du champ des connaissances est une exploration parfois dangereuse mais on ne saurait se dispenser d’une certaine prise de risques, dont celui d’échouer n’est pas le moindre… La société tribale représentée par l’humanité évoque les vieux romans de fantasy à la manière de la série Pellucidar d’Edgar Rice Burroughs, avec beaucoup plus d’humour mais sans pour autant s'échouer sur l'écueil de la parodie. Chaque fois que le texte menace de devenir vraiment sérieux, un trait ironique ou une réflexion assassine rappelle qu’on ne peut réellement constater la vérité d’une situation que dans sa mise à distance. La description d'une société qui a fait de la clandestinité un mode de survie efficace donne un arrière-plan très intéressant à un livre qui échappe ainsi à une lecture confinée au seul divertissement. De quoi donner envie de se mettre en quête de la trentaine de nouvelles parues en français, ou mieux, des deux gros volumes en anglais de l’intégrale de ses récits de fiction, préfacés par Connie Willis et Robert Silverberg…