Mélanger polar et science fiction n'est pas tout à fait une idée neuve. D'abord parce que de nombreux auteurs s'y sont déjà essayés (Andrevon, Dantec, Wagner…), ensuite parce qu'une première antho aux éditions du Bélial (Privés de futur) nous avait montré, s'il en était encore besoin, que les mondes du roman policier et de la science fiction n'étaient pas si éloignés et pouvaient très bien s'unir le temps d'une nouvelle ou d'un roman. Une évidence qui, comme nous le démontre Stéphanie Nicot dans sa préface, remonte au XIXème siècle et à certains auteurs comme Poe ou Doyle. Détectives de l'impossible est donc un argument supplémentaire à cette thèse.

Une merveille espagnole

Au sommaire des Détectives de l'impossible essentiellement des auteurs de science fiction. Dans le désordre, Wagner, les Belmas, Eschbach, Evangelisti, Hubert, Pagel… Autant de valeurs sûres pour un anthologiste. Côté polar, on trouve entre autre Jean-Bernard Pouy et une sympathique histoire de clonage au style percutant. Preuve que le futur n'est pas forcément l'apanage des auteurs de SF. Mais la vraie claque de ce recueil provient d'un espagnol, encore inconnu chez nous. Daniel Mares a le privilège d'avoir écrit l'histoire sans doute la plus originale et la plus drôle de Détectives de l'impossible. Champs d'Automne met en scène une ville de vieux. Passé un certain âge (95 ans), hommes et femmes viennent s'entasser dans une cité spécialement conçue pour eux. Mais ils conservent tous une activité professionnelle et gèrent entièrement leur ville. Ainsi Torres est le flic des Champs d'automne. Certes il ne court pas bien vite, mais les voleurs (vieux eux aussi) non plus. L'enquête qui l'attend lui promet bien des soucis. Trois meurtres en quelques jours. Il y aurait-il un serial killer parmi ses concitoyens du troisième age ?

De bonnes nouvelles mais rien de bouleversant

Pour tout dire, Les Champs d'automne est la seule nouvelle de ce recueil que l'on puisse considérer comme un petit bijou. Le reste est souvent de qualité mais manque de cette petite étincelle de génie qui brûle dans ce texte. Un bon recueil dans l'ensemble donc, mais qui laisse quelques regrets vu le niveau du sommaire.