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Dimension Uchronie n°3 - L'interview de David Bry
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Dimension Uchronie n°3 - L'interview de David Bry

A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 3, dirigée par Bertrand Campeis et Hermine Hémon, aux éditions Rivière Blanche, David Bry revient sur l'écriture de sa nouvelle, Soixante-quinze ans plus tard.

Actusf : Bonjour, Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivain ?

David Bry : Bonjour ! Je suis David Bry, écrivain depuis longtemps voire toujours, publié depuis une dizaine d'années chez divers éditeurs, dont L'Homme Sans Nom et Pocket pour mes derniers romans. Initialement très "fantasy épique", je me suis tourné dans mes derniers textes vers d'autres domaines de l'imaginaire : l'anticipation, le fantastique... et, oui, même l'uchronie !

Actusf : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?

David Bry : J'avoue avoir lu très, très peu d'uchronies. Ma dernière lecture du genre est D'or et d'émeraude d'Eric Holstein, dont j'ai énormément aimé le propos, la profondeur, les personnages, le rêve proposé par l'auteur aussi. Un autre monde, un monde "qui aurait pu" et donc, forcément, nous fait réfléchir sur ce qu'on aurait souhaité, dans l'absolu.

Actusf : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?

David Bry : Traîné par les bras, et les pieds aussi. Par Hermine et Bertrand. Dit autrement, j'avais eu la chance de rencontrer Hermine Hémon, traductrice de son état, au travers de Que passe l'hiver, l'un de mes romans qu'elle avait chroniqué pour le site d'ActuSF. Elle m'a parlé de l'anthologie en même temps que Bertrand Campéis, le big boss. Hermine m'a dit que ce serait chouette que je participe. Bertrand était prêt à m'accueillir. Je me suis dit que je pouvais tenter l'aventure, et je les en remercie. Je suis vraiment très heureux d'être au sommaire de ce troisième volume.

Actusf : Comment s'est passé l'écriture de votre nouvelle ?

David Bry : Traîné par les br... non, pardon. Bien, en fait. Je me suis toujours énormément, comme beaucoup, interrogé sur la Seconde Guerre mondiale et ses horreurs. Le thème, bien que mille fois ressassé, m'est tout de suite tombé dessus, mais je voulais le traiter sous un angle particulier, une sortie d'uchronie inversée, où notre monde serait le monde dévié. Bertrand a aimé l'idée. Je me suis alors pas mal documenté sur la guerre au travers de lectures, de films, en me demandant aussi (surtout) ce qu'auraient pensé les combattants d'hier de notre monde aujourd'hui. C'est tout ceci qui a baigné l'écriture de Soixante-quinze ans plus tard.

Actusf : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?

David Bry : Le point de divergence est la chute du IIIème Reich, lors de la bataille de Berlin en 1945. Dans un autre monde, le "vrai" monde, le Reich a gagné la guerre et domine l'Europe. Sauf que dans le futur de cette Europe, des scientifiques détectent un risque de modification temporelle qui pourrait remettre en cause leur hégémonie. Ils vont donc envoyer dans le passé, à la fin de cette fameuse bataille de Berlin, deux de leurs meilleurs agents pour qu'ils tentent de préserver le Reich... Et c'est là que débute cette histoire.

Actusf : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?

David Bry : Oui, bien sûr. On ne parle pas de cette époque sans chercher à faire passer quelque chose. Je crois que notre monde aurait besoin de se souvenir des sacrifices passés, des erreurs passées. Tant de gens sont morts pour la liberté... Tant de gens sont morts pour l'égalité, pour la démocratie, pour des valeurs qu'ils pensaient plus importantes que leur propre vie. Ce début de XXIème siècle est-il digne des sacrifices passés ? Sans du tout sombrer dans l'apitoiement, c'est la question que je me pose.

Actusf : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?

David Bry : Mon dernier roman, Le Garçon et la ville qui ne souriait plus, est une uchronie. Écrire est un voyage, et j'aime changer de paysage : mes prochains écrits n'en seront donc pas, pas tout de suite en tout cas. Est-ce que j'y reviendrai pour autant ? Oui. Car l'uchronie est une fenêtre extraordinaire sur notre actualité, sur notre monde et qui permet, sans doute, les textes parmi les plus politiques.

Actusf : Les mots de la fin vous appartiennent, c'est à vous !

David Bry : Merci Hermine, merci Bertrand de m'avoir un peu poussé. Merci aux éditions Rivière Blanche qui, comme d'habitude, permettent à des projets un peu hors normes de voir le jour. La littérature de l'imaginaire est une littérature de liberté. Elle nous permet d'aborder, grâce à des éditeurs, des anthologistes, des maisons d'éditions, des thèmes aussi variés que le féminisme, Donald Trump, l'écologie, le culte des chats, l'Histoire passée ou future, j'en passe et des meilleurs. C'est passionnant. Alors il ne me reste plus qu'à espérer que les lecteurs y trouveront leur compte !

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