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Dimension Uchronie n°3 - L'interview de Guillaume Maréchal
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Dimension Uchronie n°3 - L'interview de Guillaume Maréchal

A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 3, dirigée par Bertrand Campeis et Hermine Hémon, aux éditions Rivière Blanche, Guillaume Maréchal revient sur l'écriture de sa nouvelle, La Réserve.

Actusf : Bonjour, pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivain ?

Guillaume Maréchal : Bonjour ! Il me semble avoir déjà répondu à cette question. Ou est-ce dans une autre réalité ? Ou un autre univers uchronique ? En tout cas, mon prénom reste le même : Guillaume. Enfin, il se pourrait même que j’en possède un autre. Tout cela reste quand même un peu confus. Le temps presse et je dois faire vite ? Eh bien, j’habite en Bretagne. Pas la Bretagne actuelle, mais celle du passé, celle d’avant la Grande Brisure. Vous voyez de quoi je parle ? Ha non ? Halala, on oublie d’enseigner l’Histoire de nos jours. Bref, je vois dans votre regard qu’il faut que je revienne à mes moutons. Mais que rajouter ? J’aime l’Écosse, les vaches Highland, et, surtout, porter de longues jupes vertes en laine. Des kilts ? Oui, si vous le dites. De temps à autre, j’écris, oui, cela m’arrive, et c’est une expérience fort plaisante.

Actusf : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?

Guillaume Maréchal : Je suis tombé dans la marmite de la science-fiction. On y trouve tout un un mélange de cyberpunk, space-opéra, anticipation, steampunk, hard science, et dans ce mélange j’ai bien aimé l’uchronie avec ce petit goût de reviens-y.
Une œuvre qui m’a marqué ? Stargate !! Ha, dans le domaine de l’uchronie ? Pardon, je suis un peu trop enthousiaste, c’est l’interview. Heu, je ne sais pas trop quoi dire, alors le Maître du Haut Château, de Philip K. Dick. C’est un classique, et c’est une aussi une réponse passe-partout. Tenez, par exemple, vous prenez l’autre bouqu… Comment ? On enchaîne ? Très bien.

Actusf : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?

Guillaume Maréchal : J’ai rencontré Bertrand Campeis, grand maître uchronique, et les portes de la perception se sont ouvertes. Je déconne. J’ai rejoint la team des uchronistes pour le tome 2. L’expérience fut intéressante, et j’ai tenté ma chance en proposant un texte pour le volume 3. C’est clair pour vous ?

Actusf : Comment s'est passé l'écriture de votre nouvelle ?

Guillaume Maréchal : C’était terrible. J’étais assis devant ma feuille, et à chaque minute passée, je culpabilisais de ne pas avancer. Bon, dans la vraie vie, c’était génial. La Réserve, c’est une longue nouvelle qui se passe au Québec, enfin, un Québec un peu différent. J’ai choisi un lieu géographique que je ne connaissais pas du tout. L’écriture, c’est frontal. Faut foncer, y aller, prendre le chemin hors des sentiers battus, se mettre (un peu) en danger. Et j’ai beaucoup appris. J’ai travaillé le background, l’histoire de la ville, de l’Amérique du Nord, empruntant à la médiathèque des ouvrages sur les peuples premiers. Je me rappelle vraiment d’un moment riche. Et ce travail en amont m’a permis d’apprendre de belles choses sur les Indiens d’Amérique, malgré le génocide - oui, employons des mots durs -, de tout un peuple. C’était à la fois un défi et une envie. Et je ne le regrette absolument pas. J’espère avoir créé un univers dans lequel le lecteur pourra s’immerger facilement, se divertir, réfléchir à l’Histoire aussi, et rêver. C’est important l’imagination. S’interdire de rêver, c’est mourir un peu. Quand j’ai envoyé ma nouvelle à Hermine Hémon et Bertrand Campeis, il a fallu raccourcir un peu. Après quelques ajustements, j’ai quand même réussi à écrire un de mes plus longs textes. Comment ? Je ne ressemble pas au gars du début de l’interview ? C’est normal, je suis multiple, enfin, là, je suis tout seul, mais dans ma tête, pour faire simple, c’est comme dans Split. Next question ? Ok.

Actusf : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?

Guillaume Maréchal : Houla ! Question suivante ? Bon, je fais un effort. En gros, la Bataille des Plaines d’Abraham en 1759 : les Anglais face aux Français. Les indiens utilisent l’Occulte pour changer le sort de la bataille. Les deux généraux sont éliminés par d’horribles esprits démoniaques du Monde des Esprits, et les deux armées sont anéanties. Le comble, c’est que les deux généraux sont vraiment morts lors de cette fameuse bataille. De là, les Blancs sont renvoyés en Europe, sauf ceux qui veulent rester. Le Pays du Peuple exerce un pouvoir d’une certaine tolérance. Et de cette divergence découle une autre Histoire, une société différente qui évolue entre les Indiens et les Blancs. J’ai transformé la ville de Québec en une ville-réserve de blancs. C’est la création d’un nouveau monde dans lequel l’Occulte, utilisé par les vieux chefs indiens, est susceptible de réapparaître - frontière mouvante, intangible, entre le Réel et le Monde des Esprits.

Actusf : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?

Guillaume Maréchal : Le Monde des Esprits, c’est vraiment trop bien ! Un peu de sérieux ? Ok, ok, t’es pas drôle, dis donc ! Alors, pour répondre à ta question, non, pas vraiment, j’ai laissé mes personnages s’exprimer et avancer au fur et à mesure. Au lieu de choisir des thèmes en particulier, j’ai privilégié le récit narratif, avec l’envie de raconter une histoire et de divertir. Je pense que chaque lecteur peut y trouver quelque chose à travers le prisme de sa propre histoire. La Réserve peut aussi amener le lecteur à approfondir ses connaissances du peuple amérindien. C’est passionnant quand on s’y met, et on a beaucoup de choses à apprendre de ce peuple incroyable. Surtout de nos jours. En y réfléchissant, peut-être voulais-je aussi faire passer un message concernant la Nature ? Aujourd’hui, c’est un lien vital à reconstruire et un retour si important pour le futur de notre monde (surtout apporter à cette phrase une intensité forte et mélodramatique, pleine d’espoirs. Une phrase dans laquelle on a envie de croire).

Actusf : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?

Guillaume Maréchal : Pour l’instant, je suis en train de suivre un mooc pour devenir un pro de l’orthographe (gniarf gniarf gniarf). Je vais sûrement continuer d’écrire dans l’univers de la Réserve. Peut-être une novella, on verra bien. Je vais d’abord étoffer l’histoire de ce monde, lui donner de la profondeur, créer de nouveaux personnages et affiner le point de divergence, même si je suis partisan de ne pas trop fournir d’explications inutiles. L’univers me plaît et j’ai envie de le découvrir par moi-même ! J’ai aussi un projet de nouvelle uchronique dans une Europe celtique du XIXème siècle. Mais c’est vraiment tout récent. J’ai déjà commencé à écouter du Alan Stivell pour me mettre dans l’ambiance, alors stay tuned !

Actusf : Les mots de la fin vous appartiennent, c'est à vous !

Guillaume Maréchal : Merci Hermine, merci Bertrand pour cette belle aventure. Je suis heureux d’en avoir fait partie. Et j’en retiens de bons souvenirs. C’est une très bonne expérience qui m’a permis de rencontrer de belles personnes. Paré pour de nouveaux projets. Et voilà, et je connais aussi l’identité de Batman, ce n’est pas Bruce Wayne, c’est, mais… pourquoi vous coupez l’enregistreur ? Et ces hommes en costume noir et lunettes noires, ils font quoi ? J’ai vu Men in Black, vous savez ? Bon… je vais y aller. En fait, j’ai oublié, je ne sais plus qui est Batman, ça m’est sorti de la tête, c’était juste pour me donner de l’importance. Allez, merci de m’avoir écouté, et à bientôt !
Un blanc. Puis : on sort par où ?

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