- le  
Dimension Uchronie n°3 - L'interview de Pierre Léauté
Commenter

Dimension Uchronie n°3 - L'interview de Pierre Léauté

A l'occasion de la parution de l’anthologie Dimension Uchronie 3, dirigée par Bertrand Campeis et Hermine Hémon, aux éditions Rivière Blanche, Pierre Léauté revient sur l'écriture de sa nouvelle, La Grande brisure.

Actusf : Bonjour, pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant qu'écrivain ?

Pierre Léauté : Soixante-quatre kilogrammes, poids total constitué à la louche à 15% de mon squelette dont les os principaux sont les métacarpes et les phalanges, anormalement renforcés par une pratique intensive de l'écriture à défaut d'adamantium.
Quant à mon parcours, il oscille entre table d'écriture et bibliothèque. Ma vie n'est qu'aventure.

Actusf : Comment avez-vous découvert l'uchronie ? Y a-t-il une œuvre qui vous a marqué profondément ?

Pierre Léauté : Debout sur mes toilettes, en train d'accrocher une horloge, j'ai perdu l'équilibre. Ma tête a heurté la chasse d'eau et là, bam ! Il était là, sous mes yeux : le convecteur uchronique temporel. (rires)
Vous aurez deviné, Retour vers le futur II !

Actusf : Pourriez-vous nous expliquer comment vous êtes entré dans l'aventure Dimension Uchronie ?

Pierre Léauté : Tout juste élargi des geôles d'Arkham suite à Code Noir et Kaiser Kong, mon grand dessein n'était pas encore abouti. (rires) Un chevalier noir au prénom fort peu commun de Bertrand m'a enrôlé dans son Batprojet de malade, trois nouvelles pour trois Dimension Uchronie. Challenge accepted ! La Trilogie du singe est complète. Chacun de ces textes a pour point commun cette même idée : nous sommes tous le singe de quelqu'un...

Actusf : Comment s'est passé l'écriture de votre nouvelle, La grande brisure ?

Pierre Léauté : Elle a eu entre les mois de mai à juillet de cette année, après des recherches soutenues dans le domaine de la marine en général et de l'activité corsaire à Saint-Malo en particulier. Je souhaitais travailler sur l'identité bretonne, sur une possible expansion coloniale, que dis-je impériale. Je connaissais l'existence de comptoirs bretons au Brésil au XVIIème siècle, de la guerre de course illégale menée par certains navigateurs jusqu'au XVIIIème siècle, aussi ai-je cherché comment traiter ce thème. Le déclic vint de la visite avec ma compagne de la cathédrale de Nantes qui renferme le mausolée de François II, duc de Bretagne. Le tombeau est remarquable, flanqué aux quatre coins de statues représentant des vertus cardinales : Justice, Force, Tempérance et Prudence. Il est un exercice délicat d'exprimer l'âme d'un peuple, et je trouvais que donner à quatre navires corsaires bretons les noms de ces vertus constituait un point de départ intéressant. La nouvelle s'articule donc en quatre parties autour d'un marin, Saint-Artur, un capitaine de marine mandaté pour récupérer un trésor en Nouvelle-Armorique, l'un des derniers bastions de l'Empire colonial breton. Évidemment, des surprises de taille jalonnent ce texte !

Actusf : Pourriez-vous expliciter votre uchronie en nous parlant de son Point de Divergence ?

Pierre Léauté : Il est sismique ! Je vais citer La grande brisure afin de présenter le point de divergence :

Actusf : Y-a-t-il un message que vous souhaitiez faire passer en l'écrivant ?

Pierre Léauté : Pas un message, mais une déclaration d'amour pour la Bretagne. Je précise que je ne suis pas originaire de cette région, mais je suis sensible à la dévotion que lui porte son peuple, en France ou à l'étranger. Je vis en région nantaise où murs et panneaux sont souvent graffés par cette inscription : 44 = BZH. Je me suis ainsi plu à imaginer cette scission entre France continentale et Bretagne. La Grande brisure n'a au final d'autres ambitions que de divertir et plaire.

Actusf : Travaillez-vous sur d'autres projets uchroniques ou souhaitez-vous en faire à nouveau par la suite ?

Pierre Léauté : À l'avenir, j'écrirai deux romans uchroniques, l'un se déroulant à Paris, l'autre aux Etats-Unis. L'achèvement du cycle des Temps assassins m'ayant quelque peu laissé sur les rotules, je m'octroie la liberté de tenter d'autres genres également.
Ah, si ! En mai 2020, Augustin Petit refait des siennes...

Actusf : Les mots de la fin vous appartiennent, c'est à vous !

Pierre Léauté : Why so serious ?

à lire aussi

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?