Avec régularité et bonheur, Galaxies nous régale depuis 6 ans maintenant. En cet automne 2003, les voilà qui passent la barre des 30 numéros en choisissant de mettre en avant Jean-Pierre Hubert, un auteur français que beaucoup assimilent aux années 70-80 avec des romans comme Scènes de guerre civile, Le Champ du rêveur ou bien encore Les faiseurs d'Orage. Depuis, l'homme s'est reconvertit dans la littérature jeunesse sous l'impulsion de Denis Guiot, aujourd'hui à la tête de la collection Autres Mondes chez Mango. Un virage qu'a sans doute voulu célébrer Galaxies tout en rappelant l'auteur pour adulte qu'il fut et qu'il reste. On s'en convaincra d'ailleurs avec sa nouvelle Proches du centre.
Le sommaire.
Dans le sommaire de ce trentième numéro, on retrouvera également avec plaisir Michel Pagel qui nous offre une nouvelle fois une histoire de vampire. Mais le meilleur texte est certainement celui d'Olivier Paquet avec Cauchemar d'Enfant. L'auteur de Structura Proxima s'est plu à imaginer une société gouvernée par les enfants. Où comment la répression peut prendre des formes inattendues.
Le texte de Mike Resnick fait également preuve d'humour et de dérision. Ce dernier a imaginé des explorateurs humains découvrant une race d'éléphants extraterrestres sur une planète inconnue. La prise de contact aura de drôles d'effets dans les deux camps. Une manière pour Resnick de réaffirmer son amour de l'Afrique et des éléphants tout en fustigeant le penchant violent de l'Homme.
Brian Stableford fait, lui aussi, passer certaines de ses opinions dans l'Ultime Dîner. Et cela ne va pas plaire à tout le monde ! Partisan des OGM, il a imaginé les soucis d'un grand chef qui aime mélanger les ingrédients au patrimoine génétique un peu particulier. Une prise de position provocatrice qui agacera sans doute, mais qui a le mérite de tenir un discours différent de ce que l'on peut habituellement entendre aujourd'hui. A chacun ensuite de se faire sa propre opinion.
Moyen.
On qualifiera ce numéro 30 de Galaxies de moyen. Aucune nouvelle ne nous a bouleversés. Certes on a souvent souri avec Mike Resnick ou Olivier Paquet, et l'on a apprécié les vampires de Michel Pagel, mais sans plus. La force de ce numéro tient en fait en deux points, ou plutôt en deux choix de la rédaction. Deux choix à saluer parce que pas forcément faciles à faire. D'abord la volonté de remettre en avant Jean-Pierre Hubert, un auteur à la notoriété limitée mais qui mérite qu'on s'y attarde et qui met en avant la littérature jeunesse, domaine plein de vigueur à l'heure actuelle. Ensuite la publication du texte de Brian Stableford, un texte partisan et qui dénote dans le consensus mou habituel. Rien que pour ces deux choix, il est bon de jeter un œil à ce trentième numéro de Galaxies, histoire de comprendre que la SF peut encore provoquer et poser des questions, et qu'elle peut aussi s'adresser aux plus jeunes.
La chronique de 16h16 !