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En attendant l'orage

Mélanie Fazi (Traducteur), Graham Joyce ( Auteur), John-Francis Bourke (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : 
Date de parution : 31/01/2006  -  livre
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En attendant l'orage

Si Graham Joyce est encore relativement peu connu en France, voilà un auteur en passe de devenir une star de la SF mondiale. Son dernier roman, Ligne de Vie, a obtenu le World Fantasy Award et il a reçu pas moins de quatre British Fantasy Awards pour ses livres précédents. Pas mal pour cet anglais qui n’a publié jusqu’ici qu’une dizaine d’ouvrages. Sa spécialité du fantastique léger, parfois un peu trop (cf la chronique sur Rêves Egarés ou Fumée d’Opium) et des personnages qui naviguent souvent aux limites de la folie. Une recette qu’il reprend une nouvelle fois dans En Attendant l’Orage

Petites vacances tranquilles en Dordogne


Deux couples d’amis partent en vacances en Dordogne dans une vieille maison. Avec eux leurs deux petites filles et une collègue (et amante) d’un des deux hommes. Mais alors que le soleil brille et que tout est propice à de nombreux moments de détente, les choses dérapent peu à peu. Il y a d’abord Jessie, une des deux petites filles qui a un comportement un peu bizarre. A onze ans, elle est capable par exemple de se mettre toute nue sans raison dans un magasin ou de foncer tête baissée dans une porte qu’elle sait fermée à double tour. Un comportement qui inquiète sa mère bien sûr. D’autant qu’elle soupçonne un des autres adultes de lui dire en douce des choses qu’une enfant de onze ans ne devrait pas savoir. Mais il y a aussi James qui se montre particulièrement irascible ou bien encore Chrissie qui semble perpétuellement absente… Sous ses airs paisibles, cette maison est une vraie poudrière…

 


Un peu... fade

Au premier abord, En attendant d’orage est un peu déroutant. D’abord parce qu’on passe une bonne centaine de pages complètement perdu entre les protagonistes. Graham Joyce met du temps à tout mettre en place avec des premiers chapitres où l’on a du mal à situer qui est qui. Ensuite et surtout parce que finalement, après avoir attendu l’orage tout au long du livre, on en ressort déçu. La folie des personnages, bien réelle, ne semble jamais assez dangereuse pour provoquer des drames ou nous remuer profondément. Comme si Graham Joyce n’avait pas creusé assez loin, esquissant des personnages barrés, mal dans leur peau, intrigants, mais pas particulièrement attachants. Ils ne vont pas complètement au bout de leurs délires. Dommage... Car malgré un style assez fluide, cette maison de l’angoisse qu’il nous promettait dans les premières pages avorte comme un pétard mouillé. Conséquence le suspens ne prend pas vraiment et l’action piétine. Et ce n’est pas la montée d’adrénaline du récit dans le dernier chapitre qui y change quelque chose. On en ressort avec une impression de vide, même s’il y a de bonnes idées et de bons personnages. Le cadre y est mais Joyce a loupé la marche du récit prenant. Sans doute ce roman ne laissera-t-il pas un grand souvenir aux lecteurs. Tant pis. Pour l’instant, contentez-vous de rester sur son roman précédent Ligne de vie, bien meilleur de l'avis général.

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