Une valeur sûre de la science-fiction française
Depuis ses débuts à la fin des années 80 dans la défunte collection « Anticipation » du Fleuve Noir, Laurent Genefort comme une des grandes signatures du genre, avec par exemple Arago ou Les chasseurs de sève. La parution d’Omale en 2001 a marqué un changement de statut, Genefort signant un récit dans la lignée de Dan Simmons ou de Frank Herbert, créant un univers entier basé sur une hypothèse, celle de la sphère de Dyson. Il existe cependant un « univers Genefort » dans lequel Omale vient s’intégrer, où les humains se sont répandus dans l’espace grâce aux portes laissés par les Vangk, des extraterrestres mystérieux et jamais rencontrés. Etoiles sans issue, paru aux éditions Scrineo en 2017 s’inscrit dans cette perspective.
Complot intergalactique
Palestel est un moins que rien, un « caire », guère mieux que les intouchables de l’ancienne Inde. Il vit dans l’Acumen, un système politique autocratique dirigé par le Prime Garant Bosmor. Palestel vient de perdre sa femme, la généticienne Luz et a laissé partir le clone qu’elle a créé, C-Luz, après avoir réalisé qu’elle ne ressentirait jamais l’amour de sa femme à son égard. Mais Palestel a d’autres problèmes : il est mordu par une panthère génétiquement modifiée et survit par chance à la blessure. Il ne se doute pas encore que le poison sécrété par cette panthère a servi à empoisonner Bosmor, faisant ainsi les affaires de son parent Azat. Sans le savoir, Palestel est la clef qui pourrait sauver Bosmor et menacer ainsi Azat : le voilà devenu l’objet de bien des recherches de factions opposées et aussi de multimondiales désireuses de renforcer leur influence dans l’Acumen.
Efficace, sans plus
Après trente ans d’écriture de romans de science-fiction, Laurent Genefort connaît son métier et livre ici un roman dense doté d’une structure qui maintient un certain suspense : on ne devine pas comment les choses vont tourner jusqu’à l’extrême fin du livre. C’est cependant l’action qui est privilégiée, au détriment de personnages parfois à peine esquissés. Etoiles sans issue permet en tout cas de passer un moment agréable.
Sylvain Bonnet