Christophe Bec a débuté l'écriture du scénario de la série Prométhée en 2008. Dans Atlantis, il mettait la Terre à rude épreuve en la frappant de catastrophes, mettant à bas l'économie mondiale. En 2009, il poursuivait avec Blue Beam Project, évoquant la possibilité que les phénomènes bouleversant la planète soient commandités par les États-Unis, ayant lancé un projet visant à instaurer un nouvel ordre religieux mondial. En fait, dans ces deux premiers tomes, les retours sur des événements d'un passé plus ou moins lointain et les découvertes effectuées par les protagonistes de la série dévoilaient petit à petit la vérité : des extraterrestres sont à l'origine des catastrophes de 13h13.
Ceci est confirmé dans Exogénèse, troisième tome de la saga, pour lequel Christophe Bec a délégué la réalisation des dessins à Alessandro Bocci, avec lequel il avait déjà collaboré sur l'album Fontainebleau. Quant à la colorisation des planches, elle est, comme pour les tomes précédents, signée Sébastien Gérard.
Quelques défauts, mais une qualité confirmée
Le titre de ce troisième tome de la série Prométhée en dit déjà beaucoup sur les révélations que contient la suite d'Atlantis et de Blue Beam Project. En effet, l'exogénèse est une théorie avançant que la vie sur Terre pourrait être d'origine extraterrestre, amenée par la chute d'un objet céleste sur la planète ou pourquoi pas par une espèce alien. C'est évidemment là le sujet de Prométhée, comme avait déjà pu le deviner le lecteur dans les deux premiers tomes. Christophe Bec en profite pour évoquer nombre d'affaires ou de mystères qui passionnent les ufologues : le Blue Beam Project dans le tome précédent, le pilier de fer de Delhi, la porte du soleil de Tiahuanaco, et cætera. On attend les explications sur les vaches mutilées, les corp circles ou encore le crash de Roswell. Le scénariste, en tout cas, incorpore habilement les « légendes » ufologiques à son histoire d'extraterrestres s'intéressant, visiblement de trop près pour son bien, à l'espèce humaine.
On pourra seulement regretter le côté plutôt bavard de l'histoire. Certes, Christophe Bec doit expliquer, donner les éléments qui forment son récit pour dévoiler petit à petit l'origine des catastrophes frappant la Terre chaque jour ou presque à 13h13. Au moins l'histoire progresse-t-elle, et chaque tome est pour le moment l'occasion d'avancer vraiment, de s'enfoncer au cœur du complot extraterrestre qui menace l'humanité.
Les planches, elles, restent dans la lignée de celles des autres albums, prouvant que le remplacement de Bec par Bocci aux dessins n'est pas un échec. Certaines cases, toutefois, écorchent les yeux. Quant à la couverture, réalisée par Christophe Bec, elle est plutôt ratée, ne disposant pas du côté théâtral, donc impressionnant et attirant de celles des deux premiers tomes.
Malgré quelques petits détails qui font tiquer, la série Prométhée se poursuit admirablement avec ce troisième tome. On retiendra un scénario touffu, passionnant, dont les éléments au début disparates se rejoignent maintenant en renforçant la qualité d'ensemble. On attend impatiemment le tome suivant.
La chronique de 16h16 !