Chronique d'Olivier Castel pour Comment je suis devenue un robot de Nadia Coste, paru aux éditions Syros.
Margot est une ado comme les autres. En retard au collège, elle traverse en courant, distraite, tout comme l’automobiliste pressé qui redémarre en trombe derrière elle... Un instant suffit, et Margot n’est plus tout à fait une ado comme les autres.
Après l’accident, comment accepter ce corps meurtri, amputé ? Comment vivre avec la douleur, le regard des autres ? Comment tout réapprendre ? Submergée par ces émotions si violentes, Margot se blinde peu à peu, jusqu’à ne plus rien sentir, jusqu’à être un robot. Mais est-ce vraiment ce qu’elle souhaite ?
D’une façon très simple et sans détours, Nadia Coste aborde dans ce livre un sujet difficile. À travers le regard de Margot et de sa meilleure amie, l’auteure traite de thèmes qui raisonnent chez chaque adolescent : se sentir différent, voir son corps changer, apprendre à s’accepter, et enfin trouver sa place dans un monde en évolution. Son héroïne, si durement touchée, est finalement une ado comme les autres, avec des envies, des rêves, des différences aussi.
Dans ce livre, on apprécie qu’un sujet compliqué soit traité avec beaucoup de justesse et d’intelligence. Bien qu’il s’adresse avant tout aux ados, avec cette franchise et cette façon d’aborder simplement les choses, Nadia Coste permet aussi aux adultes de mieux appréhender l’apprentissage de la vie avec un handicap, et des implications psychologiques d’une telle inflexion de vie.