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S.O.S. Bonheur saison 2

Griffo (Dessinateur), Stephen Desberg (Scénariste)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 08/11/2019  -  bd
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Griffo - S.O.S Bonheur saison 2

Un vétéran

Cet album de S.O.S Bonheur saison 2 est l’occasion de revenir sur la carrière de Griffo, entré aux éditions du Lombard en 1975. Il a travaillé au début sur des séries comme Modeste et Pompon créé par Franquin. Il s’est fait connaître par son travail sur la série Giacomo C. sur scénario de Jean Dufaux, le créateur de Murena. S.O.S Bonheur a connu une première saison, scénarisé par le grand Jean Van Hamme dans les années 80 : le flambeau est ici repris par Stephen Desberg, scénariste de la série Scorpion chez Dargaud. L’idée est de décrire ici les dérives possibles de notre monde. Ce second volume, on va le voir, dépote bien.

Manipulations et totalitarisme

Le jeune Moreau, fonctionnaire consciencieux reçoit de mystérieux coups de téléphones d’une personne qui veut lui révéler des choses. Pendant ce temps, la jeune Brigitte, qui cumule deux emplois, est remarqué par Jacques Verdier, animateur de téléréalité. Il décide d’en faire le parangon de la « femme normale ». Mais Brigitte se rebiffe devant les opérations de chirurgie esthétique nécessaires pour la transformer en star. Verdier la fait alors supprimer, ce qui ne l’empêche pas de faire pleurer le public sur cette star d’un quart d’heure (Andy Warhol n’est pas loin). Moreau va découvrir en tout cas les secrets de cette société où les vieux sont parqués, où les éléments « problématiques » sont placés dans des camps souterrains. Mais Verdier veille, son but est le pouvoir. Il est prêt à se servir de Moreau et des rebelles pour y arriver. Quant aux idées…

D’une troublante actualité

Cet album de la série S.O.S Bonheur remplit son rôle, d’abord et avant tout grâce au graphisme de Griffo, précis et efficace. L’histoire est une pure anticipation des dérives possibles (ou en cours) de notre société. On est donc logiquement glacés devant certains développements « sociaux » : le troisième âge parqué donc, les migrants et les éléments « rebelles » au secret, disparition de certains sujets comme la shoah, valorisation de la famille. On peut parfois aussi l’impression que les auteurs en font beaucoup. En tout cas, l’album est une réussite.

Sylvain Bonnet

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