Guillaume Chamanadjian est un auteur de fantasy francophone né en 1980 dans le sud. Le Sang de la Cité, qui a reçu moult prix dont le Prix Imaginaires de la 25e heure du livre 2021, Le Prix Imaginaire de l'Antre Guillemets 2021, le Prix du meilleur roman imaginaire Libr'à nous 2022, le Prix Imaginales du roman francophones 2022 et le Prix Imaginales des bibliothécaires 2022.
Le premier tome d'une série prometteuse
Le Sang de la Cité est le premier roman d'une trilogie dont il partage l'univers avec Claire Duvivier, la Tour de Garde. S'attachant à la Cité du Sud inspirée par la ville de Sienne en Italie, Claire quant à elle, dépeint son intrigue dans la Capitale du Nord, plus inspirée par Amsterdam.
Nox et Daphné surnommés les Suceurs d'Os, sont deux orphelins retrouvés dans les tréfonds de la ville à la suite d'un assaut de la Cité. Nox, est aujourd'hui commis d'épicerie, et partage son temps entre livraisons de vin, lecture de poésies et parties de la Tour de Garde avec ses amis. Il se retrouve toutefois malgré lui embarqué dans des intrigues politiques, et verra peu à peu son statut gagner de l'importance, et son destin sera lié à celui de la Cité.
Un gros coup de cœur
Autant vous le dire tout de suite, cela faisait longtemps que je n'étais pas tombée sur une entame de série qui m'accroche autant. Avec ce premier roman, on n'est clairement pas dans une intrigue de fantasy à gros renforts de dragons, d'elfes et de magie outrancière, non, Guillaume Chamanadjian nous convie avec simplicité dans son univers qu'on imagine aisément. Du point de vue de Nox, on arpente la cité à la première personne, on hume ses senteurs, on goûte à ces mets gorgés d'huile d'olive, on savoure les vins du sud, et surtout, on est un témoin direct de l'agitation ambiante à Gemina, dans ses dédales, et sa population grouillante d'une vieille cité un peu chaotique peuplée de vieilles croyances et de légendes. C'est peut-être cette simplicité et sa plume directe qui font le charme du Sang de la Cité, un style accessible qui saura réconcilier ceux qui boudaient un peu le genre et d'autres qui, ne connaissent pas encore. Guillaume connaît ses classiques et les retranscrit à sa façon avec brio (le personnage de Lotharie par exemple n'aurait-elle pas un peu du Limier du Trône de Fer de George R.R. Martin au féminin ?)
Je n'ai pour ma part pas senti de lassitude durant ces plus de 400 pages, me prenant au jeu et de berçant dans ses intrigues, complots, et batailles. Il y a aussi des passages plus contemplatifs, qui permettent juste au lecteur d'avoir le point de vue d'une ville en pleine ébullition et de nous montrer l'attachement du protagoniste à sa Cité. Nox, de par sa simplicité et sa candeur a de quoi attacher. Rapidement, on se sent bien avec lui et on a envie d'en savoir plus et de le suivre dans ses pérégrinations.
Bref, pour un premier roman, quel coup de maître, je ne peux que vous recommander chaudement à le découvrir. Et bonne nouvelle, le tome 2 (dont les magnifiques illustrations d'Elena Vieillard des romans parus en grand format aux Forges de Vulcain ont été repris) de la version de poche sort très bientôt, de quoi rassasier un peu les futurs impatients.
