Un héritage étrange et effrayant

Le narrateur reçoit en héritage tous les documents de son grand-oncle, le professeur George Angell de l'Université de Providence, un éminent épigraphiste. Parmi les notes de travail, se trouve une boîte extrêmement étrange dont le contenu va changer à jamais la vie du narrateur.

Car cette boîte contient un bas-relief représentant une sculpture étrange, une inscription épigraphique encore plus étrange, et des notes et coupures de presse qui vont lancer le narrateur dans une recherche terrorisée de la vérité sur la mort de son oncle et l'origine du bas-relief.

Ses recherches vont amener le narrateur à s'intéresser à une pension de l'école des Beaux-Arts, au colloque de la Société américaine d'archéologie, aux bayous de La Nouvelle-Orléans qui abritent des rituels du vaudou africain, à une secte d'Esquimaux du Groenland...

Les descriptions font froid dans le dos, tandis que la mythologie de Cthulhu et des Grands Anciens se met en place. On est saisi autant que le narrateur, jusqu'à la manifestation finale de la créature qui raccroche le récit fantastique à notre réalité, à l'image du récit des Montagnes Hallucinées.

Repousser les limites de la terreur, créer un monstre et une mythologie effrayante

L'Appel de Cthulhu est peut-être la nouvelle la plus connue de Lovecraft, celle dont on a repris le titre pour le jeu de rôles inspiré de son univers, … et pourtant je crois que c'est la première fois que je la lis. J'ai donc ouvert ce livre avec une certaine fébrilité, comme lorsque je me suis attaquée aux Montagnes Hallucinées.

J'ai été surprise par la vitesse à laquelle l'histoire se met en place et abat ses cartes, en dévoilant presque immédiatement certains éléments-clefs du suspens, notamment la description de Cthulhu. J'ai eu l'impression de ne pas avoir eu le temps de me mettre dans l'ambiance, de sentir monter la peur, de découvrir progressivement les indices et l'histoire.

C'est le seul bémol : ce récit contient tous les éléments qui vont faire de l'univers créé par Lovecraft cette sommité de terreur qu'on connaît et qu'on admire de plus en plus. Cités cyclopéennes, profondeurs invisibles, hiéroglyphes, dieux venus du fond des âges... Tout y est, dans un récit bien construit, pour le plus grand plaisir des fans de Lovecraft et des autres. N'hésitez pas à découvrir et redécouvrir cette merveille du récit fantastique !

Une belle édition de Bragelonne

C'est un plaisir d'avoir ce livre dans les mains. C'est presque une édition de luxe que les éditions Bragelonne nous proposent là : la couverture est agréable au toucher, le titre est en relief, l'illustration correspond à l'histoire. Seul petit bémol : le jaune clair, choix que je trouve assez peu raccord avec le reste.

Bragelonne a fait le choix de mettre en valeur chaque nouvelle / récit de Lovecraft comme s'il s'agissait d'un roman : un livre par récit, au lieu d'un recueil de nouvelles comme c'est le cas assez souvent pour Lovecraft (ce n'est pas une critique, l’œuvre de Lovecraft justifie totalement le choix éditorial du recueil de nouvelles). Mais cela change des habitudes, et c'est agréable aussi ! On peut se concentrer totalement sur le récit qu'on a en main. La note biographique sur Lovecraft et les artistes qu'il a influencés est très bien aussi, mais c'était vraiment obligé de parler de Michel Houellebecq ?

Le sommaire :
I. L'Abomination d'argile
II. Le récit de l'inspecteur Legrasse
III. L'Aberration surgie des flots