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L'Horreur de Dunwich

Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : 
Date de parution : 01/04/2020  -  livre
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Howard Phillips Lovecraft - L'Horreur à Dunwich

Howard Phillips Lovecraft, auteur incontournable de l'horreur, semble davantage renaître de ses cendres ces derniers temps et son influence littéraire n'est plus que jamais reconnue encore aujourd'hui, à en juger par les publications le concernant (au pif, la traduction en français de la biographie par S.T. Joshi) ou encore ses moult republications de nouvelles autour du mythe de Cthulhu comme L'Horreur à Dunwich dont nous parlerons aujourd'hui.

Eloge de la dégénérescence héréditaire et mythe de l'horreur cthulhuesque

A Dunwich il se passe des trucs pas très net. Et notre narrateur omniscient ne nous le cachera d'ailleurs pas dès les premières pages, comme cela l'a toujours été dans cette bourgade désolée et mal aimée du Massachusetts aux Etats-Unis. Lovecraft nous plante direct le décor d'un terrain ma foi, propice aux horreurs et aux immondices dont il est friand. Issu d'une fornication entre une femme albinos et difforme Lavinia Whateley et un père qui ne semble toutefois en rien relever d'un être normalement constitué naquit Wilbur qui présente tous les traits d'un être malin et dégénéré (comme c'est la tradition dans la famille). La nouvelle suit les différentes étapes d'une tragédie à venir, à la manière d'une intrigue policière bien ficelée, pour finalement finir son apogée par une vision apocalyptique digne d'un parfait film mêlant épouvante mystique avec beaucoup de sorcellerie.

Yog-Sothoth est dans la place !

Avec une intrigue pareille, on comprend pourquoi Lovecraft a inspiré nombre de réalisateurs qui s'y sont pourtant souvent cassés les dents. Arriver à reproduire une telle ambiance et les descriptions détaillées de l'auteur relève incontestablement d'un défi fort ambitieux. Pourtant il y a matière, on imagine aisément les créatures monstrueuses tout droits sorties du cosmos et ce chercheur un brin curieux qui voit d'ici l'inévitable se produire et tenter de l'en empêcher.

Cette nouvelle n'est toutefois pas ma préférée, peut-être sans doute parce qu'elle insiste trop sur les habitants dégénérés avec leur parler de paysan. Je trouve le rendu en français toujours hasardeux, le style d'écriture de Lovecraft n'étant déjà pas facile, celui-ci semble selon moi un peu trop stéréotypé et limite encore davantage son accessibilité de lecture. Néanmoins ce que je trouve le plus intéressant dans cette nouvelle ce sont ses changements de points de vue, pour finir par celui des locaux qui voient la scène de leur longue-vue.

Bragelonne réussit donc à nouveau, avec cette édition de poche soignée mais d'une grande sobriété à rendre les nouvelles de Lovecraft accessibles, tellement qu'on en regretterait d'écorner cette jolie couverture.

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