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Hugo et Iris

Yslaire (Scénariste), Jean Bastide (Dessinateur), Vincent Mezil (Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/05/2007  -  bd
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Hugo et Iris

Est-il encore utile de présenter Bernard Yslaire ? Depuis ses débuts avec Bidouille et Violette en 1978 dans le journal de Spirou, il enchaîne les séries à succès avec ce qui celles qui sont devenues deux monuments de la BD : Sambre et Mémoires du XXème Ciel. Avec la Guerre des Sambre, Yslaire revient sur une série qu'il avait longtemps mis de côté (entre les quatrième et cinquième tome). Mais cette fois il n'assure que le scénario, Jean Bastide et Vincent Mezil se chargeant ensemble du dessin et des couleurs pour ce qui est leur premier album.

Le début de la décadence.

Avec La Guerre des Sambre, Yslaire nous ramène 17 ans avant l'intrigue de la série principale. Plus exactement au moment ou le père de Bernard se marie avec sa mère. Un mariage de raison qui ne le ravie pas vraiment malgré l'amour que lui porte sa femme. Pire il a toutes les raisons de croire que son propre père couche avec elle en secret. Lorsqu'il visite une mine qui fait partie de sa dot de marié, il se découvre un dérivatif à l'ambiance exécrable qui règne dans son foyer. Mieux, des restes de squelettes humains retrouvés dans une galerie va naître une véritable passion. Celui de la rédaction d'un ouvrage : La Guerre des yeux qui aura tellement d'importance plus tard pour son fils Bernard.

Superbe

Si l'on pouvait craindre de voir une nouvelle série sur Sambre avec de nouveaux dessinateurs, on est rassuré dès les premières pages.  Jean Bastide et Vincent Mezil ont mis leurs pas dans ceux d'Yslaire pour livrer un dessin souvent très proche (notamment dans les visages). Mais ils ont également su s'éloigner du maître pour tisser des ambiances plus chaudes, tenant parfois presque de la peinture. Ils excellent dans les scènes très sombres, que ce soit sous la pluie, dans la profondeur des mines ou dans la noirceur d'une maison la nuit. Le travail sur les lumières est d'ailleurs assez remarquable et il éclate dans ces moments-là.

Côté histoire, on replonge avec plaisir dans la saga de cette famille. On a longtemps été sevré après le quatrième tome de Sambre (publié en 1996) et tout nouvel album est une retrouvaille joyeuse. Tout ici est en place pour donner un nouvel épisode grandiose. L'ambiance est lourde, étouffante, déprimante. Elle est de celle des grands drames et des grandes histoires. On a hâte de lire la suite des aventures de ce père malheureux qui cherche à échapper à son destin tout en étant dévoré peu à peu par une passion aussi folle que destructrice. Une trilogie qui sans doute fera date. On s'en réjouit d'avance.

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