ActuSF Quelle est la place de l’univers de Terry Pratchett dans le monde aujourd’hui ?
Colin Smythe : Vaste question ! Je pense qu’il est beaucoup plus connu maintenant qu’auparavant. Non seulement par son écriture, mais aussi par son travail sur la maladie d’Alzheimer. Nous avons un champion qui a mené une croisade et dont le nom est connu dans le monde entier maintenant. Dans les années passées, les journalistes devaient toujours préciser Terry Pratchett, l’auteur de science-fiction. Maintenant, ils disent juste Terry Pratchett.
Rob Wilkins : C’est très vrai.

Il est connu au-delà des frontières britanniques maintenant, sa popularité est mondiale ?
CS : Oui, il est connu au Japon, en Inde… Bon, les Indiens ne le publient pas, en réalité, mais les journaux écrivent beaucoup à son sujet.
Dans combien de langues a-t-il été traduit ?
CS : 38.
À votre avis, pourquoi son humour est-il aussi universel ?
CS : Je dirais que c’est principalement parce qu’il a eu de très bons traducteurs. Même si son humour est très anglais, si vous avez un traducteur qui est aussi un interprète, il saura le transmettre avec succès. Comme Patrick Couton en France.
RW : Terry comprenait aussi ce qu’il appelait commonality of mankind, l’esprit commun de l’humanité, ce qui nous lie tous les uns aux autres. Donc, ce n’est pas important si vous êtes Français, Allemand ou Italien ou Anglais, Terry comprenait ce qui vous faisait tiquer personnellement, qui que vous soyez en tant que lecteur. Vous reconnaissiez ce petit quelque chose dans son écriture. Encore une fois, avoir un bon traducteur, capable de faire ressortir cet élément dans n’importe quelle langue, c’est ce qui a fait la différence pour Terry.
Reste-t-il des œuvres à publier, à traduire en français ?
CS : Il reste certaines histoires pour enfants. Avez-vous vu une version française de Dragons at Crumbling Castle ? Ça va venir… L’une de ces histoires s’appelle Witches’ Vacuum Cleaner (l’aspirateur des sorcières), où des sorcières du XXème siècle se promènent sur des aspirateurs, à la place des balais.
RW : Il y a aussi les histoires courtes que Terry a écrites lorsqu’il était journaliste dans un hebdomadaire. Le vendredi après-midi, le magazine se préparait à être publié et Terry devait livrer une nouvelle chaque semaine. C’était une très bonne formation pour un jeune écrivain, de devoir écrire ces histoires courtes. D’ailleurs, beaucoup de ces nouvelles sont reconnaissables, certains aspects se retrouveront plus tard dans ses histoires. Comme si elles étaient des embryons de ses histoires futures. Donc il vous reste ces histoires courtes à paraître en France.

Ces histoires courtes se passaient-elles dans le Disque-Monde, ou bien était-ce un univers complètement différent ?
CS & RW : Complètement différent.
CS : Le Peuple du tapis est basé sur l’une de ses histoires courtes écrites en 1965-66 pour son journal local. Bien sûr, elle a été republiée depuis. En fait, vous ne lisez jamais l’original, la première version du Peuple du tapis, parce qu’il l’a réécrite en 1990. Elle a été publiée en allemand, mais sinon elle est introuvable. Un jour, nous serons peut-être autorisés à publier l’édition originale, la première version. Elle est différente, elle montre sa jeunesse, cela dit, elle montre une jeunesse brillante.
Y a-t-il des adaptations en cours, au cinéma, à la télévision… ?
RW : Oui, il y a beaucoup de projets. Mais je ne peux pas vous en parler. Je peux vous dire une chose, De Bons Présages, écrit avec Neil Gaiman, va recevoir une adaptation télévisuelle. Neil Gaiman est en train d’en écrire le script, mais je ne peux pas encore vous dire où elle va sortir. Nous avons aussi une série appelée the Watch, basée sur la série du Guet municipal d’Ankh-Morpokh. Mais je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant. Le film basé sur Mortimer a été écrit par Terry Rossio, le second scénariste le plus vendeur du cinéma. Il a écrit Pirates des Caraïbes, Shrek, ce type est un génie et il travaille sur Mortimer.
CS : CCe qui est bien avec lui, à cause de sa popularité, c’est qu’il ne risque pas trop d’être mal adapté par les studios. Dans le passé, lorsqu’il y a eu de bons scénarios, que Terry aimait bien, une fois que les studios mettaient la main dessus, ils le massacraient, le réduisaient en charpie. Terry détestait le résultat final.
RW : Un bon exemple serait Les Ch’tis hommes libres, qui est en cours d’adaptation par sa fille Rihanna. Je ne peux pas vous dire avec qui elle travaille, parce que ce sera annoncé à la ComicCon de San Diego cette année. L’adaptation de Rihanna est brillante, mais dans le passé, il y a eu une adaptation du même livre par un scénariste hollywoodien très connu qui a reçu tellement de pression du studio que le résultat final ne ressemblait en rien au livre de Terry, ce qui était décevant. Donc il n’a jamais vu le jour.
CS : Il a été balancé à travers la pièce, non ?
RW : Il a été balancé à travers la pièce, en effet.
RW : Étonnamment peu. Une fois que l’auteur a signé le contrat…
CS : Tout ce que vous pouvez faire, c’est demander que votre nom soit retiré des crédits. C’est à peu près le seul pouvoir que vous avez [en tant qu’auteur].
RW : Si vous regardez les bonus des DVD ou des Blu-Ray qui contiennent une interview de l’auteur, nombre d’entre eux diront « Vous savez quoi ? Ce n’est pas le livre que j’ai écrit, mais j’ai tenté l’aventure de l’adapter à l’écran, et je suis satisfait du résultat. ». Et là, vous verrez un air de… Peut-être pas de déception, mais de résignation.
CS : Avec les contes de Terremer [écrit par Ursula le Guin], adapté par le studio Ghibli, l’auteure était absolument furieuse. Je ne sais pas si son nom apparaît ou pas. Mais à une époque, elle disait « Je ne veux pas, enlevez mon nom de là ». Mais vous ne pouvez rien y faire. Vous donnez vos droits lorsque vous signez un contrat. Vous leur abandonnez votre droit moral [droits d’auteur], c’est la première chose que vous faites. Si vous les gardiez, vous auriez un peu de contrôle, mais personne ne les garde dans un contrat de film.
RW : Aucun studio ne donnerait à un auteur le contrôle éditorial complet, parce que l’auteur veut juste voir son livre à l’écran, mais le livre n’est pas un medium adapté à la traduction sur écran en vidéo. Nous le savons tous, sauf les auteurs.
Donc c’est un pari pour un auteur d’accepter de laisser ses droits…
CS : Nombre d’entre eux sont suffisamment réalistes pour savoir. Mais d’un autre côté, il y a l’attrait financier, aussi, qui les pousse à accepter. Terry ne l’a jamais fait. Il disait « je vis bien de mes livres, je ne suis pas intéressé ». À l’exception de Mortimer, qui a failli être signé avec Disney, mais nous étions soulagés que cela ne se fasse pas. Il y avait des trous dans le contrat, que nous étions trop naïfs pour voir. Ils voulaient une option sur les prochains livres qui mettraient la Mort en scène. Vous avez une bible avec les mots que le studio a le droit d’utiliser ou pas. Si le film avait été unique, il n’y aurait eu aucune mention du Disque-Monde, d’Ankh-Morpokh, ou de l’Université de l’Invisible. Mais là, tous ces mots faisaient partie de la bible, nous n’avions pas négocié chacun de ces termes séparément. Ils auraient pu reprendre tout le Disque-monde, parce qu’aucun livre ne pouvait être écrit sans mentionner ces mots. Finalement, l’échec de ce premier contrat a été un soulagement intense.
RW : Les négociations peuvent durer deux ou trois ans jusqu’à ce que tout parte en fumée d’un coup. Il y a tellement de travail consacré à tout ça, et rien ne finit sur les écrans. Sincèrement, je ne sais pas comment les adaptations réussissent à voir le jour.
CS : Par exemple, Truckers (Les camionneurs, le grand livre des gnomes 1). Vous avez un contrat, une option, mais une seule sur 10 voire 100 finit signée. Et même lorsque le contrat est signé, cela n’aboutit pas toujours. Dans le cas de Truckers, nous avons vu les premiers producteurs, nous les avons rencontrés mais soudain, un coup de fil nous informe qu’ils ne vont pas poursuivre. Vous ne savez jamais.
RW : Terry et Neil parlaient beaucoup de l’industrie du cinéma. Neil Gaiman disait « Je n’y crois que lorsque je suis assis au premier rang avec mon pop corn », alors que Terry n’y croyait jamais.
CS : Il a fini par dire qu’il y croirait le jour où il serait assis au premier rang d’une avant-première.

Est-ce que les adaptations passées étaient une volonté de Terry Pratchett, ou bien avait-il été approché par des partenaires potentiels ?
CS : Pour les séries télévisées…
CS : Ces trois-là étaient des mini-séries, mais il y en a eu deux avant cela. Ils ont adapté Truckers aussi. Elles étaient bonnes. Parce qu’il s’agissait de séries, elles n’étaient pas trop coupées, elles étaient plus fidèles [aux livres].
RW : Oui, Terry en était plutôt satisfait. Pour les 3 mini-séries autour du Père porcher, La Huitième couleur et Timbré, c’était un processus collaboratif, Terry travaillait de très près avec le studio. D’ailleurs, l’un des producteurs est maintenant directeur de notre propre studio de production, Narrativia. Rob Brown, qui était producteur sur ces mini-séries travaille maintenant main dans la main avec nous. Mais, encore une fois, c’est un long processus.
CS : Et cela lui a pris du temps de gagner la confiance de Terry. Il savait de quoi il parlait et il avait de bonnes références. Terry lui a fait confiance et il en est sorti la série sur le Père porcher, pour commencer. Elle a scellé la collaboration.
Travaillez-vous sur d’autres mini-séries comme celles-ci, par exemple les deux autres livres sur Moite von Lipwig ?
RW : Oh oui, ce serait super de pouvoir les faire. Pour l’instant, nous contrôlons la quantité de l’œuvre qui sort, et à quelle vitesse elle sort. Bien sûr, nous voulons faire plein de choses, mais nous avons aussi la série the Watch [Le Guet] qui est prioritaire pour nous. Mais vous verrez peut-être Moite von Lipwig à l’écran dans l’un des épisodes, il serait secondaire mais reconnaissable. Nous avons encore beaucoup de pain sur la planche !
En tant qu’ami de Terry Pratchett, quelle image gardez-vous de lui ? Comment vous en rappelez-vous ?
CS : Je l’ai connu pendant 50 ans. C’était un homme d’affaire très perspicace. Il était au top dans ce domaine. Il avait cette incroyable énergie, cette créativité, ce génie. Il a commencé à écrire à l’âge de 12 ans et vous pouviez le voir évoluer. Je ne connais aucune autre personne qui écrivait comme lui. Il y a une quantité incroyable de technique impeccable. Quand je lisais l’une de ses histoires pour la première fois, ma première réaction était toujours une immense admiration face à ce qu’il avait réussi à assembler. Les fils de chaque intrigue qui se dénouaient dans une seule histoire, par exemple dans Allez les Mages ! il a quatre sous-intrigues différentes qui se tissent autour d’un pôle central. Il avait essayé pour la première fois ce genre d’intrigues multiples avec Le Faucheur. Dans la version anglaise, on ne savait pas trop comment les lecteurs allaient le comprendre. Du coup, l’éditeur a choisi deux polices de caractère différentes. Mais je pense que nous avons sous-estimé le lecteur. C’est l’une de ces expérimentations, comment présenter ce genre d’histoires multiples.
RW : Mes souvenirs de Terry maintenant, c’est Terry assis devant son clavier. Les années où il a été touché par la maladie d’Alzheimer se sont évanouies. Maintenant que Terry est parti, je pense à lui devant son clavier avec ses idées incroyables, il était assis là chaque jour, avec ses idées qui arrivaient nombreuses et rapides. Et tous les livres qui ne seront jamais écrits, maintenant qu’il est parti. C’est ce que je regrette le plus, parce que j’ai gardé les meilleurs souvenirs de Terry. Je pleure ses personnages, aussi.
CS : Parfois, il ne savait pas comment une histoire allait évoluer. Même au point de ne pas savoir qui aller se trouver de l’autre côté d’une porte.
RW : Dans Monnayé, au moment où une émeute éclate devant la banque, Moite von Lipwig est dans la banque, et il traverse le hall en direction de la porte d’entrée, et là, Terry s’arrêtait pour boire un thé, parce qu’il n’a aucune idée de qui se trouve de l’autre côté de cette porte. Il n’en a aucune idée. Donc on s’arrête, à la manière britannique, on s’assoit et on se boit un petit thé, et on parle de tout sauf de l’histoire. Ensuite, on reprend l’écriture, les portes s’ouvrent, et c’est Henri Roi qui se trouve de l’autre côté. Mais jusqu’à l’ouverture de ces portes, non seulement je ne savais pas qui se trouvait de l’autre côté, mais Terry ne le savait pas non plus. Tout le dialogue et ce qui s’ensuit a eu lieu en live, directement depuis le cerveau de Terry. C’est remarquable, c’est de cette manière qu’il travaillait.
Donc il n’avait pas de plan ou de synopsis avant d’écrire ?
RW : Non !
CS : Il le décrivait comme étant au sommet d’une colline, il voyait une autre colline en face, et une vallée entre les deux, remplie de brouillard. Il savait qu’il devait atteindre la colline de l’autre côté, mais il ignorait ce qui allait se passer dans le brouillard.
RW : Donc il disait, vous fixez un deltaplane sur le dos et vous commencez à dévaler la colline en vous focalisant sur le sommet de l’autre colline, et, à un moment, au bout de 20.000 mots écrits, vous commencez à sentir un peu de poussée sous les ailes et puis vous décolliez enfin pour voler de l’autre côté. Il disait que les problèmes arrivaient quand vous étiez en plein milieu du brouillard et qu’il fallait commencer à courir sur la pente de la deuxième colline. Mais cela ne lui arrivait que rarement. Il lui arrivait quelque chose de magique et Terry disait que c’était la déesse Narrativia, la déesse de la narration. Elle s’adressait à lui pour lui donner les réponses. C’était remarquable. Si je vous disais, ici et maintenant, qu’il avait un synopsis et qu’on travaillait en suivant un plan, je vous mentirais. Parce que ce n’est jamais arrivé. Nous n’avions aucune idée où nous allions. Et l’écriture pouvait commencer en plein milieu de ce qui serait l’histoire finale. Terry commencerait par écrire un morceau intéressant, puis il travaillerait jusqu’à la fin avant de remonter jusqu’au point zéro, au tout début. Ce n’était pas du tout un processus linéaire.
CS : Et parfois, d’autres jours, il m’appelait pour me dire « Je suis coincé, je ne sais pas ce qui va se passer ensuite ». C’était avant l’assistance de Rob. Et nous parlions, il me parlait de ce qui était en train de se passer, je faisais quelques suggestions jusqu’à ce qu’il dise oui, j’en ai assez pour avancer.
RW : Il raccrochait alors en disant à peine au revoir car il fallait qu’il revienne à son clavier tout de suite.
CS : Et lorsque vous lisez le livre, il n’y avait aucune référence de ce que vous lui aviez dit. Quelque chose avait été déclenché, et vous aviez déclenché un élément sans aucun rapport avec la conversation. Mais ça le lançait et il continuait à écrire quelque chose qui n’avait rien à voir avec notre sujet de conversation. C’était la perfection absolue.
Comment fonctionnaient les corrections ?
RW : Je crois qu’il fallait quelqu’un de très courageux pour corriger Terry Pratchett.
CS : Il y avait David Langford. Il relisait, corrigeait et faisait des remarques pour Terry. C’était dans les premières années.
RW : Il s’assurait surtout que l’histoire soit cohérente avec l’univers du Disque-Monde. Ce qui est devenu mon travail, de m’assurer que ce qui était correct dans ce livre était cohérent avec les autres choses et que cela resterait correct dix livres plus tard. Même avec l’arrivée de la vapeur dans Déraillé, nous étions presque à la fin du Disque-Monde et maintenant Terry décide qu’il va y introduire la vapeur, il va y avoir une révolution industrielle. Il fallait s’assurer que ce qu’il faisait à ce moment-là serait encore pertinent dans dix livres. Bien sûr, ces livres n’ont jamais été écrits, mais c’était un sacré boulot.
Par rapport aux corrections, il y avait Philippa Dickinson, notre éditrice anglaise. Un bon exemple serait Allez les mages !. Nous sommes arrivés à la fin du livre avec 135.000 mots. Terry était en plein dans la maladie d’Alzheimer, et il pouvait encore faire glisser135.000 mots dans sa tête sans aucun effort. Mais Philippa Dickinson fit remarquer que ce qui se passait en 6 ou 7 jours ne pouvait tenir que dans 8 ou 9 jours donc il fallait revenir sur le livre et ajouter un jour de plus. Elle a créé ce qu’elle a appelé la timeline of doom, la frise temporelle de l’apocalypse, qui nous montrait ce qui se passait chaque jour. Parce que Terry et moi-même étions si désorganisés que nous étions incapables de le faire nous-mêmes. Nous n’avions pas le temps parce que l’écriture était si rapide, nous avions besoin de quelqu’un comme Philippa pour nous montrer ce qui clochait.
CS : Elle était une éditrice brillante. Quand un auteur devient célèbre, son éditeur doit être très prudent dans ce qu’ils suggèrent. Ils n’ont pas le courage d’aller contre l’auteur.
RW : Ils ont peur de briser la magie, non ?
CS : Et bien, ils peuvent voir quelque chose qui cloche, mais ils n’oseraient pas le dire. Alors qu’un éditeur de livre jeunesse dit « ça ne va pas ». Peu importe la célébrité de l’auteur, si vous éditez des livres pour les enfants, vous avez le courage de dire que cela ne convient pas pour un enfant. Du coup, comme ils ont ce courage, Terry a ensuite choisi des éditeurs jeunesse pour publier ses livres pour le public adulte aussi. Il a choisi Philippa Dickinson. Elle a accepté le boulot de dire non, cela ne convient pas. Elle avait le courage de dire ce qu’il fallait changer.
RW : Parfois, il l’appelait la vieille chauve-souris réparatrice, et ce genre de sobriquets. Mais elle le prenait toujours avec bonne humeur. Il disait « n’en rigole pas, j’en pense chaque mot ». Aux États-Unis, il y avait Jennifer Brehl et l’éditrice jeunesse s’appelait Anne Hoppe. Nous travaillons comme une grande équipe, elles étaient remarquables.
Merci beaucoup pour votre temps et votre gentillesse !
CS & RW : Merci à vous.
Propos recueillis et traduits pat Florie Vignon