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Interview Jean-Louis Fetjaine sur Guinevere
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Interview Jean-Louis Fetjaine sur Guinevere

Actusf : Comment vous est venue l'idée de revenir à votre série pour ce tome final ? 
Jean-Louis Fetjaine : L'envie remonte à la fin de la première trilogie, du Crépuscule des elfes. Je voulais raconter la suite, ce qui se passe après la naissance d'Arhur. Mais je ne l'avais pas fait car c'est un terrain déjà connu et largement balisé. Du coup, j'avais privilégié une préquelle, la trilogie de Lliane. Et puis j'ai décidé finalement de clore la série avec ce tome, Guinevere, La Dame Blanche. C'est vraiment le dernier tome de la série...
 
 
Actusf : Comment vous la voyez Guinevere ? 
Jean-Louis Fetjaine : C'est l'étymologie qui est frappante. En Français, Guenièvre rime avec mièvre. Et effectivement, dans la tradition française, elle est un personnage fade, manipulée, sans relief. C'est elle qui provoque la chute de Camelot. Alors que du côté gallois, son nom Gwenwyffar, Guinevere en anglais, signifie « blanc Fantôme ». Or, une Dame blanche est un personnage légendaire qui annonce la mort, dans la tradition celtique. Cela cadre tout à fait avec la légende arthurienne. C'est très cohérent finalement. C'est ce qui est fondamental pour ce personnage selon moi.
 
 
Actusf : Oui, chez vous elle n'est pas du tout faible. C'est un personnage très fort !
Jean-Louis Fetjaine : Guinevere est un personnage maléfique, mais qui est vraiment maîtresse de son destin. Ce n'est pas du tout une victime comme on nous la présente la tradition française.
 
 
Actusf : Y a-t-il un plaisir à mettre en scène ces personnages de légende ? 
Jean-Louis Fetjaine : Ce sont des personnages fascinants parce qu'ils ont tous une dualité. Ils ont tous un côté sombre. Dans la tradition celtique, Merlin par exemple est le fils d'un démon et d'une vierge. C'est donc une sorte d'antéchrist pour les chrétiens. Et pourtant il est toléré par l’Église. Il y a un paradoxe. En plus, c'est une sorte de représentant de l’ancienne religion. Et tous les personnages arthuriens ont cette dualité. D'ailleurs tous ont des noms qui ont un sens, qui dépassent la première lecture. La légende arthurienne peut être vue comme un récit religieux. C'est notamment pour cela qu'il fascine autant les lecteurs. 
 
 
Actusf : On connaît la fin de la légende. Avez-vous eu la tentation de changer la fin de l'histoire ?
Jean-Louis Fetjaine : Non, surtout pas ! Mon idée, c'était d’amener une explication différente à l'histoire, en développant le parcours de ses personnages. On sait que Guenièvre trahit Arthur avec Lancelot. On sait qu'Arthur finit par tuer son fils Mordred et par se faire tuer par lui. Mais comment en arrive-t-on là ? C'est ce qui m'intéressait. Et puis je voulais raconter toute cette histoire d'une autre façon et faire un pont entre Tolkien et son univers germanique et la tradition celtique anglaise.
 
 
Actusf : Est-ce vraiment le dernier tome de la série ? 
Jean-Louis Fetjaine : Oui, oui. Là c'est sûr c'est fini (rire) ! C'est aussi pour ça que ce livre est plus volumineux que les précédents. Il fallait aller au bout de l'histoire. C'est une chance d'avoir pu terminer ce cycle. Maintenant, je suis sur un autre projet dont il est encore un peu tôt pour parler. Je reste dans la fantasy mais sur un autre imaginaire, non celtique cette fois.

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