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ITW Norman Spinrad
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ITW Norman Spinrad

Actusf.com a 20 ans en 2020 ! Du coup on vous propose nos plus belles archives. Aujourd'hui, retour sur une interview de 2011 de Norman Spinrad autour de Jack Barron et l’éternité !
 
ActuSF. Quarante-deux ans après, quel souvenir gardez-vous de Jack Barron et l’éternité ?
Norman Spinrad. Ce n’est pas quelque chose à quoi je peux répondre parce que je ne regarde pas en arrière de cette façon. Mais j'aimerais pouvoir dire que je savais en l’écrivant que j’étais en train d’écrire un roman avant-gardiste.

ActuSF. Est-ce que Jack Barron et l’éternité était une réponse au climat des États-Unis et à sa politique étrangère en 1969 ?
Norman Spinrad. C’est évidemment un roman parlant des politiques intérieures et de la culture américaines, mais on n’y trouve rien au sujet de la politique étrangère.

ActuSF. Comme Jack Barron, étiez-vous un militant dans votre jeunesse ?
Norman Spinrad. Oui et non. J’ai participé à quelques manifestations de rues, mais je n’ai jamais été membre d’un groupe ou d’un parti radical. Toutefois, j’ai écrit une colonne politique hebdomadaire dans le Los Angeles Free Press au début des années 1970, et le Free Press était alors le plus important journal underground. De plus, j’ai joué un rôle dans la libération de Timothy Leary lors de sa prise en otage par les Black Panthers en Algérie.

ActuSF. Avec Jack Barron et l’éternité vous imaginez un noir (afro-américain) à la présidence des États-Unis. Quarante ans plus tard Barack Obama entre à la Maison Blanche. L’Amérique a-t-elle vraiment changé ?
Norman Spinrad.Oui, radicalement et en bien, si on  s'attache aux  relations interraciales et pas seulement au fait d'avoir un président noir. Les USA deviennent de plus en plus une société multiculturelle et multiraciale. Regardez les acteurs dans les films et les programmes de télévision et en particulier dans la publicité, où attirer de l’audience est le principal, et ce que vous y verrez reflète l’apparence réelle de la population, ce qui était impensable il y a 20 ou même 10 ans.
 


ActuSF. Avez-vous vu le film Network de Sidney Lumet ? Si oui pensez vous que le personnage de Howard Beam dans le film Network est inspiré de Jack Barron ?
Norman Spinrad. J’ai vu ce film et je l’ai aimé. De nombreuses personnes m’ont dit que j’aurais du intenter un procès pour plagiat. Je n’y crois pas. Mêmes thèmes, peut-être, autant pour les médias que pour la politique, mais Howard Bean n’est pas Jack Barron.

ActuSF. Peut-on considérer Jack Barron et l’éternité, Les Miroirs de l’esprit et En Direct comme un triptyque sur la manipulation et le pouvoir médiatique ?
Norman Spinrad. Je suppose que oui, mais Jack Barron et l’éternité et En Direct, plus que Les Miroirs de l’esprit, et également d’une certaine façon Bleue comme une orange, Mexica, Rock Machine, etc. Ça a toujours été un de mes thèmes majeurs.

ActuSF. Après avoir vécu longtemps à Paris, vous êtes retourné vivre aux Etats-Unis. Aujourd’hui quel regard avez-vous sur votre pays ?
Norman Spinrad. C’est le genre de questions qui pourrait nécessiter l’écriture d’un livre entier pour répondre et je crois que je suis dans les premières étapes de son écriture avec Police State, bien que ce ne soit pas tout à fait ce que certains pourront penser que ce titre sous-entend.

ActuSF. Vous êtes un auteur que l’on pourrait appeler « engagé ». À votre avis la littérature et surtout la littérature de science-fiction doit-elle être une réponse au climat politique d’un pays ?
Norman Spinrad. Ça peut aider, mais il n’y a jamais une seule et simple réponse à un climat politique. D’un autre côté, l’absence d’une littérature qui traite de ces sujets aurait certainement un effet préjudiciable.
 


ActuSF. Lisez-vous toujours de la science-fiction ? Si oui pouvez-vous nous donner quelques auteurs qui vous ont plu ces dernières années ?
Norman Spinrad. Je m’intéresse encore à la science-fiction, donc j’en lis encore. Certains des meilleurs écrivains de science-fiction en ce moment sont Ian McDonald, China Mieville, Paul McCauley, Paolo Baciagalupi, Paul DiFillipo.

ActuSF. Vous avez collaboré avec Richard Pinhas aux groupes Heldon et Schizotrope. Dans vos projets futurs il y a-t-il des choses en relation avec la musique ?
Norman Spinrad. Pas pour le moment.

ActuSF. Quel sera votre prochain livre ?
Norman Spinrad. Mon prochain livre à être publié sera Welcome to your dreamtime. Le livre sur lequel je travaille actuellement est Police State, dont l’action se déroule à la Nouvelle-Orléans, dans un proche avenir.

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