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Les Voyages du fils

Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 01/01/2019  -  livre
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Jacques Abeille - Les Voyages du fils

Un roman à la mémoire d’un père disparu

Ludovic Lindien est élevé dans le culte de la mémoire de son père, Barthélémy Lécriveur, trop tôt disparu, qui a laissé une œuvre inachevée. Le fils va être chargé par sa mère d’honorer le grand homme disparu en consacrant ses études à publier ses notes.

Mais une fois ce travail de mémoire accompli – et sa mère décédée dans la foulée –, Ludovic se retrouve seul au monde et sans but dans la vie. Il va alors se lancer sur les traces de son père pour retrouver ses origines et tenter de comprendre l’homme. Mais ce périple, d’abord dans les Hautes Brandes, la région la plus sauvage des environs de l’Empire de Térrèbre, puis dans les bas-fonds de la capitale, va le mener beaucoup plus loin qu’il ne l’avait imaginé, et lui faire découvrir des vérités sur son père et sa famille qu’il n’était peut-être pas prêt à entendre.

Un cycle écrit dans un style très recherché

Ce roman est le troisième volume du Cycle des Contrées : il nous en apprend un peu plus sur Barthélémy Lécriveur, le héros du deuxième volume, Le Veilleur du jour, en donnant la parole à son fils et héritier spirituel, Ludovic Lindien.

On entre sans trop de problème dans cet univers même si on n’a pas lu les deux premiers volumes. Par contre, ce qui peut être un peu rebutant pour le lecteur, c’est le style de l’auteur : une façon ampoulée et (trop) sophistiquée d’écrire qui rappellerait un XIXe siècle (voire un XVIIIe) maladroitement imité. C’est un peu dommage car l’histoire perd en clarté, mais ne gagne malheureusement pas en précision. Le héros parle de son père, raconte son histoire, et pourtant on n’arrive pas à savoir en quoi ce père est à ce point extraordinaire pour justifier que son fils et sa compagne lui consacrent leur vie. C’est bien sûr le sujet des deux premiers volumes du cycle, mais un petit rappel n’aurait pas été de trop.

Des aventures et des récits

Le héros rencontre donc un certain nombre de personnes, dans les villages des Hautes Brandes, dans les forêts sauvages et les déserts quasi inhabités, puis dans la capitale elle-même. Ces différentes personnes ont connu son père à un moment ou un autre de sa vie, et lui font le récit de ce qu’elles savent de son histoire. Il y a donc plusieurs récits enchâssés les uns dans les autres, des récits très longs et très littéraires : c’est la marque de fabrique de ce roman, à tel point qu’on oublie parfois qui s’exprime, et qu’on a du mal à revenir à la situation présente.

L’autre marque du roman, c’est la notion de vérité et de point de vue. Car tous ces personnages qui ont des choses à dire à Ludovic Lindien sur son père ne vont pas forcément lui dire la vérité, ou bien vont lui dire une certaine vérité d’un certain point de vue qui change complètement la perception des choses.

Pour le lecteur, qui découvre l’histoire de Barthélémy Lécriveur en même temps que son fils, une telle narration est à la fois intéressante et difficile à suivre. Qu’est-il réellement arrivé à ce personnage et à ceux et celles qui l’ont côtoyé ? Que pensait, que ressentait réellement Barthélémy quand des événements horribles et traumatisants lui sont arrivés ?

Une fin en demi-teinte

Au final, on a donc l’impression de ne toujours pas réussir à cerner ni ce personnage de père, ni ce qui lui est arrivé. On quitte le roman avec un goût d’inachevé. Peut-être faut-il quand même lire l’ensemble du Cycle des Contrées pour pouvoir apprécier ce volume à sa juste valeur.

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