Un écrivain original

Depuis son premier roman, Vurt, qui obtint le prix Arthur C. Clarke en 1994, Jeff Noon fait partie de ce cercle étroit d’écrivains qui inscrivent leur œuvre dans le genre de la science-fiction sans toutefois revendiquer un goût réel pour le genre, à l’instar d’un Christopher Priest. Un homme d’ombres fait partie d’un cycle de trois romans qu’il a choisi de consacrer au personnage de l’enquêteur John Nyquist et à son univers disons très étrange.

Une enquête vertigineuse

Détective privé, John Nyquist vit dans une ville où les horloges sont différentes d’une rue à une autre, où le temps ne s’écoule pas de la même façon selon les endroits. Et puis il n’y a pas de ciel, juste une voûte lumineuse qui élimine les ombres redoutées par les habitants. Autrefois, le père de Nyquist a essayé de comprendre ces ombres qui vivent dans un endroit nommé Crépuscule et il a disparu… Nyquist est en tout cas engagé par un certain Patrick Bale pour retrouver sa fille Eleanor qui vient de fuguer. Où la retrouver dans cette ville un peu folle ? Les choses se compliquent quand il apprend qu’Eleanor n’est pas la fille de Bale mais celle d’un homme qu’elle vient de tuer, selon toutes les apparences… Bientôt, pour sauver la jeune fille, Nyquist va devoir s’aventurer à son tour dans Crépuscule.

Une curiosité attachante

Ce roman emprunte autant aux codes du polar qu’à ceux de la science-fiction et révèle des moments de mystère plutôt enivrants pour le lecteur. L’histoire flirte en permanence avec l’étrange, l’incongru, l’onirique mais perd parfois le lecteur. C’est dommage car Un homme d’ombres a beaucoup d’ambition et Jeff Noon du talent. On attend la suite des aventures de John Nyquist.

Sylvain Bonnet