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L'Empire Ultime

Mélanie Fazi (Traducteur), Brandon Sanderson ( Auteur), Christian McGrath (Illustrateur de couverture)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : 
Date de parution : 28/02/2010  -  livre
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L'Empire Ultime

Il y a encore quelques mois, on ne connaissait Brandon Sanderson que pour avoir repris la suite de La Roue du Temps après la mort de Robert Jordan, une suite qui est encore inédite chez nous. Depuis octobre, ce n'est pas moins de quatre romans de cet auteur qui ont été publiés dans l'hexagone, d'abord chez Orbit pour les deux tomes d'Elantris et pour Fils-des-Brumes, puis chez Mango, un éditeur jeunesse, pour Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires. Non Sire, c'est une révolution... Depuis sa fondation un millier d'années plus tôt, l'Empire Ultime s'appuie sur une division en deux classes distinctes de la population. Il y a d'un côté les nobles qui font des affaires et essaient d'attirer les faveurs de l'Empereur que l'on appelle le Seigneur Maître. De l'autre il y a la population, les skaa, littéralement réduit en esclavage par les premiers et vivant dans le dénuement et la terreur. Kelsier était un voleur génial du temps de sa jeunesse... jusqu'à ce qu'il soit pris et condamné à travailler dans une mine jusqu'à ce que mort s'ensuive... Là bas il a une sorte de révélation et découvre qu'il possède des pouvoirs magiques qui font de lui un fils des brumes. Il parvient à en ressortir vivant et décide de lancer une véritable révolution contre le Seigneur Maître... Une œuvre titanesque tant ce dernier semble fort et invulnérable...

De la fantasy sociale


Si le monde qu'a imaginé Brandon Sanderson semble plutôt simpliste au premier abord (Une classe de dirigeants contre une classe d'opprimés), il a su l'enrichir au fil des pages pour lui donner un peu plus d'ampleur et de mystères. On y croise des individus et des peuples différents, des religions multiples et surtout un système de magie plutôt original. Les sorciers peuvent, en ingérant différents métaux, obtenir différents pouvoirs. Autre trouvaille, la magie dans l'Empire Ultime n'est pas spectaculaire a première vue. Pas de boules de feu ni d'invocation de monstres. Brandon Sanderson l'utilise de manière plus subtile, certains pouvoirs agissant directement sur les sens de ceux qui l'utilisent où leur permettant d'agir sur les sentiments de leurs interlocuteurs. Voilà déjà un premier bon point pour ce roman qui en possède bien d'autres.
Deuxième atout, une jolie galerie de personnages. Brandon Sanderson centre son action sur une troupe bigarée de voleurs qui sous la férule de Kelsier prépare rien de moins qu'une révolution. Parmi eux Vin, une jeune femme qui va découvrir leur monde mais également jouer les espionnes en infiltrant la noblesse de l'Empire. A travers ses yeux, l'auteur nous permet de découvrir de l'intérieur la classe dirigeante.

Enfin, dernier atout, L'Empire Ultime nous rejoue une sorte de lutte des classes à la sauce fantasy. Voilà qui est plutôt rare pour le genre. Brandon Sanderson a en plus l'intelligence de ne pas verser dans un simple manichéisme avec d'infâmes dirigeants contre de gentils opprimés. Il se montre d'ailleurs parfois critique envers la dureté de son héros contre les nobles. Bref, il préfère un léger gis à une simple opposition entre le blanc et le noir. Cela n'en rend son roman que plus intéressant.

Côté reproches, on regrettera quelques longueurs... Ce premier tome du cycle de L'Empire Ultime met un peu trop longtemps a décoller et Brandon Sanderson pêche par trop de bavardages. Dommage...

Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un très bon roman de fantasy, vivant et plutôt original. Il ne faut pas s'arrêter sur son apparente simplicité. Son auteur a su lui donner une dimension et une ampleur très intéressantes. C'est sans doute l'une des meilleures sorties en fantasy de ces derniers mois et Brandon Sanderson confirme après Elantris que c'est un auteur à suivre tout particulièrement. 

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