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La Bibliothèque idéale de vos auteurs - Nadia Coste, Jacques Martel et Alex Evans
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La Bibliothèque idéale de vos auteurs - Nadia Coste, Jacques Martel et Alex Evans

En cette période de déconfinement, nous vous proposons de découvrir les titres incontournables et indispensables des autrices et auteurs de l'imaginaire.

Quelles sont les bibliothèques idéales de Nadia Coste, Jacques Martel et Alex Evans ?

Pour Nadia Coste, pas d'hésitation (ou presque), ses livres préférés sont :

L’Assassin Royal, de Robin Hobb
Peut-être parce que ça a été ma grande découverte de la fantasy ? En tout cas, c’est un livre qui m’a fait vivre de grandes émotions, et, en le refermant, j’avais envie de faire ressentir des émotions fortes à des lecteurs, moi aussi. Quand je lis Robin Hobb, j’apprends toujours énormément sur l’écriture… et j’ai apprécié l’ensemble de la série, un tome après l’autre !
Bref, quand je serai grande, je veux être Robin Hobb.

Harry Potter, de J.K. Rowling
La construction de l’univers et du récit sont tellement maîtrisées ! Je me souviens encore qu’à chaque nouveau tome, il ne fallait pas me déranger de la journée pour que je puisse le dévorer en une seule fois !
Et pour avoir enfin ouvert les barrières de la littérature jeunesse et tout ce que cette publication a impliqué ensuite en librairie, j’ai envie de lui dire merci !

Hunger Games, de Susan Collins
J’aime ce roman pour ses personnages, pour leurs nuances de gris et les choix parfois tragiques auxquels ils sont confrontés. J’ai pleuré, tremblé…
C’est le genre de roman qui fait aussi réfléchir sur notre société actuelle, ce qui, pour moi, est l’une des capacités de la littérature de l’imaginaire : on est ailleurs, mais on nous parle de nous, maintenant.

La Passe-Miroir, de Christelle Dabos
J’ai aimé découvrir ce monde original, les pouvoirs des familles selon les arches, la maladresse d’Ophélie, son écharpe, et son lien avec Thorn… Certains tomes m’ont davantage transportée que d’autres (coup de cœur en particulier pour le tome 2, qui fait quelque chose de difficile en utilisant tout ce qu’on sait depuis le tome 1 et en le poussant plus loin, comme si nous avions tout sous les yeux depuis le début ou presque). Le fait que ce cycle soit récent joue aussi : cela faisait longtemps que je n’avais pas eu cette sensation de nouveau souffle dans mes lectures et je l’ai d’autant plus apprécié pour ça.

Le Môme en conserve, de Christine Nöstlinger
J’ai lu ce livre dans ma classe de CE1. Et moi qui n’aimais pas lire du tout, celui-là, je l’ai aimé (comme Niourk en CM2 : les deux seuls livres que j’ai appréciés dans mon enfance étaient de la SFFF !).
Je crois que c’est un des livres que j’ai le plus relu dans ma vie et qu’il est fondateur dans mon rapport à la littérature jeunesse. Un gamin fabriqué en usine qui arrive dans une boîte de conserve à l’adresse d’une femme un peu tête en l’air qui ne se rappelle pas l’avoir commandé… l’adaptation du gamin trop parfait, la découverte de l’amour filial et de l’amitié malgré les différences, et la course poursuite contre une multinationale… un bonheur !

Si je pouvais en citer d’autres, il y aurait aussi le cycle de « La Fille du futur », de Nathalie Stragier, la trilogie de « La Balance Brisée » de Lise Syven, et pour mettre un auteur au milieu de toutes ces autrices de talent, « Méto » d’Yves Grevet ! Heu… on n’a pas droit à un top 10 ? Ou 50 ?

De son côté, Jacques Martel a sélectionné :

Donc, mes cinq romans préférés dans le domaine de l’Imaginaire, c’est à dire ceux que j’ai le plus lu et relus — car c’est ainsi qu’on les reconnait, non ?

Dune, de Franck Herbert
(De Dune, à La Maison des Mères)
Dune, m’a été offert en 1980 (en deux volumes Presses Pocket, que je possède toujours) par la mère d’un ami, qui était professeur de français dans mon collège. Il y a tout dedans. Un univers, que l’on découvre — avec son passé — via des extraits de traités philosophiques ou de rapports, des images puissantes, ainsi qu’une analyse — encore pertinente — de l’utilisation de la religion et de l’administration pour conserver le pouvoir. Il y a la trame principale, le roman en lui-même, mais également tout ce que l’on imagine soi-même autour à partir des bribes d’informations lâchées au gré des dialogues. Pour moi le livre-univers absolu !

Les Seigneurs de l’Instrumentalité, de Cordaient Smith
Les 15 000 prochaines années de l’humanité, décrites dans cet ensemble de nouvelles, et un roman, sont bourrées d’idées, d’images et de poésie. Tous les textes sont empreints d’humanité et de personnages attachants. Rien que les titres parlent : Les Sondeurs sondent en vain, La Dame aux étoiles, La Dame défunte de la ville des gueux, La Mère Hitton et ses chatons...
On y trouve même l’idée de d’une planète désertique, de son peuple, de l’épice et de son exploitation, qui seront plus tard développés dans... Dune.

Rituel du mépris, d’Antoine Volodine
Un extraterrestre aux mains des services de renseignements humains. Il raconte son enfance et sa vie dans l’une des villes-ghetto éclose sur terre durant la longue guerre d’usure. « Collaborer aimablement avec vos tortionnaires trahit certainement votre mépris de la race terrestre... » songe-t-il.
On y découvre peu à peu, via son regard, la façon de penser et de vivre de son espèce. Comme tout cela est naturel pour lui, certaines choses ne sont pas expliquées, mais laissées à l’imagination du lecteur. C’est glauque, sombre. On y plonge, et on est avec le narrateur jusqu’à la dernière ligne !

Cablé, de Walter Jon Williams
Du cyberpunk « physique » ! Dans « Cablé », on ne suit pas les codeurs derrière les écrans, mais les trafiquants, les mercenaires ou les pilotes qui s’occupent des trafics et de leur partie « matérielle ». Lorsque Cowboy, interfacé, pilote son hovertank et trace le bitume pour passer des médicaments en fraude, que ses sensations physiques sont liées à celles de sa machine, on les vit avec lui. Lorsque Sarah la mercenaire lâche le cybercobra, qu’elle a dans la gorge, pour tuer, c’est glauque, et on le sent... Les implants et les drogues ont un prix. Ici, on est du côté des humains, de ceux qui saignent, soufrent et pleurent, dans un monde en furie.
A noter : le jeu de rôle des années 80 Cyberpunk était tiré du roman.

D.A.R.K., de Jean-Marc Ligny
Un court roman post-apocalyptique dont je ne me lasse pas. Je ne saurais pas exactement dire pourquoi. Mais faut-il réellement une raison pour aimer un roman ? Je peux seulement dire que tout me plait dedans, l’histoire, l’ambiance, les personnages, tout...

Salammbô, de Flaubert
Je l’ai découvert dans les années 80 via l’adaptation qu’en a faite Druillet. Quand j’ai réalisé que les dialogues et les descriptions retranscrites dans la BD sous forme d’imposants placards étaient ceux du roman, je l’ai lu par curiosité. Et j’ai compris pourquoi Druillet l’avait adapté !
C’est sauvage, violent, épique, sanglant, coloré ! Chaque scène, chaque description, fait venir des images.

Mais se limiter à cinq est impossible (Comment ? j’ai déjà débordé à six ? Impossible, je vous dis !) ; j’aurais mal au cœur de ne pas citer les autres auteurs dont les romans m’ont réellement parlé, et parmi lesquels je pioche régulièrement pour une relecture. Par ordre alphabétique : Jean-Pierre Andrevon, Ian M Banks, Pierre Bordage, Alain Damasio, Philip K Dick, Neil Aiman, Ursula le Guin, Monsieur Pierre Pelot (Ha ! Les Hommes sans Futur...), Robert Silvère, Norman Spinrad, Jack Vance.

Enfin, Alex Evans a choisi cinq titres qui lui tiennent particulièrement à cœur :

La Citadelle écarlate de Robert E. Howard : Conan, devenu roi, doit s'échapper d'un souterrain empli de monstres. L'une de mes premières lectures de fantasy. Howard n'a pas des intrigues des plus originales et a été copié à mort (tout au moins de façon superficielle : vous connaissez beaucoup de héros de fantasy qui ont passé la quarantaine, vous ?). Cependant, Howard peut raconter l'histoire la plus éculée et la rendre fascinante. Il a un style: poétique, épique, sans prétention ni superflu.

Le Peuple du talisman de Leigh Brackett : Le héros est chargé de ramener un mystérieux talisman dans une ville assiégée. Quête épique assurée, même si, à l'origine, ce roman relevait de la SF (l'histoire se passe sur Mars). La même chose peut être dite du style de Leigh Brackett, avec une superbe description de l'univers en plus.

Le Maître et Marguerite de Michael Boulgakhov : Le Diable revient à Moscou dans les années 1920 et ne reconnaît plus rien. Puis il fait la connaissance de Marguerite et de son copain, le Maître qui écrit un roman sur la mort du Christ. Ce roman de réalisme magique est un grand classique de la littérature russe et a inspiré les Versets Sataniques de Salman Rushdie (plutôt mal, à mon avis). Il pose de nombreuses questions philosophiques dont : qu'est-ce que le courage et qu'est-ce que la lâcheté ?

The Blade Itself de Joe Abercrombie: Un barbare philosophe, un guerrier noble et couard et un gentil tortionnaire doivent sauver le royaume, le monde et surtout leur peau. Un roman jouissif qui a mis les clichés de la fantasy sens dessus-dessous.

Dune de Franck Herbert: Les luttes politiques d'un gigantesque empire galactique se concentrent autour d'une unique planète inhospitalière qui produit une substance vitale pour tous. Un roman épique, gigantesque, génial et très juste, mais il ne faut pas chercher à tout comprendre dans les dix premières pages.

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