En cette période de déconfinement, nous vous proposons de découvrir les titres incontournables et indispensables des autrices et auteurs de l'imaginaire.
Quelles sont les bibliothèques idéales d'Adrien Tomas, Charlotte Bousquet et Cécile Duquenne ?
Pour Adrien Tomas, choisir ses livres préférés, s'avère plutôt aisé. Voici sa sélection :
Renégats (David Gemmel), une fantasy âpre, sombre, où des gens ordinaires sont forcés de devenir chevaliers rebelles pour s’opposer à un roi fou. Sans doute l’une de mes inspirations pour mon premier roman.
Enchantement (Orson Scott Card), un roman fantastique reprenant les thèmes de la Belle au Bois Dormant dans une Ukraine médiévale où est propulsé Ivan, étudiant en littérature, après qu’il ait embrassé l’endormie gardée par un ours envoyé par Baba Yaga. Un chef d’œuvre associant contes russes, traditions juives, voyage dans le temps, humour, romance et aventure. Mon roman préféré, que je recommande toujours.
La trilogie des Joyaux (David Eddings), mon premier véritable contact littéraire avec la fantasy. Le chevalier Émouchet rassemble une équipe pour découvrir un remède à l’empoisonnement de sa reine, mise en stase dans un bloc de cristal, et déjouer les machinations d’un traître à la cour. C’est frais, sombre, enlevé, rempli d’humour et de considérations sur la religion, la différence et les classes sociales…
La Rose du Prophète (Margaret Weis et Tracy Hickman), une fantasy orientale très belle et très originale, où un prince du désert, une princesse rebelle et un mage esclave s’allient contre les manigances d’un dieu assoiffé de domination.
De son côté, Charlotte Bousquet a opté pour :
Les Lions d'Al Rassam et La Chanson d'Arbonne (de façon générale, toute l’œuvre de Guy Gavriel Kay sauf sa trilogie) : c'est long, lent, beau, subtil, bien écrit, poétique et complètement envoûtant ; Eclat de givre, d'Estelle Faye, très belle plume, univers original, et quels personnages ! Que passe l'hiver, de David Bry, arrive à me faire pleurer ; j'ai adoré, tellement adoré publier Le Passageur de Andoryss... La Dame de cuir, de Michel Grimaud (une évidence).
La notion de préférences, en fait, ne me convient pas. Il y a tant de romans qui me touchent, m'emportent... Ma sensibilité évolue au fil des ans, je garde un souvenir scotché de Lilliputia, de Xavier Mauméjean, parce qu'il évoque dans ce roman des thématiques qui résonnaient en moi (et parce que c'est remarquablement écrit), par exemple.
Enfin, Cécile Duquenne a sélectionné cinq titres qui lui tiennent particulièrement à cœur :
Harry Potter, car c'est le livre qui a fait de moi une autrice. Je n'aurais pas commencé l'écriture si je n'avais pas lu cette saga à 13 ans... et je n'aurais pas non plus rencontré la plupart des personnes qui sont désormais des amis proches de très longue date.
L'Assassin Royal, car c'est la série littéraire qui a fait de moi l'autrice que je suis aujourd'hui. C'est en lisant les romans de Robin Hobb que je me suis demandé comment écrire des romans de la même envergure.
Les Enfants de l'Ô de Vanessa du Frat, parce qu'en entamant la lecture de cette saga familiale de SF voilà plus de dix ans, j'ignorais alors que j'ouvrais aussi la porte à l'un de mes mentors en écriture et l'une de mes meilleures amies.
Les Noces de la Renarde de Floriane Soulas, parce que c'est LE meilleur roman francophone qui se déroule au Japon que j'ai jamais lu de ma vie, et j'en ai lu des dizaines et des dizaines (j'ai même fait un mémoire sur les romans francophones japonistes réussis et ratés). On manque vraiment d'excellents romans japonistes qui soient écrits
par des personnes respectueuses de la culture, qui ne l'orientalisent pas. Moi-même, en tant que personne non racisée et francophone, si un jour je dois écrire un roman sur le Japon, c'est l'enjeu que je me fixe.
Et enfin Gagner la guerre de Jaworski, car le premier chapitre est une véritable leçon d'écriture, et le livre tout entier un modèle dont j'espère un jour lointain, peut-être, me rapprocher.
