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La Compagnie de la Foudre

Stan Nicholls ( Auteur), Didier Graffet (Illustrateur de couverture), Isabelle Troin (Traducteur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/07/2008  -  livre
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La Compagnie de la Foudre

Ce qu'il y a de bien avec de " petits " éditeurs de fantasy, c'est la volonté (et l'obligation) de se démarquer des grands auteurs de fantasy. Ainsi, point d'Anne McCaffrey ou de Moorcock dans leurs catalogues mais plutôt de nouveaux écrivains français ou anglo-saxons traduits pour la première fois. C'était le cas avec Louise Cooper et Gemmel (malgré une première publication chez Mnémos), ça l'est de nouveau avec Stan Nicholls aujourd'hui. Un objectif découverte pleinement atteint.

Le débat se pose ensuite en terme de contenu. Ces auteurs proposent-ils de nouvelles voies pour la fantasy, plus originales et dépaysantes ? A lire la quatrième de couverture de La Compagnie de foudre il semblerait que pour ce livre-ci la réponse soit un "oui " enthousiaste. On peut en douter pour des romans de Louise Cooper et David Gemmel aussi bons qu'ils sont classiques. Dans le cas de Nicholls, l'auteur s'est mis dans la peau d'une troupe d'Orcs, chose plutôt rare en fantasy. On pouvait donc s'attendre à un véritable changement de perspective.

Des orcs pour héros...

Malheureusement, ce n'est pas le cas. L'idée est certes intéressante, mais ces guerriers orcs là ne diffèrent finalement pas véritablement de leurs homologues humains. Avec l'histoire, vous allez comprendre. Le petit régiment des Renards se voit confier une mission des plus importantes pour le compte de leur souveraine, une femme mégalomane et cruelle. Ils doivent lui rapporter un mystérieux cylindre détenu par une poignée d'humains basés dans une petite ferme à quelques jours de marche. Manque de chance, sur le trajet du retour, nos valeureux orcs tombent dans une embuscade. Leurs ennemis arrivent à leur subtiliser le fameux cylindre et à s'enfuir. La situation devient alors fort embarrassante pour les Renards. S'ils rentrent bredouilles à leur base, ils risquent d'y perdre la tête. La seule solution qui leur reste est d'aller courir les vastes plaines pour espérer retrouver les pillards…

Une parabole sur la conquête des amériques...


On le voit, l'histoire n'est pas très novatrice. Et le fait que ce soit les aventures d'une troupe et non d'un groupe de héros n'y change rien. Nicholls ne nous conte pas vraiment la vie des trente ou quarante guerriers en maraude, mais seulement celles des 4 chefs. Pire, ces orcs-là pourraient être humains que l'on ne s'en rendrait pas vraiment compte. Leur langage n'est pas particulier, leurs comportements non plus… Bref, aucune caractéristique majeure ne semble les distinguer de héros à la sauce Donjons et Dragons. Bien sûr, on pourra toujours dire comme la quatrième de couverture que c'est une " parabole sérieuse sur la conquête des Amériques par l'homme blanc ", les orcs jouant ici le rôle des indiens. Mais il ne suffit pas d'avoir une parabole pour écrire un roman. L'idée des gentils orcs défendant la nature contre les vilains humains qui détruisent la magie en imposant leur religion est quelque peu éculée. Et La compagnie de la Foudre n'y apporte rien de véritablement innovant.

Déçu mais déçu...

Bref, ce premier tome est du genre décevant. On aurait aimé des orcs un peu plus " typiques " avec de vraies particularités pour avoir un important choc des cultures. Et l'on aurait aimé, puisque c'est un des arguments de vente, une réflexion un peu plus poussée. Tant pis pour nous. Au final, il n'en reste pas moins un livre qui se lit sans déplaisir. Nicholls à la plume facile et légère. C'est déjà ça. Espérons que la suite viendra atténuer nos remarques assassines.

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