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La croisade éternelle - Tome 1 : La prêtresse esclave

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Date de parution : 10/04/2019  -  livre
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La Croisade Éternelle - Tome 1 : La prêtresse esclave

Un nouveau défi pour Victor Fleury. 

Victor Fleury jouit d’une belle réputation, notamment pour ses romans dans les univers steampunk. Ce nouvel ouvrage de fantasy aux senteurs d’orient ressemble donc à un nouveau pari : La croisade éternelle sera-t-elle aussi convaincante que L’Empire électrique?

Le retour de la guerre Sainte.

Limogé du trône dont il était l’héritier, l’Infant Akurgal entreprend une croisade ambitieuse afin de regagner le soutien de sa mère, la Reine-Prêtresse. Nisaba, une de ses oblates, des esclaves sensoriellement liés à l’Infant, devra redoubler d’ingéniosité pour qu’il ne perde pas la vie dans cette quête impulsive de gloire et de pouvoir. Car si l’Infant meurt, elle mourra aussi.

Une intrigue des plus intéressantes, une lecture fastidieuse.

L’idée des oblats est une idée très riche qui a abouti à une intrigue complexe. J’ai vraiment adhéré à cette recherche, à cette créativité. Les liens entre les oblats et l’Infant permettent d’entrevoir un éventail de possibilité, de rebondissements et de sous-intrigues. L’univers est riche et prend ses sources dans une sorte de monde mésopotamien, ce qui change avec les univers très européanisés de la fantasy classique. Par ailleurs, l’auteur développe une vraie mythologie propre à sa fiction et le résultat est très cohérent et réussi.

De manière générale, l’intrigue de ce premier tome est le (très) gros point fort de l’ouvrage. Les cinquante dernières pages sont d’ailleurs fabuleuses. Du reste, j’avais lu quelque part qu’une intrigue faible peut être rattrapée par des personnages charismatiques, mais qu’à l'inverse, une intrigue aussi bonne soit-elle, souffrira toujours de personnages décevants. C’est exactement l’impression que j’en tire à la fin de la lecture.

De ce point de vue, cela m'a rappelé la trilogie de l’Empire brisé de Mark Lawrence, trilogie que je n’ai pas su terminer : l’univers est pertinent et immersif, l’intrigue a un potentiel incroyable mais le tout souffre terriblement de personnages mal dégrossis dont les émotions ne sont pas transmises au lecteur et dont les enjeux personnels ne sont pas ressentis.

Par exemple, Nisaba rappelle souvent qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour son fils. Toutes les vingt pages, il y a une phrase du style “je fais ça pour mon fils. Cela ne suffit pas à ce qu’on ressente sa détresse de mère, ce besoin de serrer son enfant et de s’assurer qu’il va vivre. C'est juste une simple information.

En outre, je n’ai jamais été affecté par les événements, au contraire, j’aurais presque aimé que des personnages principaux meurent pour laisser la place à des protagonistes secondaires plus intéressant. Akurgal était par exemple bien plus intéressant dans sa construction et sa psyché que Nisaba que j’ai subi jusqu’à la fin.

Quelques paradoxes m’ont également perturbé, le plus important étant le suivant : le roman se base entièrement sur une mythologie où les manifestations divines sont quotidiennes (et on parle de serpents géants et de contrôle de l’énergie et du temps, ce n’est pas une éclipse solaire) et pourtant, un des personnages est sans cesse rabroué pour sa foi et sa ferveur et les autres rivalisent d’une foi bancale. Ça n’a, pour moi, aucun sens.

Voilà donc pour cette chronique. Je ne pense pas lire la suite, pas par manque d’intérêt pour l’intrigue en elle-même, qui, je le répète est originale et ingénieuse, mais par désintérêt pour les personnages.

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