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L'Arithmétique terrible de la misère - les secrets d'écriture de Catherine Dufour
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L'Arithmétique terrible de la misère - les secrets d'écriture de Catherine Dufour

C'est une plongée dans l’œuvre de Catherine Dufour que nous proposons ce jeudi matin, à l'occasion de la parution de son recueil L'Arithmétique terrible de la misère, aux éditions Le Belial'.

ActuSF : L’Arithmétique terrible de la misère est un recueil qui renferme bien des histoires fascinantes. D’où vous est venue cette idée ?

Catherine Dufour : Ce sont des idées qui se sont développées une par une, d’après une image, un souvenir, une découverte, le plus souvent d’après le choc entre l’une et l’autre. « Pâles mâles », par exemple, vient du moment où j’ai découvert les vidéos ASMR sur Youtube, avec ces corps découpés en tranches (deux mains, un bout de torse). Je me suis demandé quelle image une jeune femme pouvait avoir d’elle-même quand elle est découpée comme ça en ligne.

ActuSF : Pouvez-vous dire quelques mots sur ce recueil ? De quoi parle-t-il ?

C. Dufour : C’est un recueil de pure SF, sauf les deux dernières nouvelles qui sont respectivement de type biographique et gore. Il parle des jambes possibles du pantalon du temps, depuis celle qu’il peut enfiler après-demain jusqu’en 2320. Je l’aurais voulu plus optimiste, j’essaye, je jure que j’essaye...

ActuSF : Il s’agit donc, comme nous l’avons mentionné, d’un recueil de nouvelles. Comment avez-vous pensé ce livre ? Sont-ce des histoires qui se répondent les uns les autres ou sont-elles toutes indépendantes ?

C. Dufour : Elles sont conçues de façon indépendante mais elles reflètent bien un même imaginaire, le mien. J’ai plusieurs futurs potentiels en tête et j’en donne des aperçus, que ce soit la famille aux prises avec des règlements écologiques drastiques ou l’avènement du data mining de données personnelles comme passe-temps dominical usuel, juste après la partie de pétanque.

ActuSF : Quels sont les thèmes que vous avez voulu aborder avec ce recueil ?

C. Dufour : J’ai simplement voulu discerner ce que nous réserve l’avenir avec, bien sûr, mon bagage et mes angoisses du présent. J’ai voulu aussi rêver à d’autres horizons, en installant un musée sur la lune, ou en me promenant dans une ville des sous-sols de Beijing.

ActuSF : Que vous permet de faire le format de la nouvelle ? Pourquoi avoir choisi ce format ?

C. Dufour : La nouvelle permet de faire passer une idée, une image, là où le roman se pose davantage comme un voyage. Disons que ça permet de fabriquer un bel objet, du moins aussi beau qu’on le peut. Un petit bateau qu’on lance sur les flots de l’imagination du voisin ou de la voisine, en fait.

ActuSF : L’Arithmétique terrible de la misère… Un nom qui en ferait trembler plus d’un. Comment vous est venue l’idée de ce titre ? Avez-vous un rapport particulier avec l’arithmétique ?

C. Dufour : C’est un vieil homme qui m’a dit ça un jour. Il me racontait des histoires terribles, j’ai dit « C’est terrible », il m’a répondu : « C’est la misère qui est terrible, parce qu’elle vous force à être aussi terrible qu’elle. » je vis sur un territoire assez harsch à sa façon, faut avoir le coeur bien accroché et le mien, parfois, il se décroche.

ActuSF : Avez-vous une histoire préférée dans le recueil ? Pourquoi cette histoire, qu’a-t-elle de si particulier ?

C. Dufour : Non, je les aime toutes. Certaines sont plus anodines que d’autres, mais on ne peut pas vivre dans la tragédie tout le temps.

ActuSF : Pour conclure, nous allons nous plonger dans le futur, comme vous le faites si bien avec vos textes. Quels sont vos projets à venir ?

C. Dufour : Je voudrais avoir le temps d’écrire un texte de SF contemplatif… J’y travaille. A la plume sergent Major.

Merci de m’avoir suivie jusque là.

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