Un premier roman

Le Club Aegolius est un premier roman paru en 2014 en Angleterre et dont l’autrice, Lauren Owen, est titulaire d’un doctorat en littérature anglaise ayant comme sujet les vampires et le gothique. Tout naturellement, Le club Aegolius est influencé par ces travaux, comme on va le voir.

Un frère et une sœur

James et Charlotte Norbury ont grandi après la mort de leur père dans la grisaille du Yorkshire. Après avoir étudié à Oxford, James part pour Londres avec comme ambition de se faire connaître comme poète. Il rencontre Christopher Paige, un jeune dandy avec qui il partage un logis. Les deux jeunes hommes tombent bientôt amoureux l’un de l’autre. James écrit une pièce qu’il espère faire lire à Oscar Wilde…Mais il se fait agresser dans la rue. Christopher est tué et lui devient quelque chose d’autre… Inquiète, Charlotte débarque à Londres, désireuse de revoir son frère, détenu au sein du club Aegolius, qui rassemble les vampires les plus importants de Londres. Elle est encore  loin de se douter de ce qui est arrivé à son frère…

Un roman convaincant

Clairement, on ne fera pas à Lauren Owen de faux procès sur sa maîtrise narrative : ce roman est bien mené et se lit bien. Les personnages sont bien campés, intéressants, émouvants parfois et l’histoire nous réserve une fin assez… spectaculaire. Cette variation sur le thème du vampirisme est aussi une peinture du Londres victorien, avec ses quartiers pauvres (on discerne des échos de Dickens ici et là) et ses clubs sélects réservés aux hommes. Lauren Owen n’hésite pas à nous livrer une histoire d’amour homosexuelle assez touchante. Après tout, l’homosexualité est inhérente au sous-genre du roman de vampires depuis longtemps (sans compter le film de vampires, pensons à Polanski et à son bal si particulier). Finissons par l’attention portée au style, hommage vivant aux romans victoriens. Le club Aegolius constitue donc un agréable moment de lecture.

Sylvain Bonnet