Peu de femmes marquent le monde de la SF et de la fantasy. Mais Lois McMaster Bujold en fait partie. Elle a remporté de nombreux prix dont le Nebula pour Opération Cay en 1988 et plusieurs Hugo (Miles Vorkosigan en 1991, Barrayar en 1994…).
Plutôt tournée vers le space opéra d’aventures, le Fléau de Chalion est, quant à lui, une pure histoire de Fantasy.
Quand les dieux s’en mêlent...
Brisé et affaibli par des années comme esclave dans une galère, Cazaril revient enfin sur les terres de la Provincara de Valenda, où il a travaillé pendant sa jeunesse. En cherchant refuge dans un moulin, il tombe sur un mort. C’est une victime d’un charme de mort. Denier recours des gens sans espoir, il s’agit d’une invocation du dieu Batard pour qu’il tue quelqu’un. Mais en contrepartie, cela se retourne toujours vers celui qui l’a lançé.
Avec les affaires du mort, l’ancien soldat va également récupérer un recueil de notes appartenant au décédé.
A la suite de cet événement, la vie semble sourire à Cazaril quand il retrouve du travail au château de la Provincara.
Malheureusement, sa volonté de rester tranquille et discret vont se voir contrarier quand il est nomné précepteur et le secrétaire d’Iselle, la royesse et sa dame de compagnie, Betriz.
De plus, la volonté des cinq Dieux et les intrigues du pouvoir vont s’entremêler afin de mettre des embûches sur le parcours de cet homme singulier.
Dynamique et bien construit
Le récit de ce roman ne vous laisse pas un moment de répit même dans les moments où il n’y a pas d’action. Le style de McMaster Bujold est coulant, ses descriptions ne sont pas saoûlantes et pas plus nombreuses que nécessaires. Tout au cours de l’histoire, on voit ses personnages se construirent et évouler.
Elle nous offre en la personne de Cazaril, un vrai héros. Ce jeune homme a été trahi et a vécu des choses horribles. Mais confronté à son devoir envers des gens qu’il respect, il va se remettre “à vivre”.
Peut être est-ce le fait que l’auteur est une femme, mais il a également des personnages féminins intéressants qui ne se contentent pas de se faire enlever ou de crier au moindre danger.
La description de la religion sur le monde de Chalion est construite. Sur un monde que l’on sent assez agricole, elle se base sur les saisons avec un plus le dieu du Bâtard, présent pour tous les exclus et les abandonnés.
Certaines lecteurs regretteront peut être un peu la fin (légérement fleur bleue) mais le Fléau de Chalion est un excellent récit de Fantasy qu’il faut absolument lire.
La chronique de 16h16 !