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Le Guide Stephen King - Le mot de Yannick Chazareng
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Le Guide Stephen King - Le mot de Yannick Chazareng

A l'occasion de la sortie aujourd'hui du Guide Stephen King, Yannick Chazareng revient sur la création de cet ouvrage aux éditions Actusf.

Actusf : Comment avez-vous rencontré Stephen King ? Vous avez commencé par quels livres ?

Yannick Chazareng : Si c’est en tant que lecteur, c’est en parcourant les rayonnages du rayon « fantastique – SF » de ma bibliothèque municipale, vers 14 ans. J’ai dû commencer par Carrie, ou Ça. Difficile à dire, parce que quand j’ai découvert King, je crois que je les ai tous lus en peu de temps. J’ai eu la chance de le voir en chair et en os lors de sa venue en France en novembre 2013. Il faisait une séance de dédicaces pour la promo de Dr Sleep dans un cinéma parisien, j’ai dû faire 5 ou 6 heures de queue pour avoir ma signature. J’ai dû bredouiller de vagues « bonjour, merci, au revoir » en anglais avant de manquer de m’évanouir… Quelques jours plus tard il a fait une lecture publique d’un passage de ce même roman dans une grande salle, c’était un grand moment également.

Actusf : Vous avez tout dévoré ! Quels sont pour vous les grandes qualités de Stephen King ?

Yannick Chazareng : Avant tout, son sens du suspense. C’est un « page-turner » de niveau presque cosmique. Une fois que tu ouvres un de ses bouquins, tu as du mal à le lâcher. A l’époque où j’ai découvert son œuvre, il m’arrivait d’attaquer un roman dans la soirée, et de le finir dans la nuit. Plus tard, quand j’ai commencé à travailler, je lisais dans le métro, et ce diable m’a fait rater ma station. Plusieurs fois. Et même une fois dans les deux sens ! Ce qui me plaît également chez lui, c’est son ancrage dans la réalité. Je n’ai jamais vécu aux USA, mais il a une faculté certaine à saisir les petits détails du quotidien, à caractériser de façon précise ses personnages qui rendent ses histoires tellement vivantes… Tellement qu’on en arrive à visualiser les scènes. Ce n’est pas pour rien qu’il est l’auteur le plus adapté au monde au cinéma et à la télévision.

Actusf : Comment avez-vous travaillé pour faire ce guide Stephen King ?

Yannick Chazareng : J’avais déjà à la maison, en plus de l’ensemble de son œuvre en français, un certain nombre de bouquins et de revues qui analysaient son œuvre, ainsi que les adaptations de celles-ci. Les recherches m’ont amené à en acquérir ou emprunter d’autres, à chercher aussi des informations sur internet ; King est également lui-même très présent sur la Toile, ce fut un régal ! J’en profite pour remercier ici publiquement toutes celles et tous ceux qui m’ont fait l’amitié, l’honneur et le plaisir de répondre à mes questions. Ils sont bien sûr crédités dans le Guide Stephen King !

Actusf : Quels étaient les écueils à éviter ?

Yannick Chazareng : En premier lieu, que le « fan » prenne le pas sur l’auteur. L’objectif du Guide était de présenter, de manière aussi neutre que possible, son boulot, en me basant sur sa vie, et d’explorer les différents motifs qui traversent son œuvre, ainsi que les autrices et les auteurs qu’il a pu inspirer. Pas facile, mais j’espère y être arrivé. Ensuite, proposer un sommaire cohérent, qui permette d’avoir une vue globale de ce qu’est Stephen King, dans tous ses aspects. Les discussions préliminaires avec l’éditeur et les ajustements qui en ont découlé -parfois en cours d’écriture- m’ont amené à affiner le contenu. Enfin, réussir à synthétiser les sources que j’ai pu utiliser, en ajoutant ma propre expertise, sans tomber dans le rapport de bas étage, les différentes relectures amies et professionnelles y ont contribué.

Actusf : Il y a une bonne dizaine d'interviews. Vous aviez envie d'avoir le regard de "pro" sur son œuvre ?

Yannick Chazareng : Oui, absolument, cela a concouru à ma réflexion et mon écriture, mais je souhaitais également laisser la parole à des expert.e.s qui l’ont étudié, et même, dans le cas des traduct.eur.rice.s, qui l’ont un peu côtoyé. Cela permet une touche d’authenticité à l’ensemble. Sans oublier des jeunes talents français qu’il a pu inspirer.

Actusf : Est-ce que l'écriture de ce guide a changé votre vision de cet auteur ?

Yannick Chazareng : Cela m’a en effet permis de comprendre qu’il est parti de rien, et qu’à force de détermination, du support sans failles de ses proches et de quelques coups de pouce du destin, il a pu se faire connaître et devenir un auteur de tout premier plan. J’ai appris également à affiner ma connaissance de son œuvre, au travers des thématiques qui la traversent, et m’a en outre donné envie d’en relire certains segments, il faudrait que je me replonge dans La Tour Sombre par exemple. La construction de son multivers est un processus plutôt fascinant, et probablement unique.

Actusf : Peut-être pour finir, quelles sont pour vous les trois grands romans à lire absolument ?

Yannick Chazareng : Ça, bien sûr. Ainsi que le Fléau, Simetierre, Misery, et 22/11/63, pour avoir une sorte de panorama relativement complet de son œuvre, entre horreur pure, fantastique, thriller et pour la dimension sociologique, King étant en outre un excellent peintre de la société américaine des années 1960 à aujourd’hui. Misery est aussi une mise en abyme du métier d’écrivain, et du risque que peut engendrer le phénomène du fanisme. On pourrait citer plusieurs autres bouquins, mais je vais m’arrêter là, j’en parle plus en détail dans le Guide Stephen King.

Jérôme Vincent

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