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Le Lien maléfique

Anne Rice ( Auteur), Eric Scala (Illustrateur de couverture)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Anglais US
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/08/2004  -  livre
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Le Lien maléfique

La jeune et hébétée Deirdre Mayfair aurait eu bien des secrets à révéler à sa fille, Rowan, si elle l'avait connue plus que quelques minutes. Oubliée sur un rocking-chair, sous le porche d'une vieille et autrefois magnifique maison de la Nouvelle Orléans, elle n'a comme seul interlocuteur qu'un jeune homme, beau et bien habillé, qui apparaît parfois à ses côtés.

Rowan ne sait rien de cette mère folle. Elle a été adoptée par une autre Mayfair, Ellie, qui l'a toujours tenue à l'écart de la famille. Devenue chirurgienne, elle cloisonne sa vie, à cause d'un don que son cerveau cartésien rejette : elle arrive à tuer, par une force mentale, les gens qui lui portent tort…

Début prometteur

Anne Rice a le don, avec un style qui ira de pire en pire (ou des traducteurs de moins en moins consciencieux), de plonger son lecteur dans des intrigues alambiquées. Retours en arrière, sociétés secrètes, personnages en proie à leurs vieux démons (rien que de très classique en thriller), la petite originalité de l'auteur est que tout passe pratiquement par les dialogues et les rapports d'histoire. Le Lien maléfique ouvre une trilogie qui, hélas, ne sera pas à la hauteur d'Entretien avec un vampire (on a triché mais c'est une réédition…).

Milieu compliqué

Les personnages ne sont pas attachants, ce qui, on l'admettra, change un peu. Rowan aurait pu être une héroïne un peu moins soft de Mary Higgins Clark. Michaël, son amant, est une caricature de bon Irlandais juste et aimant. Mis à part le fait qu'il ne s'inquiète pas une seconde quand il fait l'amour sans préservatif - on est dans du fantastique , il faut bien que les rapports sexuels servent à quelque chose - et qu'il a vécu une expérience après la mort - on est dans du thriller, il faut bien que les services de réanimation servent à quelque chose - , son caractère bon enfant mâtiné d'un rien d'alcoolisme n'arrive pas à nous arracher une once de sympathie. Les sorcières hystériques ou au contraire froides comme la glace, non plus.

Fin décevante

Quelques rebondissements arriveraient à nous passionner, si l'on n'avait pas été perdu auparavant dans des monologues et des notes de journaux intimes, dans un style relativement égal et donc vite lassant. La généalogie, pierre angulaire de ce premier tome, entraîne le lecteur dans des histoires dont il se passerait bien. A défaut de réellement poser une ambiance, Anne Rice arrive à rendre ses personnages originaux, du moins lorsque le lecteur n'est pas noyé dans leurs méandres existentiels.
La fin, de plus, laisse franchement à désirer. A force de lire les aventures de ses ancêtres, on n'arrive plus à s'attacher à une Rowan nettement en dessous de ce que l'on pourrait attendre d'une brillante chirurgienne. Comme quoi, une petite déconnexion cérébrale peut servir à l'ensemble d'une histoire… Anne Rice, à force de vouloir faire dans le drame à tendance historique, finira par lasser, avec ce cycle qui ne mérite pas une relecture.

A ne pas lire au-dessus d'un certain âge !

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