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Le Livre des purs, tome 1 : Le Roi des Krols - Les secrets d'écriture d'Olivier Martinelli
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Le Livre des purs, tome 1 : Le Roi des Krols - Les secrets d'écriture d'Olivier Martinelli

A l'occasion de la sortie du du Roi des Krols aux éditions Leha, Olivier Martinelli revient sur l'écriture du premier volet du Livre des purs.

Actusf : Le tome 1 du Roi des Krols, vient de paraître aux éditions Leha. Comment est née cette série ?

Olivier Martinelli : Mon fils, grand lecteur de Fantasy, m’a mis au défi, un jour, d’écrire une saga dans ce genre littéraire. Ce projet est né pour relever ce défi mais surtout pour assouvir ma curiosité. Je suis toujours avide de nouvelles expériences. Et après mes romans « rock », mes romans noirs et ceux plus intimistes, j’ai eu envie de sortir de mes marottes littéraires pour explorer un univers qui m’était étranger. J’ai eu envie de me surprendre moi-même.

Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’intrigue ?

Olivier Martinelli : Le clan beleck vit dans un cirque coupé du monde depuis une quinzaine d’années lorsqu’il est attaqué par une armée innombrable de Palocks, des êtres à six doigts et aux corps blancs. Les Palocks sont à la recherche du Livre des Purs, un livre qui leur a été dérobé quelques décennies auparavant et confère un grand pouvoir à ceux qui le possèdent. Daan, est un jeune guerrier de la communauté beleck qui va s’illustrer dans cette guerre et connaître un grand destin.

Actusf : Daan, votre héros, va devoir grandir très vite face aux dangers qui assaillent soudainement son monde. Comment l’avez-vous créé ? A-t-il suivi la route que vous lui aviez tracé ?

Olivier Martinelli : Comment est-il né ? C’est un grand mystère… Je suppose qu’il n’est pas très éloigné des adolescents qui peuplent mes romans sur le rock puisque je vois Le Livre des Purs comme un roman initiatique. Daan va se découvrir tout au long de cette histoire. Il va découvrir ses aptitudes pour la guerre et ses facultés de chef mais il va aussi grandir dans ses aspirations, être confronté au deuil, à l’amour, à la trahison… Il n’avait pas de route à suivre dans la mesure où je n’en avais pas imaginé pour lui. Je connaissais le point de départ de cette aventure et j’avais en tête, dès le début, ma scène finale. Mais je crois que le personnage a tracé sa route tout seul, presque en autonomie.

Actusf : Quelles ont été vos sources d’inspiration ? (cinématographiques , littéraires) Avez-vous du faire beaucoup de recherches ?

Olivier Martinelli : J’ai un peu honte de l’avouer mais je n’avais lu aucun livre de Fantasy avant d’attaquer cette saga. Mes influences littéraires sont à chercher du côté de la littérature américaine, chez John Fante, Bukowski, Salinger ou Brautigan. Par contre, je suis un grand amateur du cinéma de ce genre, de Conan le Barbare à la trilogie de Peter Jackson tirée du Seigneur des Anneaux en passant par Willow. Je n’ai pas fait de recherches pour cette histoire. J’avais la volonté d’inventer un univers, des créatures et une mythologie propres. J’ai été tenté, au début du projet, de me plonger dans ce type de littérature mais j’y ai renoncé dans l’espoir que ma virginité dans le genre apporterait une certaine fraîcheur à mon histoire

Actusf : Comment avez-vous construit votre univers ? Vous saviez dès les premiers paragraphes comment se déroulerait l’intrigue et quels seraient le destin de vos personnages ?

Olivier Martinelli : Toute cette histoire est née avec la première phrase du livre : « J’ai tué mes premiers Palocks à l’âge de dix-sept ans ». Ensuite, il a bien fallu que j’imagine qui étaient ces Palocks, qui était le jeune homme qui s’exprimait et pourquoi il avait été amené, si jeune, à tuer des Palocks. J’avais aussi une idée sur le texte qui irrigue Le Livre des Purs et sur les enjeux qui conduisent à la possession de ce livre. Et surtout, je connaissais mon dénouement qui devrait réserver une immense surprise au lecteur à la fin du tome II. J’avais aussi un objectif en creux qui était celui d’écrire une sorte de pamphlet contre l’obscurantisme. Par contre, j’ignore comment mon univers s’est construit. J’avais seulement le souci d’inventer un monde neuf avec des créatures qui ne ressemblent à aucune autre.

Actusf : Au départ, vous êtes écrivain de polar. Pourquoi choisir la fantasy et non la science-fiction pour une 1ere incursion dans la littérature de l’imaginaire ? Était-ce plus simple pour parler de certains sujets ?

Olivier Martinelli : Plus précisément, j’ai écrit quelques romans noirs et plusieurs qui se déroulent dans le milieu du rock. Quant au Livre des Purs, je n’ai pas l’impression de l’avoir choisi. Bien-sûr, l’envie de me frotter au genre est né d’un pari lancé par mon fils. Mais c’est toujours mystérieux la création d’une histoire. Souvent, elle s’impose à vous et vous n’avez rien d’autre à faire que la laisser guider votre main. La science-fiction, pourquoi pas. J’y pense mais il faudra qu’une histoire intéressante s’y prête et que j’aie envie de la raconter. Ma principale préoccupation dans l’écriture, c’est la sincérité.

Actusf : Avez-vous travaillé de la même manière que pour l’écriture d’un polar ? Y-a-t-il des difficultés à écrire de la fantasy ?

Olivier Martinelli : Honnêtement, j’ai trouvé l’écriture plus simple à développer. Je m’impose beaucoup plus de contraintes stylistiques dans mes romans noirs, beaucoup plus de nervosité et de rythme. Il y a certaines conjugaisons que je m’interdis, des tournures de phrases que j’évite. J’ai ressenti davantage de liberté dans la fantasy. Je me suis permis davantage d’amplitude dans le récit. La deuxième différence, c’est que dans le roman noir, je peux me servir d’un matériau autobiographique. Dans la fantasy, il faut faire preuve de davantage d’imagination. La principale difficulté et en même temps le vrai bonheur étaient là.

Actusf : Pensez-vous écrire à nouveau dans cet univers ?

Olivier Martinelli : Je me suis attaché à certains de mes personnages, la fratrie Daan, Zila et Lak par exemple et j’ai envie de développer davantage encore cet univers. J’ai envie de les voir explorer d’autres mondes. Et puis, à la fin du second tome, il reste quelques zones d’ombre que j’aimerais explorer un jour.

Actusf : Avez-vous une anecdote amusante à nous confier concernant ce livre ?

Olivier Martinelli : Souvent, pour sauver leurs personnages de situations désespérées, les auteurs ont recours à la magie. C’est une facilité que je me suis refusé dans cette histoire. Je ne veux pas spoiler mais dans cette saga, je me suis vengé de tous les magiciens de la création avec une grande jubilation. Il m’est arrivé de rire aux éclats devant le sort que j’avais réservé aux magiciens palocks.

Actusf : Où peut-on vous rencontrer dans les semaines à venir ?

Olivier Martinelli : Je serai le vendredi 16 octobre à Paris, à Ground Control, à l’invitation du libraire Hugues Robert. Je partagerai la soirée avec Sara Doke qui est, elle aussi publiée par les Éditions Leha. J’espère que le virus va se montrer plus discret et qu’il me permettra d’honorer d’autres invitations.

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