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Le Mois de l'Imaginaire de vos auteurs #8 avec Patrick Moran et Li-Cam
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Le Mois de l'Imaginaire de vos auteurs #8 avec Patrick Moran et Li-Cam

Ce mois-ci, dans le cadre du Mois de l'Imaginaire, nous avons invité les autrices et auteurs à nous dévoiler quels étaient leurs titres préférés et surtout... Quelle avait été leur 1ère rencontre avec le genre.

Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir les récits incontournables de Patrick Moran, auteur de La Crécerelle aux éditions Mnémos.

Patrick Moran : Je vais tricher un peu pour commencer, en choisissant Identification des schémas de William Gibson (2003), qui n’est pas tout à fait de la SF ; mais plutôt un roman qui examine notre monde contemporain à travers le langage et les lunettes de la SF, pour nous montrer que notre réalité d’aujourd’hui appartient déjà au futur. Un livre exceptionnel.
La Séquence Viriconium de M. John Harrison (1971-1984) est généralement publiée en un seul volume de nos jours, donc ça compte pour un roman, non ? Décidément, je triche beaucoup aujourd’hui. Harrison a un style unique, son travail sur la texture du langage n’a pas d’égal. Viriconium est une attaque en règle contre les fondements de la fantasy, et à ce titre, tout auteur de fantasy devrait le lire.
Pour des raisons personnelles, mon troisième choix sera Gonzo Lubitsch ou l’Incroyable Odyssée de Nick Harkaway (2009) : c’est le dernier roman que j’ai partagé avec mon père avant son décès. Mon père était allergique à la SFFF mais adorait l’espionnage, et John Le Carré était son auteur préféré. Harkaway est le fils de Le Carré, et c’est par ce biais-là que j’ai réussi à le convaincre de lire le roman. On a eu des discussions passionnantes sur ce livre, et depuis j’ai une passion pour Harkaway, un auteur qui se moque complètement des frontières entre « mainstream » et « imaginaire ».

Actusf : Quel a été votre premier contact avec la magie de l’Imaginaire ?

Patrick Moran : Je devais avoir neuf ou dix ans : sur la recommandation de leur libraire, mes parents m’ont offert l’Encyclopédie des mondes qui n’existent pas de Michael Page et Robert Ingpen pour Noël. J’aimais déjà les mythologies à cette époque, mais ce livre magnifique a fait exploser mon jeune cerveau : il y était question du roi Arthur, de Dracula, de nains, de trolls, de Gulliver, de Dorian Gray, de sorcières, d’îles mystérieuses, de tapis volants… Les illustrations d’Ingpen sont gravées dans ma mémoire.
Ou alors est-ce que j’ai vu l’épisode IV de Star Wars avant ça ? Hmm… Je ne sais plus. Dans un cas comme dans l’autre, avant même d’entrer au collège j’avais atteint le point de non-retour.

De son côté, Li-Cam, autrice de Résolution à La Volte opte pour :

Li-Cam : L’Empereur-Dieu de Dune de Franck Herbert
Spin de Robert Charles Wilson
Et La Main Gauche de la nuit de Ursula K Le Guin.
Dune parce que ce fut ma première grosse claque littéraire. J’avais 14 ans quand je l’ai lu pour la première fois, et ce roman m’a ouvert un horizon gigantesque. Je peux dire qu’il a changé ma façon de voir le monde et m’a appris beaucoup de choses notamment sur la religion et son instrumentalisation politique.
Spin, parce que ça reste à mes yeux, le meilleur roman de science-fiction que j’ai lu, par sa construction, ses idées, la profondeur de la psychologie des personnages. C’est une cathédrale du genre qui commence simplement, et qui finit en apothéose, en remettant en question tout ce que nous croyons savoir sur la vie et l’univers.
Et La Main Gauche de la nuit parce que ce fut une lecture salvatrice pour moi, durant l’adolescence. À partir de la lecture de ce roman, qui joue avec les stéréotypes de genres et les codes sociaux liés au genre, j’ai moins souffert de mes difficultés dans ce domaine. Je me suis dit qu’après tout, ce pouvait être autrement, et que je n’avais pas à entrer dans un moule qui à l’évidence, ne me convenait pas. Une lecture qui a été vraiment réconfortante et inspirante pour moi.

Si j’avais l’autorisation d’ajouter un roman pour insérer un français, je dirais Demain, une oasis, d’Ayerdhal.

Actusf : Et du côté du 1er contact avec l'imaginaire ?

Li-Cam : Mon premier contact avec la magie de l’imaginaire, c’est fait à travers le cinéma, avec le film Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, que j’ai vu à l’âge de 7 ans, lors de sa sortie en 1977. J’étais tellement bouleversée en sortant du cinéma que j’ai failli me faire écraser par une voiture. Ce film a failli me couter la vie. (rires) Pour la littérature, je pense que c’est Chronique martiennes de Ray Bradbury ou Les Robots d’Asimov, je ne sais plus lequel de ces deux livres j’ai lu en premier. Je devais avoir 11 ans.

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