Sanglornis Prima 1 : Les Chasseurs est le deuxième livre de Didier Quesne, et le premier d'une trilogie dont le second tome devrait sortir d'ici quelques mois. Il a déjà publié en 2001 chez le même éditeur Etrangère, un roman de fantasy.

Frankenstein bis

Pour griller la concurrence, le directeur d'un laboratoire de recherche sur les OGM implante de manière un peu hâtive un gène d'ornithorynque, la kérato-élastine, dans des embryons de sanglier. Un embryon survit en présentant le caractère recherché, un poil très doux ; le premier sanglorni est né. Mais " Eve " présente également d'autres traits nouveaux et un chouilla gênants : une taille augmentée, une force en proportion, une agressivité hors du commun, des yeux rouges luminescents, un net goût pour la chair humaine… Ainsi qu'une intelligence exceptionnelle et la capacité d'immobiliser les humains par un cri télépathique le temps de se jeter dessus. Bien sûr, les responsables du centre, aveuglés par la cupidité, ne vont rien avoir de plus pressé que de la reproduire, jusqu'à obtenir cinquante-sept bêtes, censées représenter le futur de la peausserie française.

+Cinquante-sept, cinquante six, cinquante cinq…

Un employé frustré va lâcher les fauves, et le massacre commence. Les employés du laboratoire en premier, à part une jeune (et jolie) thésarde en éthologie qui s'intéressait à leur comportement, et qui parvient à s'échapper, grièvement blessée. Puis deux policiers, des promeneurs, enfin tous ceux qui ont le malheur de croiser leur chemin une fois la nuit tombée. Ils se trouvent paralysés par le cri de chasse, puis mis en miettes, alors que les sanglornis, du fait de leur capacité télépathique, échappent en général facilement à tous les pièges qui leur sont tendus, et leur nombre ne diminue guère.

+Seul contre tou-ou-ous…

L'inspecteur Benjamin Caurvelle, chargé de l'affaire, doit se débrouiller avec les moyens du bord, car ses supérieurs, quand ils ne tentent pas d'étouffer l'affaire, sont aveugles au danger représenté par les sanglornis. Du coup, ceux ci ont le temps de se répandre dans les campagnes, causant carnage sur carnage, et surtout de commencer à se reproduire de manière exponentielle. Cela sera un catalyseur pour l'effondrement de l'état et de la société française… Caurvelle va partir à la chasse dans le pays en proie au chaos, aidé seulement d'une petite équipe (dont la jeune et jolie thésarde), et découvrir qu'il ne reste que peu de chances d'arrêter les bêtes avant qu'elles ne déferlent sur le monde…

=Scénario de téléfilm d'horreur

Ca commence comme un Frankenstein à la sauce OGM, ça continue comme un croisement d'Alien et de Jurassique Park, avec la même inconscience de la part des promoteurs du projet, avec un passage par le classique " il se bat seul contre un danger que personne ne veut estimer à sa juste valeur ", un zeste d'histoire d'amour, et un effondrement de la civilisation qui rappelle quelque chose… Plus un certain nombre d'invraisemblances, et les propriétés des méchants sanglornis (trop, c'est vraiment trop : super-prédateurs et intelligents et télépathes et spécialisés dans la chasse à l'homme ?) rendent le récit vraiment trop artificiel. En espérant que les deux tomes à venir apporteront des améliorations…