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Les Fenêtres de bronze, le roman de Pascal Malosse
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Les Fenêtres de bronze, le roman de Pascal Malosse

"Les livres me permettaient de grandir, de vivre intensément. Qui sait ? Peut-être plus intensément que les gens libre au-dehors ?"

ActuSF : Bonjour Pascal et merci de revenir sur Actusf ! Pour commencer, pourriez-vous vous (re)présenter ainsi que votre parcours pour nos lecteurs ?

Pascal Malosse : Bonjour Hermine ! Je suis un rêveur quasi-permanent, à la recherche de la beauté. L’écriture est un moyen de partager cette vie (trop) imaginative. J’ai spontanément commencé à écrire à l’adolescence des poèmes et des nouvelles étranges, fantastiques, parfois horrifiques. J’ai publié mon premier recueil en 2014, et depuis je continue, car personne ne me conseille d’arrêter (ou ils n’osent pas me le dire).

ActuSF : Après les Contes de l’entre-deux et les Contes de la vodka vous vous attaquez au roman avec Les Fenêtres de bronze, publié chez Malpertuis dans la collection Brouillards. Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce premier roman ? Comment la transition nouvelles/roman s’est-elle effectuée ?


Pascal Malosse : J’ai l’habitude du format court, voire très court. Je me demandais si j’étais capable de tenir sur la durée. Pour ne pas m’égarer, j’ai choisi une idée de départ assez simple, un nombre réduit de personnages, une unité de lieu et d’action, proche du huis clos ou d’un scénario de film à petit budget. Ainsi j’ai gardé mon approche de nouvelliste pour les fenêtres de bronze. Toutes les scènes, les descriptions, les indices conduisent au dénouement. Il n’y pas de digression.

ActuSF : Pouvez-vous nous présenter l’intrigue de ce roman, et les protagonistes – notamment Théo et Élisa ?

Pascal Malosse : Théo, un garçon de café, ramasse des feuilles volantes dans une rue du sixième arrondissement de Paris. L’écriture est si bizarre qu’il met un certain temps à la déchiffrer. Il comprend qu’il s’agit d’une lettre, d’un appel à l’aide d’une jeune femme, Élisa, enfermée depuis toujours dans un appartement aux fenêtres de bronze. Le roman est l’histoire de cette rencontre mystérieuse. Je pense que le lecteur peut s’identifier à l’un, puis à l’autre, mais pour des raisons très différentes.

ActuSF : Votre roman comporte (pour notre plus grand plaisir) de très nombreuses références littéraires. Une manière de rendre hommage à vos auteurs préférés ?

Pascal Malosse : Ces références littéraires doivent d’abord servir l’histoire. N’ayant jamais vécu à l’extérieur, Élisa doit se contenter des livres pour son développement personnel. J’ai choisi les livres en fonction de leur sujet : l’apprentissage, l’amour, la sexualité, les voyages. Toutes ces choses auxquelles elle n’a pas accès. Cette liste doit aussi correspondre au contexte mystérieux de l’appartement et bien sûr, elle reflète mes goûts.

ActuSF : Vous faites également beaucoup référence à la Pologne et au polonais. Rien de surprenant vu votre parcours ?

Pascal Malosse : Ce roman est un peu une transition. Un pont entre la Pologne au sujet de laquelle j’ai beaucoup écrit et Paris, la ville-monde qu’on ne cessera jamais d’explorer. Il est toujours plus facile et honnête d’aborder les sujets que l’on connait. Je peux aussi vous confier qu’une famille aristocratique réelle a servi d’inspiration.

ActuSF : Il y a un petit côté "Je suis d'ailleurs" de H.P. Lovecraft dans le roman. C'est une de vos sources d'inspiration ?

Pascal Malosse : Bien vu ! Sans trop dévoiler, j’adore la figure du monstre triste. Elle est d’autant plus touchante et horrible si le lecteur adopte son point de vue. D’autres y ont reconnu l’art de Tim Burton.

ActuSF : Que feriez-vous si vous trouviez à votre tour d’étranges lettres tombant du ciel, à l’écriture bizarre et comportant un appel à l’aide ?

Pascal Malosse : Je me mettrais sans doute à enquêter un peu, mais je doute que je serais capable d’aller aussi loin que Théo !

ActuSF : Avez-vous un conseil de lecture ou un coup de cœur récent à partager avec nos lecteurs ? SF ou non !

Pascal Malosse : Je recommande chaudement la biographie monstre de S.T. Joshi sur H.P. Lovecraft « Je suis Providence ». Je suis tellement captivé que j’ai du mal à passer à autre chose. C’est une plongée dans l’histoire du début XXe. J’ai apprécié l’approche analytique et critique des textes, presque un cours d’écriture. C’est aussi une lecture mélancolique car la vie de Lovecraft est poignante par sa fragilité, sa pauvreté, son manque de confiance en soi, sa générosité pour les écrivains débutants qui le côtoyaient.

Je suis impatient que les lecteurs français découvrent Stefan Grabinski, un grand auteur polonais d’horreur et de fantastique. Deux premières nouvelles ont été publiées au Visage Vert (numéro 30), d’autres sont prévues. Sinon j’ai passé l’hiver à relire Dostoïevski, Conrad et Graham Greene. J’aime revenir aux classiques.

ActuSF : Quels sont vos prochains projets ?

Pascal Malosse : Après le roman, je suis revenu aux nouvelles. J’ai réussi à en placer un certain nombre (Ténèbres, Malpertuis, L’ampoule, bientôt le Visage Vert 31 et AOC 55). Un nouveau recueil est en train de prendre forme. Une novella est également prévue chez un petit éditeur sympathique, les éditions de l’Antre, au sujet d’un lieu qui m’est très cher : le musée « colonial » sur l’Afrique centrale à Bruxelles et tous les secrets qu’il renferme.

ActuSF : Pourra-t-on vous retrouver en rencontre ou dédicace prochainement ?

Pascal Malosse : Je serai aux Imaginales les 24 et 25 mai 2019 à Épinal sur le stand des éditions Malpertuis. Plus tard, le 31 août, je suis invité au festival Voyageurs immobiles à Cherbourg.

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