Après les vampires, Melissa De La Cruz s'attaque aux sorcières. Elle a déjà de nombreuses séries de romans pour adolescent à son actif, dont Les Vampires de Manhattan, Filles au pair et désormais, Les Beauchamp.
Des sorcières qui utilisent illégalement leurs pouvoirs.
Joanna, la mère, Ingrid et Freya, les filles, sont les sorcières Beauchamp. Immortelles, elles traversent les âges, et se sont désormais réfugiées à North Hampton, un village que nul ne peut trouver sans le connaître. Mais au 21e siècle, elles n'ont pas le droit d'utiliser leurs pouvoirs, et doivent mener une existence mortelle. Pas si simple pour des femmes dotées de si grands pouvoirs... surtout quand les sentiments viennent prendre le dessus sur la raison.
Freya la passionnée se retrouve dans un triangle amoureux (pas de spoiler, c'est dans le premier chapitre...), Ingrid la raisonnable refoule ses sentiments pour un beau policier, et Joana la mère de famille délaissée par ses filles retrouve un amour filial grâce au petit Tyler...Mais les ennuis arrivent.
Du divertissement sans sensations.
Que de promesses... L'idée de départ était assez accrocheuse, bien que déjà vue. Les sorcières, on connaît, on les voit même partout, à la télé, au cinéma, et dans d'innombrables livres, mais c'est toujours intéressant de voir comment un auteur se les approprie. Ici, peu de surprises hélas. Nos trois sorcières sont toutes très douées, elles ont des dons particuliers qui leur sont propres, mais globalement, elles volent sur des balais, concoctent des potions, ressuscitent les morts (si, si !) et tracent des pentacles pour lancer des charmes. Rien de bien nouveau sous le soleil, donc.
On y trouvera de longs passages sur la vie sentimentale des demoiselles, particulièrement Freya, sulfureuse et passionnée, avec des scènes sensuelles explicites. Amateurs de romances, vous aimerez peut-être. À déconseiller aux autres.
L'intrigue générale est un peu effacée par les quêtes personnelles de chacune des sorcières, impression renforcée par le choix d'une narration avec les trois points de vue des héroïnes. Plus on progresse, plus les intrigues secondaires se développent, avec également l'apparition de nouveaux personnages, tirés des ouvrages précédents de l'auteur, Les Vampires de Manhattan, qui viennent ajouter une certaine confusion. Tout ça pour qu'à la fin, l'intrigue générale soit résolue en un claquement de doigts, tout comme les situations personnelles des trois héroïnes. Trop rapide, trop facile, très déconcertant.
Au final, on ne retiendra des Sorcières de North Hampton qu'un divertissement pour adolescents, qui surfe sur les vagues "tendance bit-lit" avec un choix de dénouement étrange (pourquoi ce rattachement soudain à la mythologie nordique en fin de roman? On se croit un peu dans une parodie de Thor). L'épilogue du premier tome sert de "cliffhanger" pour donner envie de lire la suite, sans être cependant totalement convainquant.
Lire aussi l'avis d'Anne-Sophie : /detail-d-un-article/les-sorcieres-de-north-hampton.html