L’humanité était mon horizon
Le procès de l’intelligence artificielle
EPISODE 1 :
Le « bug » de Martin Nasmushe vu par la presse (partie 1)
A la Une du Macropolit’ Hebdo
Lundi 7 octobre 2050
Le « bug » de Martin Nasmushe
Martin Nasmushe, Macroprésident de la Macropole et candidat en tête de tous les sondages pour les élections présidentielles de 2051 retrouvez son clip de campagne ici). Crédit photo : Macropole.
Surmenage, burn-out, dépression ? Que s’est-il passé lors des vœux de rentrée du Macroprésident de la Macropole ?
Un bilan remarquable, une foule de Macropolitaintaines venue en nombre lui témoigner sa gratitude, la nouvelle année macropolitaine (jour 1221 de l’ère dite « de Nasmushe », ndlr) s’ouvre dans un contexte on ne peut plus prospère. Martin Nasmushe enchaîne les bonnes nouvelles ! Et là, c’est le drame.
Martin Nasmushe a « buggué »
Mélangeant d’abord les mots entre eux, notre Macroprésident nous livre alors un discours incompréhensible, véritable charabia inarticulé avant de sombrer dans une logorrhée de 0 et de 1. Puis, il collapse littéralement face contre terre. Immédiatement et dans l’instant, sa première adjointe, Mélissa Cévret, commente : « Je ne comprends pas ce qui a bien pu se passer. Rien ne nous avait préparés à ça. Nous sommes terriblement inquiets ».
Retranscrivons ici et mot pour mot (si nous pouvons le dire ainsi, ndlr) l’extrait de l’allocution présidentielle correspondant au fatidique moment du dérapage verbal pré-effondrement (cliquez ici pour le revivre en vidéo).
Macroprésident Martin Nasmushe :« Plus personne ne peut l’ignorer, la Macropole enregistre une croissance sans précédent depuis trois ans, croissance de la population, certes, croissance économique aussi mais une durable croissance et sécurité de inclusive plein-emploi de porteuse bien-être de. En berf, d’une mirleleue qétadlui e la vie. Puor ttoeus et tuos. 01010011 01110101 01110010 00100000 01101100 01100001 00100000 01101101 11101001 01110100 01110010 01101111 01110000 01101111 01101100 01100101 00101100 00100000 01101100 01100101 00100000 01110100 01100001 01110101 01111000 00100000 01100100 01100101 00100000 01110000 01100101 01110010 01110011 01101111 01101110 01101110 01100101 01110011 00100000 01110110 01101001 01110110 01100001 01101110 01110100 00100000 01100101 01101110 00100000 01100100 01100101 01110011 01110011 01101111 01110101 01110011 00100000 01100100 01110101 00100000 01110011 01100101 01110101 01101001 01101100 00100000 01100100 01100101 00100000 01110000 01100001 01110101 01110110 01110010 01100101 01110100 11101001 00100000 01100101 01110011 01110100 00100000 01100100 01100101 00100000 00110000 00100101 00100000 00100001 00100000 ».
Martin Nasmushe, 44 ans, célibataire par choix, l’un des plus grands neurochirurgiens (si ce n’est LE plus grand, ndlr) de tous les temps, Macroprésident tant aimé de la Macropole, a littéralement « buggué ». Il a immédiatement été pris en charge par les services de l’hôpital militaro-trotskiste : l’EPIC Colégram. Il y subit, actuellement et à l’heure actuelle au jour d’aujourd’hui, des examens anthropo-médicaux. Le leader de la Surgery-Psycho-Dream-Team, le Docteur Cédric Hochet s’est exprimé tôt ce matin : « C’est la cata !Il est arrivé dans un état catatonique à l’hôpital à 18h hier en début de fin de journée1. Depuis, tous nos néo-staff se mobilisent pour le remettre sur pieds ». Qui, parmi les Macropolitaintaines, ne le souhaiterait pas ? Qui vit encore en ignorant la fabuleuse trajectoire de cet humain hors du commun ? Pour celles et ceux qui présenteraient encore quelques lacunes, nous leur proposons sans plus attendre un rapide portait de notre Macroprésident.
Retour sur le fabuleux destin de Martin Nasmushe
À peine âgé de 35 ans un tiers, le chercheur en neuro-investigation et praticien de neurochirurgie cérébrale, Martin Nasmushe, fait LA grande découverte à l’Institut des Maladies Neurodégénératives (IMN) de la Macropole, à savoir : l’auto-système auto-commandé d’auto-contrôle du sphincter, autrement dit : le célèbre et si bien-nommé « Sphincter-Contrôl ».
Le dépôt de brevet du « Sphincter-Contrôl » fera de Martin Nasmushe quasi-instantanément l’une des 63,7 premières fortunes eurasiennes (selon le classement Fort&Thunes du magazine Ford’s, ndlr). Sa renommée lui vaudra surtout l’amour (on ne dénombre plus les «love-affaires» d’un Martin ne cédant pourtant pas au chant des sirènes), la gloire (prix Nobel-Musk de la joie de vivre 2041) et la beauté (élu « sexiest surgeon » de la décade 2040).
Avec une fortune qui se compte en milliards de bitcons, Martin ne compte pas, et c’est tant mieux. Généreux Martin qui fit de multiples donations à l’IMN avant de, subitement et sans logique (apparente du moins, ndlr), se retirer de la scène académique pour se consacrer à la carrière politique qu’on lui connaît. Ses collègues reconnaissants rebaptisèrent l’IMN Institut Martin Nasmushe (sans devoir modifier l’acronyme donc, ndlr). « S’il s’était appelé Martin Masnushe, ça n’aurait pas collé » nous confiait, pas plus tard que tôt ce matin, le directeur de l’IMN, souhaitant rester anonyme.
Flash info de dernière minute
Rien à signaler. A l’heure où ces lignes sont sous presse, Martin Nasmushe est toujours dans un état stationnaire, voire végétatif, voire « carrément flippant » (selon l’expression consacrée, ndlr). La situation est dramatique, profitons-en pour souhaiter une bonne fête à tous les Serge.
Correspondante pour le Macropolit’ Hebdo : Toupirre Chloé.
A la Une du Macropolit’ Hebdo
Lundi 14 octobre 2050
Un Nasmushe peut en cacher un autre !
Edi Nasmushe, jour de Joie après son accident de véhicule autonome. Crédit photo : Martin Nasmushe/ Collection privée
Alors que rien ne semblait arrêter l’irrésistible ascension de notre Macroprésident, l’affaire dite du « bug de Nasmushe »2 nous plonge au cœur d’un scénario digne d’un TV-show d’anticipation.
Qui est-ce ?
Incroyable ! Après une douzième série d’analyses à l’EPIC Colégram (hôpital militaro-trotskiste), les médecins ont annoncé tôt ce matin que le corps auquel ils ont affaire n’est pas celui de Martin Nasmushe. Il s’agit en fait et en réalité de celui d’Edi Nasmushe, le frère jumeau de Martin ! A ce stade, un décryptage s’impose.
L’IRM (preuve à l’appui : voir image ci-dessous) du cerveau du patient, prise aux aurores ce matin très tôt, c’est-à-dire à la première heure, est sans équivoque : l’homme du « bug » est bel et bien Edi Nasmushe, le jumeau de notre Macroprésident tant aimé. Jusqu’alors inconnu du grand public, Edi vivait reclus dans le manoir familial3 depuis son terrible accident de voiture autonome survenu en août 2035. Accident qui lui laissa de sérieuses séquelles4 .Empreintes synapsales, présence de prothèse oculaire, traces laissées par la lésion au cortex frontal, cette IRM est sans équivoque : l’humain que l’on s’évertue à réanimer n’est autre qu’Edi Nasmushe.
Crédit photo : Ilie Apaeulnobel
De bien sombres hypothèses…
Toutes sortes d’hypothèses fusent depuis hier sur les réseaux sociaux-crates. Qui, d’Edi Nasmushe ou de Martin Nasmushe, dirigeait donc notre Macropole depuis 3 ans ? Edi Nasmushe s’est-il fait passer pour son frère jumeau pendant tout ce temps ? Ou juste ces derniers jours ? Comment, victime de son terrible traumatisme crânien le rendant tout juste apte à colorier des fleurs à pétales géantes, Edi aurait-t-il pu devenir le si brillant Macroprésident que nous connaissons et faire de notre Macropole la première macropole de France et de Navarre ? Et surtout, où est le véritable Martin Nasmushe ? Qu’est-il devenu durant toutes ces années ? Est-il simplement toujours en vie ?
Tant de questions qui restent sans réponse ! Car Edi est toujours inconscient et Martin… toujours introuvable.
Martin Nasmushe manque à l’appel
Où a bien pu passer Martin Nasmushe ? Pour le moment, notre équipe « Spéciale Envoyée » commanditée par notre « spéciale enquêtrice » Chloé Toupirre n’a aucune nouvelle de ce dernier. « Pas plus que la Police ! », s’exprimait en ces termes, tôt ce matin, Ludovic Cruchot, le méta-shérif délégué à l’enquête. Un mandat d’arrêt, doublé d’un portrait-robot que nous diffusons ci-dessous, triplé d’un avis de « perdu de vue » qui a été lancé à l’aube et à l’encontre de Martin Nasmushe. Des barrages filtrants ont été érigés tout autour de la Macropole, devenue véritable zone à l’ECART5.
Portrait robot de Martin Nasmushe. © Illustre Hâteur
Hasard ou coïncidence ? Le « bug » synchronique des Sphincter-Contrôl
Une inquiétante nouvelle vient s’ajouter encore aux nouvelles inquiétantes. C’est de concert que l’ensemble des Sphincter-Contrôl ont cessé de fonctionner durant quelques dizaines de minutes dimanche 6 octobre, pas plus tard que quelques minutes après le désormais fameux « bug » de Nasmushe. Ce n’est donc pas seulement de notre Macroprésident6 que la matière fécale s’est déversée mais bien des quelque 25 807 229 personnes équipées du célèbre dispositif à travers le monde. En parlant de notre Macroprésident, Mélissa Cévret, s’est exprimée tôt ce matin en ces termes et en larmes : « Je n’aurais jamais cru le voir se ‘faire dessus’, lui qui se montrait toujours si confiant ».
Le Sphincter-Contrôl, cette merveilleuse invention que l’on doit à Martin Nasmushe lui-même7 et qui soulagea tant de personnes8 est devenu en l’espace d’un instant, une machine infernale semblant se retourner contre son créateur en plongeant la terre entière dans des effluves fécales sans précédent. On estime ainsi à 15 467 le nombre de tonnes de « matière fécale » libérées et à 9/10 sur l’échelle de sfinkter le niveau d’inconfort olfactif ressenti. Profitons-en pour souhaiter une bonne fête à tous les Juste.
Correspondante pour le Macropolit’Hebdo : Toupirre Chloé.
Encadré « Spéciale Envoyée »
Les jumeaux Nasmushe :
une histoire à vous mettre la tête au carré !
Surprenante révélation dans l’affaire dite du « Bug de Nasmushe » ! Chloé Toupirre, notre célèbre enquêtrice d’investigation, prix Pulit’-Fouyemerde à l’international, est remontée aux sources d’une histoire bien peu ordinaire.
Une enfance en demi-teinte
Les jumeaux Edi et Martin n’ont que six mois quand leurs parents décident de se séparer d’un commun désaccord. Le partage des biens conduira Martin à grandir en France dans notre affable Macropole, avec sa mère, Mure Aricie, égérie du Music-Hall. Edi, lui, partit en Allemagne du Sud auprès de son père, le neurophysicien Elégial Nasmushe, qui décédera 7 ans plus tard d’un accident vasculaire cérébral9. C’est au domicile de sa tante canadienne, Mona Tréfacile, alors en charge de son éducation, qu’Edi découvrira, en 2036, un « pola » jauni sur lequel il n’est pas un, mais deux ! Edi mènera promptement l’enquête avant de se décider à se rendre dans notre sympathique Macropole pour enfin, rencontrer ce frère jumeau jusqu’alors-là inconnu.
Des perspectives réjouissantes…
Tels des siamois séparés à vif, Martin et Edi ont du mal à réaliser ce qui leur arrive. Ils ne peuvent pourtant nier l’évidence : ils sont exactement pareils ! Outre leurs similarités physiques, ils portent les mêmes costumes, marchent de la même façon, ont la même voix. Ils sont tous les deux célibataires, ont le même tempérament sanguin, les mêmes goûts culinaires, ainsi qu’un même (et désopilant, ndct) sens de l’humour. Détail surprenant, c’est Edi qui suivra les traces de sa mère en tentant (sans succès aucun, ndct) une carrière dans le music-hall alors que Martin deviendra le très grand neurochirurgien que l’on connaît10. Des retrouvailles bouleversantes qui laissaient entrevoir des lendemains qui chantent. Et là, pourtant, ce fut le drame…
Manoir Familial de la Famille Nasmushe sur les hauteurs de Beverly-Tresnes. Photo d’archive. Crédit photo : Faride Lecockchot (alias jimo663 de Pixabay)
…à des lendemains qui déchantent !
Quelques semaines à peine après leurs retrouvailles, Edi est malheureusement victime d’un accident de véhicule autonome. Ce dernier aurait projeté notre premier dans un mur, prenant la décision d’éviter un passant qui passait et qui traversait dans les clous. Atteint au cortex frontal et privé de son œil gauche, Edi devient, irrémédiablement, une personne assistée. Martin le prend alors en charge au sein du manoir familial (voir photo ci-dessus) où Edi vivait depuis, reclus et toujours privé de ses capacités mentales. En effet, Martin n’a pu lui faire retrouver que le contrôle de ses arrières et l’usage de son œil perdu, concevant pour l’occasion une prothèse d’un réalisme à s’y méprendre mais qui a pourtant paradoxalement permis l’identification d’Edi que l’on pensait être Martin.
Un sacré bond dans le temps
L’histoire s’arrête ici. Rien, rien, rien, notre équipe « spéciale envoyée » ne peut rien dire de plus des treize dernières années de la vie d’Edi, a priori coupé et ignoré du monde jusqu’à sa plus remarquable entrée sur scène, dans les services de l’hôpital militaro-trotskiste, l’EPIC Colégram, la semaine dernière.
Pour Macropolit’Hebdo, Chloé Toupirre.
A la Une du Macropolit’ Hebdo
Lundi 21 octobre 2050
Scandale ou miracle technologique ?
Une Intelligence Artificielle dans un corps d’homme !
La face cachée de la Macropole. Crédit : Genrielle Cifinitactielle (alias Gerd Altmann)
Incroyable ? Spectaculaire ? Honteux ? Artificiel ? Terrifiant ? Rocambolesque ? Abracadabrantesque ? Comment qualifier le drôle de rebondissement qui vient de se produire dans l’affaire dite du « bug de Nasmushe » ?
Œil de Lynx
« Nous n’en revenons pas ! Et pourtant tous les tests le confirment. Nous faisons face à une Intelligence Artificielle dans un corps d’homme ! » confirmait, au point du jour, ce matin tôt, le professeur Victor Pitude sur le parvis de l’épique hôpital Colégram, au terme des 43 minutes d’une réunion tenue dans le plus grand secret. C’est dans la prothèse (le néo-œil gauche d’Edi, rappel de la rédaction) que la puce (et l’IA avec elle, ndlr) avait été implantée. Puce que tous les médecins avaient jusqu’alors confondue avec le dispositif « Sphincter-Contrôl », dont le fâcheux bug planétaire a été révélé lundi dernier, bug synchronique et concomitant au désormais bien trop fameux « bug de Nasmushe ».
Dignité humaine ou humilité post-humaine ? La fuite qui inondait depuis hier les réseaux sociaux-crates a été confirmée, tôt ce matin au seuil du jour. Les qualificatifs ne manquent pas pour désigner une science-fiction devenue réalité ! Car ce n’est pas simplement un « faux » Martin Nasmushe qui avait pris le contrôle de la Macropole, mais un être déshumanisé ! Faisons le point sur ce tout dernier rebondissement.
État d’urgence ?
Après évacuation à l’aube11 de la foule de Macropolitaintaines rassemblée devant l’EPIC Colégram, un périmètre d’isolement sous très haute sécurité a été installé dans un rayon de quatre cent vingt et un mètres autour de l’hôpital. En moins d’une heure, toute la population (254 personnes, ndlr) était évacuée. « Je n’ai même pas eu le temps de m’habiller ni de prendre mes céréales ! » s’exclame Évelyne Renaut, en pyjama dans la procession des exilés. « On a tout, tout, laissé derrière nous. Et nous ne savons même pas quand nous pourrons revenir. Ils ne nous ont rien dit, rien dit, rien dit ! » regrette Pierre Kiroul, qui ne se rendra pas au travail ce matin.
Qui s’emparera du secret d’Edi Nasmushe ?
Des équipes de scientifiques du monde entier sont appelées en renfort pour « rebooter » Edi Nasmushe. Y compris ceux propulsés dans la station Bonux-K.D.O des Etats-Unis d’Europe orientale. Tous ont été immédiatement téléretweetés sur terre. Toujours sur la sellette (l’origine du bug n’ayant toujours pas été identifiée, ndlr), les équipes de l’Alliance Sino-Russe occidentale restent toutefois maintenues « à distance respectable » de l’hôpital.
Mais de quoi parlons-nous ? Qui/que/quoi tente-on de réanimer ? Est-ce un homme ou une machine auprès du chevet du.de la.quel.le on se presse ? Afin de nommer la créature hybride sans parti-pris prendre, il a été décidé de rebaptiser cet.te « chose » : EDIA (très certainement par hybridation d’EDI et Intelligence Artificielle, ndlr). Cela ne nous dit pas pourquoi on cherche tant à réanimer l’EDIA ? S’agit-il de comprendre ce qui s’est passé lors du fameux bug sphinctérien ou s‘agit-il de « se » saisir de cette découverte ? « Nous ne ferons aucun commentaire !» est le seul mot d’ordre qui fuite des murs de l’hôpital. Mais force est de reconnaître qu’avec l’EDIA aux manettes, la Macropole connaissait son heure de gloire et vivait joyeusement son apogée12.
Edi, le Frankenstein de Martin Nasmushe
Toujours introuvable, Martin Nasmushe est pourtant dans toutes les bouches et son nom sous tous les projecteurs. Son visage hante tous les cauchemars des macropolitaintaines. Horreur ! La découverte d’un fablab souterrain au domicile familial semble confirmer ce qui n’était que fantasme : Edi était le cobaye humain de son frère. Profitons-en pour souhaiter une bonne fête à toutes les Céline.
Vue du laboratoire expérimental de Martin Nasmushe, souterrain du manoir familial. Crédit photographique : Fantômas (alias Michael Gaida pour pixabay)
Correspondante pour Macropolit’Hebdo : Toupirre Chloé.
Encadré « Spéciale envoyée »
Un bilan sans précédent
Parfois, les chiffres parlent d’eux-mêmes et se passent de tout commentaire. Et c’est actuellement le cas dans notre Macropole, grâce aux résultats mirobolants de L’EDIA. Le nom est rapidement devenu aussi populaire que celui de Jésus ou de Pascal Obispo. C’est normal, il faut tout de même bien pouvoir désigner ce dont on parle. Chloé Toupirre s’est procurée pour vous, en exclusivité macropolitaine, les toutes dernières statistiques disponibles. Celles-là mêmes qui devaient nous être présentées à l’occasion de l’allocution présidentielle de rentrée. Qualité de la vie, santé, bonne entente et joie de vivre, quel bilan pour l’EDIA ! On vous dévoile ici quelques chiffres-clefs qui se passent, comme nous vous le disions de commentaire.
Baromètre de la qualité de la vie
Les chiffres-clés de la qualité de la vie (2050) |
2050 |
Rappel 2040 |
Pourcentage de la population en dessous du seuil de pauvreté |
0% |
15% |
Taux célibat "non choisi" |
0,000001% |
87% |
Taux de chômage « non désiré » |
1% |
37% |
Taux d'emploi à temps partiel subi |
1,9% |
98,1% |
Taux d'emploi à temps choisi |
98,1% |
1,9% |
Insertion des « gens d’ailleurs » |
98% |
1% |
dont insertion professionnelle réussie au bout de 3 mois |
75% |
1% |
dont insertion professionnelle réussie au bout d'un an |
98% |
1% |
Nombre d'heures passées à rire (par jour et par personne) |
3 |
0,001 |
Baromètre de l’incivilité
Type d’agressions |
2050 |
Rappel 2040 |
Agressions à l'arme blanche (par an) |
0 |
2717 |
Agressions à mains nues (par mois) |
2 |
1,92817E+8 |
Agressions verbales (par jour) |
12 |
6,3539E+28 |
Quelques commentaires pourtant s’imposent : que va-t-il se passer désormais ? Quel sera le nouveau visage de la Macropole d’« après » le bug de Nasmushe ? Sommes-nous condamnés à retrouver la morositude de l’ère pré-nasmushienne ? Foi de Chloé Toupirre, il est aisé de constater déjà que la rigolade est en sacrée dégringolade chez les Macropolitaintaines. Nous ne passons plus vraiment trois heures à rire par jour mais bien du h24 à se morfondre. Pour vous livrer mes impressions je dirais que nous sommes des êtres de fer que la rouille de l’inquiétude ronge un peu plus chaque jour…
Pour le Macropolit’Hebdo : Chloé Toupirre.
1 Fin d’après-midi, heure de l’hôpital.
2 Voir article du 7 octobre (c’est-à-dire de lundi dernier, ndlr).
3 A proximité-proche de Berverly-Tresnes.
4 Voir notre enquête « Spéciale Envoyée » : « Les jumeaux Nasmushe, une histoire à vous mettre la tête au carré » en fin d’article.
5 Espace de Confinement A Restrictions Territoriales, ndlr.
6 Enfin… d’Edi Nasmushe, ndlr.
7 Voir notre encadré « Spéciale Envoyée » du 7 octobre dernier, c’est-à-dire de la semaine dernière, ndlr.
8 Et moi la première, ndlr.
9 Le comble pour un neuroscientifique, ndct.
10 Voir encadré « Spéciale Envoyée » du 7 octobre.
11 Plus précisément tôt ce matin, ndlr.