A l'occasion de la parution de Lorsque nous étions morts, réédition de Even dead things feel your love, aux éditions Actusf, Mathieu Guibé revient sur l'écriture de ce roman.
Actusf : Lorsque nous étions morts vient de paraître aux éditions Actusf. Quelle a été l’idée à l’origine de ce roman ?
Mathieu Guibé : A l’origine il s’agissait de mettre en avant un amour impossible, une relation proche mais pourtant à distance. Au cours de l’écriture, les ambitions ont changé et il s’agissait plus d’évoquer un deuil impossible.
Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur son intrigue ?
Mathieu Guibé : On suit un dandy désabusé, vampire de son état, un monstre lassé de la vie qui va renouer avec ses émotions à l’occasion d’une rencontre. De là, il va sans cesse s’interroger sur la présence de ces émotions lui qui n’abandonne pas son côté monstrueux.
Actusf : Votre héros, Lord Josiah Scarcewillow est un vampire. Pouvez-vous nous parler de lui ? A-t-il suivi la route que vous lui aviez tracé ou vous a-t-il surpris ?
Mathieu Guibé : Josiah est viscéral, brisé et il ne cherche pas à se réparer. Le monstre en lui le pousse à survivre. Mais bien souvent il dévoile une fragilité touchante. Mais pour le coup, c’est l’un de mes personnages qui m’a le moins surpris. Je savais vraiment ce que je voulais en faire.
Actusf : Pourquoi avoir choisi la figure du vampire plutôt qu’une autre ?
Mathieu Guibé : L’immortalité, le rapport à la chair, la classification en tant que monstre et le rapport à l’érotisme, quatre éléments qui faisaient du vampire un outil parfait pour les thématiques que je voulais explorer.
Actusf : Vous avez opté pour une narration sous forme de journal intime. Pour quelles raisons ? Cela était plus simple pour faire ressortir les sentiments et le parcours de Lord Josiah ?
Mathieu Guibé : Le questionnement intérieur de Josiah sur sa propre nature étant au centre de son évolution, cela me semblait évident de passer par son regard à lui, oui.
Actusf : Lorsque nous étions morts, c’est aussi la rencontre de deux univers, une histoire d’amour interdite entre un vampire et une jeune humaine, la dualité entre Eros et Thanatos. Pouvez-vous nous parler d’elle ? Que représente-t-elle ?
Mathieu Guibé : J’ai toujours été fasciné par le fait d’aimer à s’en faire mal. On court tous après l’amour mais il nous blesse plus qu’autre chose. Je voulais cristalliser cela avec Lorsque nous étions morts.
Actusf : Comment avez-vous créé votre univers ? Avez-vous du faire beaucoup de recherches ?
Mathieu Guibé : Non pas tant que ça, si ce n’est la partie qui se déroule à l’exposition universelle. On reconnait facilement un XIXeme cinématographique et fantasmé et non une réplique historique, l’histoire étant très proche des personnages, j’ai pu me dédouaner de certains contextes.
Actusf : Avez-vous eu des sources d’inspiration en particulier, littéraire ou/et cinématographique ?
Mathieu Guibé : Le Portrait de Dorian Gray, Entretien avec un vampire principalement.
Actusf : Ce roman est une réédition. Quel effet cela fait de le voit sortir à nouveau ? Avez-vous retravaillé le texte ?
Mathieu Guibé : Le texte a juste été retouché çà et là, l’ancienne version ayant bien fonctionné, je ne voulais pas prendre le risque de dénaturer un roman qui m’est en plus très personnel. Je suis ravi qu’il puisse toucher un nouveau public avec cette réédition. A-t-il encore le même écho qu’il y a cinq ans ?
Actusf : Écrire de la littérature de l’imaginaire, vous permet-il de parler de certains sujets qui vous tiennent à cœur ? De dénoncer certaines choses ?
Mathieu Guibé : C’est l’angle d’attaque qui me semble intéressant, d’amener la réflexion dans le divertissement ou de pouvoir grossir le trait grâce à la fiction.
Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Mathieu Guibé : Actuellement, je suis en train de finir ma saga Elvira Time.
Actusf : Où peut-on vous rencontrer dans les mois à venir ?
Mathieu Guibé : Une dernière dédicace le 7 décembre à à la librairie Cosmopolite à Angoulême et sinon reprise à partir de février avec Atrebatia, la Foire de Bruxelles, Livre Paris, Grésimaginaire, Imaginales…