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Margaret Atwood : elle brûle son livre pour protester contre la censure aux Etats-Unis.
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Margaret Atwood : elle brûle son livre pour protester contre la censure aux Etats-Unis.

La réalité de la vie des bibliothécaires aux États-Unis est en train de tourner au vinaigre aussi vite qu’un roman dystopique. Et cela n’a évidemment pas échappé à Margaret Atwood, l’autrice canadienne connue pour La Servante écarlate, le grand roman qui a inspiré la série The Handmaid’s Tale.

Dans un coup de com' incisif, la maison d’édition de la version originale de La Servante écarlate (Penguin Random House), a mis en scène son autrice, lance-flamme à la main, en train de brûler son propre roman.

Cette vidéo, digne d’un film d’action, est en fait une bande-annonce pour la sortie d’une version collector de The Handmaid’s Tale, conçue en papier ignifugé et donc impossible à brûler. Cette prise de position contre la censure intervient alors que l’autrice, déjà très engagée pour la liberté d’expression, a vu son roman censuré ou banni des bibliothèques par le passé. La résurgence des retraits de livres des rayons des bibliothèques, notamment scolaires, poussés par les chefs d’établissement ou les parents d’élèves, mettent le monde du livre en colère outre-Atlantique.

Les livres évoquant le racisme, l’homophobie, l’homosexualité, la bisexualité, la liberté du genre ou qui poussent à réfléchir sur notre société, considérés comme « dangereux » ou « obscènes », se retrouvent au cœur des polémiques. Cette vague de censure menace de s’étendre aux libraires américains notamment dans l’état de Virginie, où un avocat, particulièrement remonté contre la lecture, tente de poursuivre les acteurs du livre en justice.

Margaret Atwood, comme son héroïne June, prend donc les choses en main (littéralement) et met un exemplaire collector de son roman aux enchères. Cet objet-livre particulier, composé notamment de Kaplon (un matériau complètement impossible à brûler), est conçu pour rester intact, même soumis à une température de 400°C (Ce qui n'est pas sans rappeler Fahrenheit 451). Les enchères viennent de s’ouvrir, avec un prix de base affiché à 40 000 $ (soit 38 000 € environ). Tous les bénéfices seront reversés à l’association PEN International, dans laquelle Margaret Atwood est déjà active, et qui lutte pour la défense de la liberté d’expression.

En France, Hachette s’est également exprimé sur le sujet en effectuant des dons pour aider l’édition américaine et en initiant des campagnes de sensibilisation aux dangers de la censure.

Pour poursuivre la réflexion, retrouvez les romans de Margaret Atwood en France aux éditions Robert Laffont (La Servante écarlate, Les Testaments) ou aux éditions 10/18 (Captive).

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