Une légende de la bande dessinée

Dessinateur des chroniques de la lune noire de Froideval (fondateur de Casus Belli, antique magasine de jeux de rôles qui rappellera quelque chose à des vieux comme moi) et de Requiem de Pat Mills, Olivier Ledroit a marqué quelques générations de lecteurs de bande dessinée. On lui doit aussi une adaptation de la nouvelle Ennemis mortels de Philip K. Dick et la série Wika, sur scénario de Thomas Day. Il publie ici sa nouvelle série originale, Le troisième œil.

La révélation d’un don

Doué de synesthésie, ce qui lui permet d’interpréter la musique et les sons sous la forme de couleurs et de figures géométriques, Mickaël en est avantagé pour travailler et restaurer les vitraux. Un soir, il se fait au trip au THC et sa perception s’en trouve radicalement transformé. Il voit désormais les auras des personnes, sous forme d’ectoplasmes qui les environnent et traduisent leurs émotions. Il y a plus : Mickaël perçoit aussi des formes étranges, vivantes, des démons en somme, capables de posséder certaines personnes. Avec l’aide de ses amis Philippe et Jean-Michel, Mickaël va apprendre à contrôler ses capacités pour mieux combattre ces créatures.

Un bon début

Les planches de Ledroit, qu’il travaille directement à la couleur, malgré un certain manque de dynamisme, constituent le clou de cet album. L’histoire est celle d’une initiation, classique en fantastique, débouchant sur une redécouverte du monde grâce à un changement de perception dû à la prise de drogue: cela rappelle Les portes de la perception d’Aldous Huxley. Efficace mais il reste à voir comment le scénario peut évoluer. Regarder les planches d’Olivier Ledroit reste en tout cas un plaisir.

Sylvain Bonnet