Auteur du cycle Le Melkine, Olivier Paquet a aussi écrit des romans comme Structura Maxima (Flammarion, 2003), Les loups de Prague (L’atalante, 2011) ou encore Les machines fantômes (L’atalante, 2019) qui l’ont imposé comme un auteur de fiction spéculative, proposant des anticipations sur les dérives du monde actuel. Composite, on va le voir, est dans la lignée de ces romans précédents.

Mémoire volée

Nous voici près du milieu du vingt-et-unième siècle. Esther est une jeune femme qui travaille dans le domaine de l’éco-restauration, réhabilitant des espaces naturels malmenés par l’homme et le réchauffement climatique. Elle garde dans son téléphone portable une vidéo filmée lors du confinement de l’année 2020 et se rend compte qu’elle a été modifiée. Elle se rend ainsi compte que quelque chose, quelqu’un est devenu capable de manipuler la mémoire. Elle va s’associer avec Vincent, un flic avec un lourd passé, pour enquêter sur ce qui se passe. Surtout qu’au même moment, le mouvement des foulards blancs menace la démocratie.

Une anticipation réussie

Voici donc Olivier Paquet qui s’aventure sur le terrain de la surveillance généralisée, à la suite d’un Alain Damasio dans Les furtifs. L’histoire est assez complexe et demande cependant au lecteur un certain effort. Au final, il est récompensé car Composite est, malgré une tendance au sentimentalisme, une vraie réussite qui confirme la place éminente qu’occupe Olivier Paquet au sein de la science-fiction française.

Sylvain Bonnet