L’enfant face au monde
Jonas a grandi au sein de la communauté, un groupe de personnes om règne l’harmonie. Il a été élevé par ses parents, plutôt aimants et compréhensifs. Mais ce ne sont pas ses parents génétiques : chaque enfant de la communauté est confié par le comité des sages aux adultes les plus à même de les élever. Et ce n’est pas grave car jusqu’ici tout s’est bien passé. Allant sur ses douze ans, Jonas semble avoir le profil idéal pour prendre la suite du Receveur de Mémoire. Ce dernier garde tous les souvenirs du passé, des guerres mais aussi des animaux et des moments où les hommes et les femmes s’aimaient. Le Receveur commence alors à transmettre ces souvenirs à Jonas et la vie de ce dernier commence à basculer : il comprend qu’un autre monde a existé et était possible…
Un conte philosophique
Le passeur est à l’origine un roman de l’américaine Lois Lowry publié en 1993 qui a remporté un très grand succès populaire. On peut le rattacher au genre de la dystopie, dans la lignée du 1984 de George Orwell. Le dessinateur P. Craig Russell, connu pour ses adaptations d’Elric de Moorcock et des nouvelles de Neil Gaiman, se charge ici de la transfigurer en bande dessinée. Il choisit le noir et blanc, ce qui est toujours payant, évoluant vers la fin avec des couleurs car Jonas, chers lecteurs, va finir par choisir de partir. Résultat étonnant et très efficace.
Sylvain Bonnet
La chronique de 16h16