- le  
Passing Strange d'Ellen Klages - Le mot des éditions Actusf
Commenter

Passing Strange d'Ellen Klages - Le mot des éditions Actusf

A l'occasion de la parution de Passing Strange d'Ellen Klages, le 8 novembre aux éditions Actusf, découvrez trois bonnes raisons de lire ce roman par Jean-Laurent Del Socorro.

Trois raisons de se laisse tenter par Passing Strange d’Ellen Klages

Je ne connaissais Ellen Klages que par la seule nouvelle traduite en français d’elle : Filles du voyage publiée aux Belial’ dans Étoiles vives 9, une anthologie dirigée par André-François Ruaud. Un très beau texte qui a été finaliste des prix Hugo et Nebula.

Quand en septembre 2016, l’éditeur américain de Passing Strange, Tor books, révèle l’histoire et la couverture (signée Gregory Manchess et Christine Foltzer), du nouveau texte d’Ellen Klages, je sais que ce livre va être pour moi. De l’historique, un roman court, des personnages principaux féminins, un propos de société et une magie discrète.

Le livre sortait en janvier 2017 et je l’ai attendu comme un cadeau de Noël en retard. Et je n’ai pas été déçu… Quelques mois plus tard, j’ai acquis les droits de Passing Strange. Aujourd’hui, après avoir remporté les World et British fantasy awards ainsi que le Gaylactic award, il se dévoile aux lecteurs français dans une traduction d’Éric Holstein et avec la superbe couverture d’Eiko Ojala.

C’est un roman fantastique qui parle aussi et d’abord de société

Les personnages principaux sont des femmes artistes, scientifiques, avocates ou architectes. Elles vont partager peu à peu avec nous leurs difficultés de femmes et de lesbiennes dans ce monde dominé par les hommes. Que ce soit pour affirmer leurs compétences ou leur sexualité, elles doivent sans cesse se battre pour prendre les places qui leurs reviennent.

Passing Strange n’évoque pas des héroïnes superpuissantes, mais simplement des gens comme vous et moi qui luttent pour exister.

Il y a de l’amour dans cette San Francisco des années 1940

Plus qu’un simple décor, la ville est un personnage à part entière. L’autrice – qui connait bien cette cité pour y habiter – nous fait parcourir ses rues et ses souvenirs. Nous y découvrons les lieux emblématiques de cette époque comme le « Chez Mona », premier bar lesbien de la ville, le cabaret chinois « La Cité Interdite » ou encore la pâtisserie italienne Mara et ses fameux gâteaux à la framboise.

Quel plus beau décor pouvaient espérer Haskel et Emily pour tomber amoureuses l’une de l’autre ? L’écriture d’Ellen Klages évoque leur relation avec douceur et finesse alors que la violence du monde qui les entoure les harcèle à chaque instant.

La magie est aussi élégante et discrète que la plume d’Ellen Klages

Dans Passing Strange, les sciences comme les arts portent en eux les germes du surnaturel. Mélange de mathématiques et d’origami, l’ori-kami replie l’espace pour le parcourir en en instant. L’écriture poétique d’Ellen Klages exacerbe encore plus ce réalisme magique qui enchante le quotidien des personnages autant que le lecteur.

La part de fantastique est discrète, à l’image des héroïnes qui dévoilent peu à peu leur amertume et leurs difficultés sans jamais baisser les bras. La nouvelle ajoutée à la fin et qui s’inscrit dans cet univers, Caligo Lane, nous charme une dernière fois avant de refermer l’ultime page du livre.

Et je suis sûr qu’en faisant cela, vous-aussi, vous aurez invoqué le pouvoir de l’ori-kami et enchanté votre quotidien le temps d’une lecture…


Jean-Laurent Del Socorro

à lire aussi

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?