La sujétion volontaire
L’humanité, après avoir survécu aux embrasements des guerres nucléaires, s’est élancée à la conquête du système solaire. Un vaisseau d’exploration dirigé par le commandant d’Estang découvre un autre vaisseau, extraterrestre. A son bord un extraterrestre de la race des Txalq, Linxel, plongé en hibernation. Il ne paie pas de mine, avec son corps sphérique et ses huit petits tentacules. Mais Linxel est télépathe, capable de maîtriser l’esprit d’étrangers à son espèce. Il découvre dans les terriens des proies fascinantes, peut-être même des collaborateurs. Car Linxel est un idéaliste qui veut créer un monde de beauté et de perfection. Linxel s’échappe, se reproduit. Le contrôle mental des Txalqs apportant la paix et l’harmonie à ses esclaves, la majorité des humains choisit finalement de vivre dans l’utopie proposée par les Txalqs. Ils ne sont que quelques-uns à résister, partant sur Vénus. Mais vont-ils revenir délivrer la Terre et l’humanité (qui n’en a guère envie) ?
Un classique de la science-fiction signé Curval
Paru en 1962, Le Ressac de l’espace est la première œuvre marquante de Philippe Curval et détonne largement par rapport aux canons du genre. Ici, nous avons des aliens à l’aspect peu effrayant, fragile même, qui ne sont pas foncièrement mauvais. Ils proposent en quelque sorte à l’humanité une espèce de fusion et la création d’un monde nouveau : ne serait-ce pas une nouvelle étape de l’évolution ? Curval refuse aussi de donner à son dénouement une coloration trop violente (je vous laisse le lire). On s’amuse aussi, surtout quand on a en tête le puritanisme des romans américains de l’époque, devant la place donnée à l’érotisme amoureux dans ce roman. Au final, Le Ressac de l’espace, revu et corrigé par son auteur, a plutôt bien vieilli.
Sylvain Bonnet