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Que passe l'hiver

David Bry ( Auteur), Simon Goinard (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/04/2017  -  livre
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Que passe l'hiver

« Les fils du destin chantent la mort.
La mort et la souffrance.
Ils parlent de la fin de toutes choses.
Et de toi, Stig. »
 

David Bry est un auteur de fantasy, d’anticipation et d’uchronie. Il commence très tôt à écrire ses propres histoires, puis des pièces de théâtre et des scénarios, des jeux de rôle et retourne à ses premiers amours : les romans. Il travaille à Paris mais vit à la campagne. Vous pouvez retrouver ici notre interview de l’auteur à propos de cet ouvrage.

Winter is coming sur la Clairière

Stig vient d’avoir vingt ans, l’âge de porter une épée mais surtout de pouvoir se rendre sur le Wegg, l’étrange montagne où réside son souverain, mi-homme mi-dieu et roi de la Clairière pour le solstice d’hiver. C’est la période de l’année où les 4 clans, habituellement en autarcie, se retrouvent pour renouveler leur serment d’allégeance pour l’année à suivre.

Mais son premier solstice d’hiver est loin de se dérouler de la manière souhaitée et maintes fois fantasmée par le jeune infirme. À peine arrivé, Stig ne découvre que mort et incompréhension, semblant donner raison aux inquiétudes d’Anasie la prophétesse du clan, capable de lire les augures. Les fils enchevêtrés du destin tissent un avenir sombre que personne, ni homme ni dieu, ne semble pouvoir prédire.

Menacé sans qu’il en comprenne la raison, Stig aura fort à faire pour découvrir ce qui se trame dans l’ombre des festivités, protéger ceux qu’il aime et tout simplement survivre.

Mais y parviendra-t-il ?

« Que passe l’hiver, oui. Mais qu’en restent les souvenirs. »

Soyons clairs, ce roman est une belle réussite.

Convoquant de belles inspirations littéraires, entre le huis clos angoissant parfaitement représenté par la neige (froide, omniprésente et dissimulant parfois de terribles pièges sous des apparences unies et uniformes), le drame shakespearien (sens fort du destin, des relations, des sentiments) et la tragédie, Que passe l’hiver se dévore d’une seule traite et reste en tête longtemps une fois la lecture achevée.

Pas de fantasy manichéenne ici, plutôt un bel éventail de personnages grisés : humains tout simplement, terriblement et parfois cruellement humains dans leurs forces et leurs faiblesses, aux multiples facettes plus ou moins reluisantes. Le roman ne se dépare cependant pas d’une vraie élégance dans la concision et la sobriété, d’une poésie et de descriptions évocatrices, dans la douceur glacée de paysages et de folklore nordiques. David Bry, jouant ici les bardes chers à la Clairière, nous propose un récit aux consonances universelles et à la beauté finement ciselée.

Une lecture nostalgique et mélancolique, à découvrir sans tarder. On en redemande, et on retournera certainement errer, nous aussi, sur le Wegg certains soirs d’hiver…
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