David Gemmell est une pointure de la fantasy britannique. Il s'est fait connaître en 1984 avec Légende, son premier roman. Mais on lui doit aussi Le Cycle de Drenaï, Le Cycle de Waylander, Le Cycle de Rigante, Dark Moon ou L'Étoile du matin. Il a aussi écrit des romans historiques qui forment deux cycles : Troie et Le Lion de Macédoine.
Décédé en 2006 à cinquante-huit ans, au sommet de son art, David Gemmell laisse derrière lui une œuvre reconnue comme une des plus importantes de la fantasy d'Outre-Manche.
Renégats, publié chez Mnémos en 2002, a fait l'objet de multiples rééditions chez cet éditeur, ainsi qu'en poche chez J'ai Lu. C'est avec la même couverture de Didier Graffet mais une maquette légèrement remaniée que Mnémos nous propose à nouveau ce roman de Gemmell.
Un univers médiéval menacé par le Mal
Les Neufs Duchés sont dans la tourmente. Le roi Ahak est, selon la rumeur, au service du Mal. Ses chevaliers aux armures rouges sèment la terreur.
Avant, les Chevaliers de la Gabala étaient là pour protéger les Neuf Duchés. Mais ils ont disparu lors d'une mission dans un autre monde.
Maintenant, les forces maléfiques à l'œuvre ne peuvent plus être arrêtées que par l'armée que rassemble Llaw Gyffes et ses compagnons dans la forêt Océane. Mais ces derniers, des hors-la-loi, seront-ils à la hauteur de l'immense tâche qu'est le sauvetage des Neuf Duchés ? Pourront-ils s'opposer à la magie des chevaliers aux armures rouges ?
Un cadre de fantasy classique
Renégats est un roman de fantasy racontant une histoire ne se situant pas dans un univers très dépaysant. Le quatrième de couverture le décrit comme « ultra-médiéval ». Les Neufs Duchés sont un royaume qui fait certes écho aux principaux emblèmes moyenâgeux : chevaliers, châteaux forts, bandits de grands chemins, gigantesques forêts...
Il faut ajouter que Gemmell ne décrit qu'assez peu cet univers. On ne sait absolument rien de ce qu'il y a en dehors des Neuf Duchés. Il est également assez avare de détails géographiques, sociaux et culturels au sujet du royaume d'Ahak.
Bien sûr, la comparaison avec un monde réel a ses limites. Dans les Neuf Duchés, univers de fantasy oblige, la magie est omniprésente. Celle de Renégats est intéressante, avec une répartition des forces ésotériques parmi cinq couleurs : jaune, vert, noir, rouge et bleu.
Évidemment, cette magie va jouer un rôle prépondérant dans l'histoire contée par Gemmell, même si l'on n'assiste pas à des combats de jeteurs de sorts à proprement parler. Armes renforcées par des sortilèges et artefacts magiques sont, par contre, pléthore.
Des qualités et des défauts qui s'équilibrent
Renégats est un roman de fantasy isolé, indépendant de tout autre ouvrage de l'auteur. C'est un avantage, pour un livre appartenant à ce genre littéraire, de ne pas obliger le lecteur à se coltiner les deux, trois ou quatre autres tomes de la saga (voire plus si affinités). Mais cela n'est pas sans obliger l'écrivain à être particulièrement efficace, tant pour familiariser le lecteur à son univers que pour raconter son histoire.
On comprend que David Gemmell soit reconnu comme un maître du genre en découvrant avec quelle brio il se sort du difficile exercice de l'écriture d'un roman de fantasy « one shot ».
Rebondissements, informations distillées parcimonieusement, personnages intrigants tiennent le lecteur en haleine. Le scénario, sans être d'une totale originalité, suffit à le divertir efficacement.
Bien sûr, même si Gemmell est très bon, il ne peut pas faire de miracle. Renégats, avec ses trois cent cinquante pages, comporte quelques défauts.
Il est clair, en effet, que ce roman n'aurait rien perdu à posséder quelques dizaines de pages supplémentaires. Ces dernières auraient permis à l'auteur de développer son univers, ses personnages, sa magie des couleurs, ses méchants, chacun de ces éléments manquant singulièrement de détails. Il aurait surtout pu s'attarder sur des phases, peut-être secondaires mais sur lesquelles il passe trop rapidement en jouant de l'ellipse de façon un peu déroutante.
C'est aussi ce manque « d'espace » qui oblige l'auteur à user de légères incohérences (par exemple quand Manannan le Chevalier Déchu perd son casque mécaniquement, alors qu'on nous dit plus tôt que seule la magie pourra l'en libérer) ou à faire des choix scénaristiques faciles (on pensera notamment aux immenses pouvoirs de Lámfhada qui sont bien pratiques pour accélérer la victoire des renégats sur les chevaliers du roi).
Un bon roman pour l'hiver
En ce dernier trimestre de l'année, qui s'annonce plutôt frisquet, Renégats est un choix tout indiqué pour passer quelques soirées à lire au coin du feu/radiateur/poêle. Le lecteur se félicitera d'être bien au chaud alors que les personnages du roman se gèlent les miches dans la forêt Océane.
Bien écrit, facile à lire, ce roman, malgré ses défauts, n'ennuiera pas ceux qui décideront de faire un petit détour dans les Neuf Duchés.
Décédé en 2006 à cinquante-huit ans, au sommet de son art, David Gemmell laisse derrière lui une œuvre reconnue comme une des plus importantes de la fantasy d'Outre-Manche.
Renégats, publié chez Mnémos en 2002, a fait l'objet de multiples rééditions chez cet éditeur, ainsi qu'en poche chez J'ai Lu. C'est avec la même couverture de Didier Graffet mais une maquette légèrement remaniée que Mnémos nous propose à nouveau ce roman de Gemmell.
Un univers médiéval menacé par le Mal
Les Neufs Duchés sont dans la tourmente. Le roi Ahak est, selon la rumeur, au service du Mal. Ses chevaliers aux armures rouges sèment la terreur.
Avant, les Chevaliers de la Gabala étaient là pour protéger les Neuf Duchés. Mais ils ont disparu lors d'une mission dans un autre monde.
Maintenant, les forces maléfiques à l'œuvre ne peuvent plus être arrêtées que par l'armée que rassemble Llaw Gyffes et ses compagnons dans la forêt Océane. Mais ces derniers, des hors-la-loi, seront-ils à la hauteur de l'immense tâche qu'est le sauvetage des Neuf Duchés ? Pourront-ils s'opposer à la magie des chevaliers aux armures rouges ?
Un cadre de fantasy classique
Renégats est un roman de fantasy racontant une histoire ne se situant pas dans un univers très dépaysant. Le quatrième de couverture le décrit comme « ultra-médiéval ». Les Neufs Duchés sont un royaume qui fait certes écho aux principaux emblèmes moyenâgeux : chevaliers, châteaux forts, bandits de grands chemins, gigantesques forêts...
Il faut ajouter que Gemmell ne décrit qu'assez peu cet univers. On ne sait absolument rien de ce qu'il y a en dehors des Neuf Duchés. Il est également assez avare de détails géographiques, sociaux et culturels au sujet du royaume d'Ahak.
Bien sûr, la comparaison avec un monde réel a ses limites. Dans les Neuf Duchés, univers de fantasy oblige, la magie est omniprésente. Celle de Renégats est intéressante, avec une répartition des forces ésotériques parmi cinq couleurs : jaune, vert, noir, rouge et bleu.
Évidemment, cette magie va jouer un rôle prépondérant dans l'histoire contée par Gemmell, même si l'on n'assiste pas à des combats de jeteurs de sorts à proprement parler. Armes renforcées par des sortilèges et artefacts magiques sont, par contre, pléthore.
Des qualités et des défauts qui s'équilibrent
Renégats est un roman de fantasy isolé, indépendant de tout autre ouvrage de l'auteur. C'est un avantage, pour un livre appartenant à ce genre littéraire, de ne pas obliger le lecteur à se coltiner les deux, trois ou quatre autres tomes de la saga (voire plus si affinités). Mais cela n'est pas sans obliger l'écrivain à être particulièrement efficace, tant pour familiariser le lecteur à son univers que pour raconter son histoire.
On comprend que David Gemmell soit reconnu comme un maître du genre en découvrant avec quelle brio il se sort du difficile exercice de l'écriture d'un roman de fantasy « one shot ».
Rebondissements, informations distillées parcimonieusement, personnages intrigants tiennent le lecteur en haleine. Le scénario, sans être d'une totale originalité, suffit à le divertir efficacement.
Bien sûr, même si Gemmell est très bon, il ne peut pas faire de miracle. Renégats, avec ses trois cent cinquante pages, comporte quelques défauts.
Il est clair, en effet, que ce roman n'aurait rien perdu à posséder quelques dizaines de pages supplémentaires. Ces dernières auraient permis à l'auteur de développer son univers, ses personnages, sa magie des couleurs, ses méchants, chacun de ces éléments manquant singulièrement de détails. Il aurait surtout pu s'attarder sur des phases, peut-être secondaires mais sur lesquelles il passe trop rapidement en jouant de l'ellipse de façon un peu déroutante.
C'est aussi ce manque « d'espace » qui oblige l'auteur à user de légères incohérences (par exemple quand Manannan le Chevalier Déchu perd son casque mécaniquement, alors qu'on nous dit plus tôt que seule la magie pourra l'en libérer) ou à faire des choix scénaristiques faciles (on pensera notamment aux immenses pouvoirs de Lámfhada qui sont bien pratiques pour accélérer la victoire des renégats sur les chevaliers du roi).
Un bon roman pour l'hiver
En ce dernier trimestre de l'année, qui s'annonce plutôt frisquet, Renégats est un choix tout indiqué pour passer quelques soirées à lire au coin du feu/radiateur/poêle. Le lecteur se félicitera d'être bien au chaud alors que les personnages du roman se gèlent les miches dans la forêt Océane.
Bien écrit, facile à lire, ce roman, malgré ses défauts, n'ennuiera pas ceux qui décideront de faire un petit détour dans les Neuf Duchés.