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The Confusion
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The Confusion

Neal Stephenson a frappé un grand coup l'an dernier avec le premier volume du Baroque Cycle, Quicksilver. On n'avait jamais lu quelque chose comme cela, et, une fois que l'on s'était frayé un chemin à travers ce roman jungle, cette description extraordinairement érudite et précise, on ressentait comme un manque... Aucun autre roman ne semblait avoir de goût pendant un long, long moment (pour avoir une densité comparable, il devrait être possible de se rabattre sur du Umberto Eco, ou, pour les heureux lecteurs qui ne l'ont pas encore découvert, sur American Gods, de Neal Gaiman)... Mais le lecteur envoûté pouvait se consoler en pensant que bientôt viendrait la suite, ou plutôt les deux suites, puisqu'il s'agit d'une trilogie. C'est fait. Les deux volumes suivants, The Confusion et The System of the World, sont parus. Sont-ils à la hauteur des attentes ? Je vais tenter de vous fournir un embryon de réponse, du moins pour le premier.

Plus facile d'accès

Première constatation : The Confusion est plus facile à lire que Quicksilver, peut-être parce que le lecteur a commencé à s'habituer. Ou parce que le sujet n'est pas totalement le même. Ca, c'est la deuxième constatation. On a beaucoup moins affaire à Daniel Waterhouse et aux membres de la Royal Society of Sciences, le récit se recentrant en alternance sur Elisa, dont l'ascension semble progresser de manière irrésistible (ce qui, dans une cour aussi centrée sur le culte du roi que celle de Louis XIV, ne va pas sans dangers), et Jack Shaftoe, qui, fidèle à sa réputation d'aimant à ennuis, doit fuir, toujours plus loin vers l'avant, s'arrêtant de temps en temps pour semer le chaos quelque part. Malheureusement, la terre est ronde, et on finit par retomber sur son point de départ... Ces deux personnages donnent à ce deuxième volume un ton en général plus léger que le premier, avec beaucoup plus d'action. Entre temps, le lecteur visite toute l'Europe et une partie conséquente du monde connu, fait la connaissance d'un grand nombre de souverains et roitelets locaux plus ou moins sains d'esprits, et voit s'amorcer le début de l'histoire du 18e siècle et de ses principaux protagonistes, puisque les aventures relatées ici s'étendent de 1689 à 1702.

Retournement de situation final

Troisième constatation : j'espère que vous aviez l'intention d'étudier de près l'économie de la fin du 17e siècle, car ce sont les manipulations d'Elisa qui remplacent, dans ce volume, les recherches des savants anglais et allemands. Et, chose surprenante, sous la plume de Neal Stephenson, même cela est passionnant... Je pense que je vais m'arrêter là. Rien de ce que je pourrais dire en plus ne changera les faits : Précipitez-vous sur The Confusion, ou sur Quicksilver si ce n'est pas encore fait. Si vous ne lisez pas l'anglais, attendez patiemment la traduction, il paraîtrait qu'une maison d'édition française a acheté les droits.

Ce second volume finit sur un retournement de situation qui ouvre des perspectives extrêmement vastes pour le roman suivant. Et en le refermant, on se dit qu'il va falloir envisager de se rationner, car il ne reste plus qu'un volume à découvrir. Pourquoi pas en relisant les premiers, avec l'aide du wiki mis en place par Neal Stephenson pour annoter ceux ci...

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