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Toajêne

Grégory Panaccione (Dessinateur), Bruno Bozzetto (Scénariste)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 17/06/2020  -  bd
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Toajêne

Bruno Bozzetto est né en 1938 à Milan. C'est un dessinateur et producteur, réalisateur et scénariste italien de dessins animés, auteur de nombreux courts-métrages à teneur principalement politique et satirique. Son oeuvre la plus connue est certainement Allegro non troppo (1976), des séquences animées sur le thème de la musique classique à la manière de Fantasia de Walt Disney mais dans un style plus sobre et moins conformiste. Monsieur Rossi apparaît dans plusieurs de ses réalisations. Il a dernièrement œuvré en tant que scénariste aux côtés de Grégory Panaccione dans Minivip & Supervip (Soleil 2018).


Grégory Panaccione est né en 1968 à Antony. Il réside aujourd'hui à Milan en Italie. À 14 ans il entre à l'école Estienne de Paris où il apprend les bases du dessin, du graphisme et de la gravure sur cuivre classique. Il poursuit ensuite ses études artistiques aux Beaux Arts. Après une expérience frustrante dans le monde de la publicité et un crochet dans le dessin animé avec l'écriture de story-board, il se lance finalement dans la bande dessinée. Son premier album, un récit muet, Toby mon ami (Delcourt, 2012), est suivi d’Âme perdue (Delcourt, 2013), de Match (Delcourt, 2014), d’Un océan d’amour avec Lupano (Delcourt, 2014), récompensé du prix BD de la Fnac en 2015 (que je recommande chaudement par la même occasion), puis de Qui ne dit mot avec Stéphane De Groot au scénario (Delcourt, 2015). Il est également illustrateur de la série Chronosquad avec Giorgio Albertini. Dernièrement il a publié Un été sans maman (Delcourt, 2019) et il est illustrateur de l'Armée du crâne de la série Donjon aux côtés de Johann Sfar et Lewis Trondheim (Delcourt, 2020).

Une BD à l'allure un peu rétro

L'humanité retient son souffle, un chercheur vient peut-être de trouver le remède au terrible mal qui s'abat sur l'espèce humaine depuis ces dernières années. Et ce potentiel héros n'est ni plus ni moins qu'un microbe, un être désespérément seul qui cherche son semblable, aussi intelligent et curieux que lui, et un peu philosophe aussi. Mais ce que recherche plus que tout ce petit être, c'est le grand amour qui le fera vibrer.

Bonne surprise

En voyant la couverture, je n'ai pu me retenir de penser à ce fabuleux film d'animation, La Honte de la jungle, une production franco-belge des années 1970 parodiant avec brio et une certaine friponnerie le Tarzan d'Edgar Rice Burroughs. Et bien ce n'est pas si bête que ça. (Ils y ont forcément pensé c'est obligé).

Dans cette tragédie en trois actes et en noir et blanc nous sommes plongés dans un univers délirant, dans lequel nos deux compères ne se refusent rien en matière de délires absurdes (mais pas tant que ça). J'ai tout de suite accroché au trait vif et incisif de Panaccione, et l'histoire rocambolesque imaginée par Bozzetto a ajouté son grain de sel pour me satisfaire complètement. C'est drôle, très drôle. Un bel hommage à une époque oubliée, à la sauce fantastique. Celui où l'on s'attache aux microbes et où l'on méprise les médecins.

C'est une bande dessinée dans laquelle on apprécie toutes les cases, les répliques sont quant à elles plutôt courtes, mais efficaces, laissant libre cours aux délires artistiques de Panaccione. On se plait à se moquer de cette humanité égoïste et désespérante, et on préfère s'attacher à l'univers des plus petits, à qui on espère un avenir optimiste et radieux. Bref, on est en plein délire.

Parce qu'elle est drôle, qu'importe en sachant la fin de l'intrigue, cette bande dessinée peut sans soucis se lire à l'infini sans éprouver aucune lassitude.

Je la conseille, bien entendu.

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