Ce matin, on vous propose de découvrir trois bonnes raisons de lire Mother Code de Carole Stivers.
Carole Stivers est titulaire d’un doctorat en biochimie à l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign. Elle a poursuivi des travaux postdoctoraux à l'Université de Stanford avant de se lancer dans une carrière dans le diagnostic médical.
Elle vit à présent en Californie où elle a combiné sa passion de l’écriture à sa fascination pour la science pour livrer Mother Code fin 2020 (Bragelonne), un remarquable premier roman, déjà vendu dans une quinzaine de pays et qui sera adapté prochainement au cinéma par Steven Spielberg.
Dans ce premier roman, la biochimiste mêle science, relations affectives, intelligence artificielle et pandémie pour nous offrir un récit aussi glaçant que réaliste, mais avec une touche d’espoir.
Mother code est donc un premier roman. Même si son autrice est une scientifique, il est aisé à comprendre parce qu’elle a su tirer parti des connaissances actuelles en matière de robotisation et d’IA tout en restant sur le terrain de l’émotion de la maternité et de la survie de l’humanité. Il est donc ouvert à tous publics et même aux grands ados lecteurs.
Nous sommes en 2049. Un virus incontrôlable et mortel est lâché dans la nature suite à l’échec d’une expérience de guerre biologique menée par les États-Unis, qui a provoqué une épidémie généralisée. Très vite, les militaires et les scientifiques savent que l’humanité court à sa perte. Mais ils sont incapables de trouver un antidote et le temps manque pour sauver tout le monde. Un petit groupe de scientifiques élaborent donc un nouveau plan. Des fœtus génétiquement modifiés pour résister au virus seront implantés dans des cocons robots qui les élèveront dans les confins du désert de l'Utah.
Pandémie et science
La bonne idée est de nous faire suivre les protagonistes dans différentes périodes, de 2049 à 2065. L’exercice aurait pu se révéler difficile mais l’autrice nous donne à imaginer les parcours de chacun assez facilement. Les balbutiements et échanges des biologistes, immunologues, programmateurs, psychologues sont passionnants. Les médications qu’ils s’infligent pour durer un peu plus afin de lancer la future humanité vers son essor nous prennent aux tripes. Quant à la bataille finale pour Misha, élevée par un robot mais « sauvée » par les hommes, c’est un court-métrage à elle seule tellement on accompagne les uns et les autres.
L’homme et la machine
Le seul recours dans cette fin de l’humanité semble donc être les robots. Leur lourde tâche est d’incuber les futurs humains. Mother Code est le code qui représente chacune des Mères. Il a été créé par une scientifique pour préserver l'essence des véritables mères biologiques des enfants. Nous ne parlons pas ici d'une seule IA – nous parlons d'une IA unique pour chacune des machines géantes. J’ai beaucoup apprécié comment l’autrice nous explique ce qui a sous-tendu ce choix.
Kai est l'un de ces enfants, de ceux qui ont été conçus pour être la nouvelle génération. Accompagné de Rho-Z, il devra survivre dans ce monde post-apocalyptique. Assez vite, il n’aura de cesse de trouver ceux qui lui ressemblent, car si sa Mère Robot lui a donné les bases de survie, il lui manque l’élément comparateur, le lien avec autrui.
Le sens d’être mère
"Peut-être que ces Mères robots n'avaient pas été programmées pour opérer avec de vrais enfants, des enfants qui avaient besoin de nourriture, d'eau... et d'amour. " Retrouver les enfants perdus au moment où cela devient nécessaire va se révéler plus difficile que prévu : comment faire lorsque la programmation des mères les pousse à les protéger de TOUS les ennemis extérieurs.
Il y a un petit bémol dans cette histoire : autant on s’attache assez rapidement aux enfants nés des cocons, autant il est plus difficile de se lier vraiment avec les adultes. Il semblerait que l’autrice ait été plus à l’aise dans l’empathie avec Kai et les autres « petits » qu’avec ses semblables. La « Mère » justement ?
En conclusion, même si cela a manqué un peu de développements sur ce qui se passe hors des frontières, j’ai lu ce premier livre avec plaisir.