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Trois bonnes raisons de lire La Dernière Geste de Morgan Of Glencoe
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Trois bonnes raisons de lire La Dernière Geste de Morgan Of Glencoe

On vous donne aujourd'hui trois bonnes raisons de lire La Dernière Geste de Morgan Of Glencoe aux Editions ActuSF.

Pour apprécier encore un peu plus cette saga qui commence, il faut se rapprocher de Morgan Of Glencoe. Non que cette bretonne ne s’apprivoise pas facilement, mais cette jeune femme est en train de réussir à marier ses deux passions, la musique et l’écriture et entrer dans la Geste vous fera vous endormir tard, très tard…

Actuellement, La Dernière Geste compte deux volets, Dans l'ombre de Paris et L'Héritage du Rail.

“I live for music and I breathe for dreams.”

Morgan est barde. Elle vit près de la forêt de Brocéliande. "Être barde, c’est porter l’héritage des anciens bardes celtes, musiciens, poètes, compositeurs mais aussi historiens, chroniqueurs de leur temps, et critiques parfois virulent de tout dysfonctionnement social. C’est aussi toujours proposer de nouvelles solutions pour vivre en harmonie avec l’univers. Et jouer beaucoup, beaucoup de harpe. La harpe c’est beau. Écoutez-en."

Alors Morgan joue de la harpe celtique, compose de la musique celtique et chante des chansons celtiques. Il faut entendre Morgan entrer dans une église par le fond. Vous ne la voyez pas, vous vibrez au son de sa voix seulement. Et le charme opère déjà. Puis elle rejoint sa harpe et vous fait découvrir des histoires connues ou moins célèbres, vous emporte dans son métier de passeuse de contes et légendes bretonnes, irlandaises ou écossaises. (Il y a du japonais aussi.) Étonnant et envoutant.

Morgan est aussi autrice. Commencée à 18 ans (elle a aujourd’hui 32 ans), La Dernière geste prend beaucoup de place dans sa vie. « En fait, écrire, pour moi, c'est composer de la musique avec des mots, au lieu de le faire avec des notes. »

Interrogée sur le genre de sa saga si singulière elle répond qu’il s’agit de « fantasy à base de fées, de flingues et de trains géants ». Si seulement c’était aussi simple ! Alors partons pour le pays de Morgan !

Un savant mélange des genres

Au départ il y a des hommes. Puis il y a des fées, tellement différentes les unes des autres, et pourtant si souvent mal aimées par les premiers, qui les considèrent comme des esclaves ou des animaux, alors que pour l’autrice elles sont des forces de la Nature. La rencontre sera rarement autre que brutale. Morgan fait vivre ensemble humains et fées de manière naturelle dans un univers de batailles politiques, dans une uchronie où les féroces forces en présence sont au XXe siècle le Royaume de France, qui s'étend bien plus loin que nos frontières actuelles, l'Empire Japonais, plutôt semblable à l'image des coutumes contemporaines du Japon que nous connaissons, et le Sultanat Ottoman, peu abordé dans ces deux premiers tomes, mais qu’on devine puissant.

En face, comme une sorte de terre promise, il y a Keltia, ensemble de terres indépendantes, plus justes.

A partir de ce postulat, on entre dans une fantasy comme un voyage intérieur et extérieur, une querelle des oubliés contre les plus installés, une aventure sur et sous terre, dans un train gigantesque ou dans la toundra, une lecture nouvelle, poétique et riche des légendes celtiques.

On vit à l’heure des comptes, parce qu’une princesse japonaise a dit non à des coutumes ancestrales qui la spoliaient de sa liberté.

Et s’ouvre alors dès les premières pages, une ode au dialogue, une lutte assumée contre les inégalités et le racisme, une quête d’identité, par le biais de personnages que vous n’oublierez pas de sitôt.

Des personnages attachants

S’il fallait n’en choisir qu’un, ce serait Bran. Parce qu’il/elle est selkie, magnifique fée de l’eau aux pouvoirs élémentaires fabuleux, parce qu’après une vie faite de terreurs et de combats, Bran semble trouver une sorte de repos de l’âme. Parce qu’elle incarne la complexité d’un être agenre, à la fois élève d’un barde aux pouvoirs hors normes et fille adoptive d’un autre être incontournable, Sir Edward James Longway, père du seul machiniste humain du Rail, ambassadeur de Keltia et coordinateur des Gens de l’Égout.

Ce qui me fascine c’est la capacité de l’autrice à faire évoluer ses personnages sous nos yeux, comme si nous étions leur complice. Morgan explique que le tome 1 est celui de la terre, de la profondeur, la quête des racines. Le tome 2 est celui de l’air, du vent. C’est un nouveau souffle pour toutes et tous hors de leur zone de confort.

Génétique, nouvelles technologies, se mêlent aux rites anciens, acceptés ou refusés avec force : la princesse Yuri va sortir de sa chrysalide. Elle va se tromper, se battre, connaitre la peur, le désespoir et la perte d’êtres chers mais cette Dernière Geste raconte sa foi en une vie nouvelle et solidaire et en l’amitié.

C’est le patchwork de tous les personnages, humains, fées, feux-follets, spectraux, fomoires et autres qui donne à ce récit une ampleur qui se découvre petit à petit, un univers tellement maitrisé, tellement addictif. Je me dois de ne pas oublier les gens du Rail, les Fourmis, sous la houlette de Trente Chênes, une capitaine inoubliable.

« En plus des fois, ce sont des personnages que j’aime sincèrement. Je voudrais bien leur dire qu’ils sont en train de se planter comme des buissons en novembre, mais bon j’ai pas le droit. Je ne suis que la narratrice » nous confie l’autrice.

Un style rythmé et musical

Il a quelque chose d’intime : chaque personnage a le sien. Morgan a créé une musique pour presque chacun de ses personnages, pour s’en rapprocher et épouser leurs contours. Les notes ne sont pas dans vos oreilles et pourtant la façon de parler de chacun, le langage utilisé, les emprunts à d’autres langues, vous semblent composer une symphonie.

Morgan fait des combats un moment d’écriture qui vous rentre dans la peau comme peut le faire une épée et qui vous laisse pantois d’une transe assumée par les adversaires, la Danse des Dragons. Magie et spiritualité sont intimement mêlées.

L’écriture est poétique, sans que cela gêne la lecture. Au contraire, cela donne un côté immersif absolument incroyable. C’est parfois assez cash, mais après tout, ses héros n’en sont que plus naturels.

Alors rendez-vous bientôt pour La Dernière Geste, Troisième Chant : Ordalie !

Et pour aller plus loin :

Pendant tout le confinement, rendez-vous sur sa chaîne Twitch pour tout plein de musique, des programmes pour les enfants et de la bonne humeur option chatons !!!
 

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